mardi, février 28, 2006

Un jour

9h. Café le Leyritz, j'essaie tant bien que mal de ne pas reluquer le cul d'une blonde décolorée matinale de presque 40 ans, plutôt ingrate, en me plongeant dans le monde.
9h03. J'échoue.

12h30, retour au "Grand restaurant". 5 invités. Seconde approche.
La serveuse, plus attirante que jamais, se prénomme Charlotte, travaille tous les services du déjeuner sauf le samedi, et sert de la table 3 à la table 18. Absolument exquise.

16h. Deux personnes passent chez moi. Première gorgée de bière.
Lui est prof, elle affiche ostensiblement un poitrine échelonnée bonnet F, taille que l'on regarde sans mémoire dans le seul but de découvrir encore et encore une première fois ce délétère chaînon manquant.

17h, après deux jours de travail sur Meetic, quelqu'un téléphone en anonyme.
Elle a 19 ans, habite en centre ville, étrangère au fort accent slave. Mère remariée.
Quelques minutes passent, la très jeune fille est agréable, souriante, la voix doucement posée, à l'aise, accepte un rendez vous, Vendredi 17h dans une rue piétonne.
Sa photo envoyée, conscience est prise d'une fin de semaine importante : cette fille est un Ovni d'1m80. Simplement belle. Visage de poupée sur un nombre d'Or corporel.

20h. Je mange des Figolu en prenant soin d'enlever délicatement les bords pour terminer par le coeur de figues. Il ne faut pas abîmer cette fille.

22h. Je découvre escort-annonce.com et fête Noël une seconde fois.

lundi, février 27, 2006

Constante de Planck

Ma boulangère a changé de boulangerie sans prévenir, sans me prévenir.

Surprise de la voir là, à l'autre bout de la ville, derrière d'autres croissants ou les brioches sont penchées près des St Genix; une femme ménopausée depuis peu l'escorte de près; la voilà accompagnée d'un "et avec ça ?" obsessionnel qui remplace son "il vous fallait autre chose ?" obsédant.
Suprise aussi de me voir, elle pense maintenant que je l'ai suivie. Tant pis.
Hasard d'une petite faim, et puis elle, finalement jolie.
Etrange sensation. Petit idéal extérieur, pourquoi ne parlais tu pas, pourquoi n'avoir rien à dire.

Si on allait boire un verre, ça me fait..plaisir de te revoir, intéressant ce hasard, je t'appelle ce soir. J'ai tout gardé parce que rien ne change, ni elle, ni moi, se rencontrer deux fois ne donne qu'une fin.

9h 30. Dans cette petite boulangerie de quartier traine un résidu de sexe.
Entre deux personnes qui s'interpénètrent un temps, il se crée à jamais un rayonnement fossile, sorte de bruit de fond de possession réciproque, de radiation chaude maintenue par les échanges de fluides passés.
Je baise des atomes de façon discontinue, et des particules étranges dans une expansion sans limites. L'énergie d'une particule est reliée à sa fréquence.

Pourquoi arrêter.

dimanche, février 26, 2006

Eternel retour

Le Dimanche est absurde; le célibat impose souvent son écoulement au passé. Et si ces évênements revenaient, si le temps n'était que cette boucle finalement.

Le Dimanche est psychologique et se vit comme tel, alors les occupations sont nécessaires pour le refuter, fermer les yeux en s'activant est encore la meilleure solution pour ne rien constater.

Le Dimanche, moi, j'achète des plantes vertes.

J'imagine tout ce que je peux faire d'un jour fermé sur le monde mais trop ouvert sur moi, et moi seul, alors je n'en fais rien.
Les polices et les voix changent, les couleurs, les fenêtres se démèlent, l'écran brille parfois. Reminiscence. Il scintille surtout, bacchanale...

Il y a une fille qui quelque part peut faire bander mon cerveau, en attendant il se branle tout seul en pensant à toutes les autres.

"Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine.

Le désir, par nature, est souffrance; la satisfaction engendre rapidement la satiété : le but étant illusoire, la possession lui ôte son attrait; sous forme nouvelle renaît le désir, et avec lui le besoin : sans quoi, c'est le dégoût, le vide, l'ennui, adversaires plus rudes encore que le besoin.
Quand le désir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts, la souffrance, produit commun de l'un et de l'autre, baisse à son niveau le plus bas : et c'est là la plus heureuse vie."

Schopenhauer, le monde comme volonté et comme représentation.

samedi, février 25, 2006

Le salaire de la peur

Delphine est venue hier parce que Delphine s'embête, alors elle fait quelques kilomètres pour dîner avec nous et essayer sa nouvelle robe dégriffée du moment, un soir pour un semblant de vie sociale, parce que les temps sont durs quand une femme touche les 32 ans, plus durs encore quand elle habite en Savoie.

Toutes les têtes se tournent vers la baie vitrée du restaurant Le Comptoir.
C'est d'abord pour la surprise d'une vulgarité assumée; Delphine est dans la rue, il est 21h. Trop tôt pour penser à une pute, effectivement, elle entre.
La masse grouillante et le temps se taisent un instant, sa robe est plus courte que le dossier des chaises, alors sa chatte frôle un foie gras fourré aux figues ici, une escalope d'espadon là, elle nous rejoint avec un bonsoir nasillard.

Le marché est ainsi, mû par nos apparences, par notre représentation.
Et le corps est son âme, demandeur et offreur, sans connaître de cycle économique autre que celui d'une courbe déclinante, du début vers la fin. Et l'individu se perd entre ce qu'il sent et ce qu'il attend, ce qu'il voit et ce qu'il pense.

Alouette, le temps te plume, il faut combattre les autres qui poussent, qui grandissent dans le regard de ceux qui t'oublient, parce que l'homme aime jeunesse et fermeté, et si l'expérience attire encore quelques novices, le regard malicieux meurt quand apparaissent les ridules des premiers échecs passés.

Tu as osé, Alouette, sur ces plages dorer tes courbes, exhiber tes seins nus tendus vers le ciel, tu as ri des années, là, plébiscitée par le peuple, désinvolte et moqueuse, tombe le haut encore, vite, le temps presse.

Surenchérir, toujours, aller plus loin, encore, jusqu'à bruler ces ailes, exploiter son propre potentiel et l'ambition de le croire encore ami.

Parce que depuis toujours, le salaire de l'égo se paye dans un regard, monnaie étrange qui se déprécie dès lors qu'on l'évalue.

Etre visible c'est vivre encore, un doigt levé à l'indifférence, souffrance d'être belle qu'aucune petite obèse ne comprendra jamais, le temps lui prend la main quand il claque la première.

Alors Delphine ose ou d'autres renoncent, et mène sans doute son dernier round. Se sentir attirante ne suffit pas, il faut le constat qui drague, qui flatte, qui insulte et qui roucoule. Jalousie féminine, comparaison permanente.
Entre elle, la femme est une traînée qui dévisage et assassine, dépèce par morceaux la chaire des autres. Rassurer et s'assurer un bon salaire d'égo, une rentrée de regard conséquente.

Trop de pommes empoisonnées prêtes à être croquées.
"Je regarde ce que je perds, et ne vois point ce qu'il me reste". Molière

A côté de Delphine et ses bottes aiguilles brillantes, une serveuse de 23 ans en jean taille basse me sert un tartare de saumon, les mains fraiches, la peau lisse, le regard éclatant de naïveté, je rentre mon ventre.
Il est bientôt trop tard pour moi aussi, pour le reste il y a Eurocard Mastercard.

vendredi, février 24, 2006

Après tout

Pourquoi faudrait il cacher ces seins. Aucune raison.

Seul le changement est différent, appréciation.

J'ai aimé les pains au chocolat partagés, les croissants parfois trempés, oui. Essayé de ne pas reproduire les mêmes gestes ou leur absence parce que les différences se rejoignent parfois, si je le veux. Non.

Je lis vos blogs, souriant ou mal à l'aise, touché souvent. Et puis on clique, vous, moi, toi M, toi F, toi S, dans les désordres que nous sommes, et que tu es, parisienne.

Tout a commencé comme ça, et nous étions deux, puis deux à savoir que tout finirait, de moi ou de toi, peu importe. Je donne tous mes points.

Il y a eu du sweat bleu et du rouge, de la chemise et des langues. Toi et moi pendant 24h, quelques montagnes, et un train de 19h et de jolies poussières.
Amies lectrices, comme je vous délie en premier lecteur crypté.

Quand tout est écrit d'avance, il faut essayer, parceque nos égos sont là, palpables et eux seuls parfois pensent pouvoir être indélébiles. Pourquoi pas.

S, te voilà prévenue.

jeudi, février 23, 2006

Premier de cordée

Samedi, c'est soirée dans le monde du Snowboard.
Poudre blanche dedans et dehors, surfeurs d'argent sponsorisés et petites groupies anorexiques; c'est mignon mais fragile à presque sentir les os du bassin craquer à chaque coup de reins. On fera avec.

Le tout est en huit-clos, chalet sur les pistes, plusieurs étages d'orgies hypothétiques, dormons tous ensemble et chauffons l'air pur avec un jambon dans la cheminée et un verger dans le salon.
Samedi après-midi, les chattes sentiront bon l'huile essentielle avant de quitter leurs chaumières et d'entrer en chalet rasées de près.

Le plus pratique avec les snowboardeurs pure souche, c'est le côté sempiternel de la fumette mal contrôlée. Du succès mais ça s'allonge vite léthargique sur le canapé. Finalement, ça s'exprime surtout sur les pistes, ça attire mais ça s'essouffle en masse, souvent devant une vidéo d'eux même ou un jeux de Ps2.
Attendre patiemment, voilà la meilleure solution d'autant que la fille de soirée fume finalement peu, ou comme ça, pour faire plaisir, valeur ancestrale.


En général, la jeune moderne de Samedi lit Cosmo, flirte chez H&M et Mango, parce "qu'en cherchant bien y a des trucs sympas", porte des jean dans la botte, boit des cafés près de Zaza et Séphora, papote devant Sex & the city et Desperate Housewives et n'a pas raté hier, La nouvelle Star. Si elle n'a pas d'épis et les cheveux suffisamment nombreux, elle a une frange asymétrique depuis quelques mois, et si elle est embourgeoisée ou de classe prolétarienne, une french manucure, douteuse dans le dernier cas.

Si tu te reconnais, j'ai déjà envie de te baiser.

Evidemment, dans la masse, il y en a toujours une d'un peu plus névrosée, à l'enfance moins évidente, un peu bohème, plus naturelle, moins entretenue voire brouissailleuse, qui s'endort sous une photo de Brel, Brassens et Ferré et qui fume ses roulées toute la soirée. Elle mangera un peu moins parce que la végétarienne revendique autant les cinq fruits et légumes que l'envie de philosopher. Elle a le rire discret, étouffé comme elle dans une personnalité feutrée. Elle se fera aussi baiser, fatalement, comme pour excuser sa présence.

Il n'y a rien de pire que l'intolérance.

mercredi, février 22, 2006

Responsable mais pas coupable

Il doit y avoir autre chose.

A ce moment on jure l'inoubliable, ce regard amoureux, cette découverte physique, ces intimités rapprochées. Autant de différences que de corps phénotypés, pourtant, rien ne s'amalgame plus que ces instants, que des chattes et des culs, une main qui frôle et choisit son chemin, là, devant nous, muets, ces minutes ou tout se laisse aller.
Le temps passe et l'unique n'existe plus, il est un moment quantifiable et déjà sa propre fin.

L'hyperconsommation se raconte sans toutefois se vivre. Un prénom arrive chassé par son suivant, avalé sans être mâché, sans même être vécu pleinement, et si la boulimie se gratifie d'un doigt pressant une luette, ici il n'y a qu'une vague compression d'images et de corps sans régurgitation. Mes souvenirs sont alimentaires.

Acmé mémorielle, hiérarchie des sensations, il ne reste plus grand chose quand le temps va, tout s'en va, on oublie le visage et on oublie la voix, disait il.

Et c'est ce vide qui se crée lentement, cette absence de présent qui demande toujours le renouvellement, la poursuite perpétuelle de souvenirs et d'images comme une quête.
Alors il faut poursuivre parce que les données s'écrasent, et que sans elles, ne se dresse qu'un mur blanc opaque et muet comme témoin de vie.

Mais certaines s'accrochent et souffrent, parce que le présent est là pour deux, et qu'en face il y a l'autre, parfois une pute, parfois moi, pire encore.
Mais quand il y a choix il n'y a rien, se demander si l'envie est là est déjà la preuve de son inexistance. J'en suis désolé.

mardi, février 21, 2006

l'homme qui murmurait à l'oreille des putes

Memories are made of this, et Dean Martin pour oublier quelques moments de lassitude.
Oublier aussi cette pute qui finalement s'excuse pour encore ne pas appeler le lendemain, la chatte et la souris, frustration touchante, mais qui est qui...
Je bois du coca avec du poppers, ça pétille et ça chauffe, et comme tout le reste ça passe.

lundi, février 20, 2006

Méli-mélo

On court et on court encore, alors on tombe, on explose ces oeufs là dans le petit panier presque troué, et on se relève pour courir encore plus vite, pour tomber encore plus fort.

Là, je demande à un ami de rester, au cas ou, et prendre une deuxième bière, pour conjurer le probable et l'impensable, bannir le oui qui veut dire non : les minutes passent.

Voilà qu'elle arrive, ah non, un peu trop dans ma tête, un peu trop dans mes verres, les minutes en atteignent quarante de trop.
Une blonde entre, les cheveux bouclés, je la connais de temps anciens, baisé dans des débuts, sans conviction autre que celle d'apprendre. Elle s'accroche à moi en attendant son rendez-vous, me parle, raconte, mariage, divorce, travail, enfant, appartement, oublie volontairement les éjaculations faciales.

Elle a vieilli, forci, ses rires l'ont marqué là, au coin des joues, au coin des yeux, ses seins ont été tétés par quelqu'un qui disait "suce moi" et un autre qui l'appellera bientôt "maman". Alors ils sont tombés comme elle dans une vie qui ne court plus.

Sur le marché sexuel, elle ne vaut déjà plus grand chose, et dans ce bar foulé par de jeunes pétasses fermes, galbées, courbées et affutées, sa présence me dérange, je veux vivre mon humiliation tout seul comme un grand, regarder ma montre encore et encore, appeler des gens pour me donner consistance et attendre simplement qu'elle ne vienne pas, cette jolie pute.

"Tu as des nouvelles de gens du lycée ?" Je réponds pas des hum, par des bruits, de la fumée de cigarette, des sourires forcés, la porte s'ouvre et n'arrête pas. La blonde séparée demande des nouvelles d'un ami divorcé, tout le monde approche 30 ans, tout est normal. Garde alternée.

Le temps me lasse, je sors.
Evidemment je vais appeler, évidemment personne ne décrochera.
Le champagne est bon ce soir, merci Mlle M.
Désormais je veux des mélis-mélos.

dimanche, février 19, 2006

Féeries anatomiques



Il a fallu le faire, parcequ'il faut se tromper, parce que la vie n'est pas une ligne si droite, qu'elle avance à tâtons, par erreur, par mutation, parce ma bite est darwinienne et cherche en aveugle un sourire un regard.
Alors Vendredi soir, j'en découvre plus, et je tombe un peu plus bas encore. Splendide.

Mlle X est une occasionnelle. Je suis un pigeon malade grippé au H5n1, sans attaches ni ports, mais surtout sans conscience.
Pourquoi ce bar à hôtesses, pourquoi ce soir rentrés à 4 copains, je suis désormais seul.
Ils ont fuit sans raison, je suis resté pour regarder la mienne dans les yeux, chercher son message et ses heurts, entouré comme un roi d'égoûts vomissant cotillons et paillettes, mini shorts et Marivaux.

Autour de moi, douze filles, quelques portugais au comptoir, un fond sonore mielleux, une consommation à 9€, et des coupettes partout, des coupettes comme des trous, à 23€, je poinçonne comme je titube, je divague et pleure comme je ris, maman, si tu voyais ma vie...

Conversation engagée, je suis une balançoire en été, seule et ivre au vent.
Argent pour sexe, je hais ce pouvoir causal, alors partons. Et puis Non.

Mlle X arrive, petite brune parmi tant d'autres, en simple jean et haut rouge, prête à rentrer chez elle les seins gavés de billets. Bonne soirée. Et puis parlons.
Les minutes comptent et coûtent, son charme est certain, son oeil est ange, des mots raisonnent et j'oublie trop vite. Professionnalisme. Ethylisme.
Elle reste puisque je suis là. Pars te changer. Reviens.

Là, métamorphosée en ma fin, une robe or courte et moulante, elle est parfaite pour me suicider.
Son corps appelle au crime, à l'erreur fatale, je suis une clé usb qui la prend des yeux pour une mémoire si vive que mes gestes bégaient sans moi, je sors ma Visa, on m'enlève 200€.
Nous descendons dans l'antre ou les hôtesses remontent le temps, dans un petit salon glauque ou je deviens client, et elle simplement pute.
Et puis le mal se fait. Moi je ne la veux pas comme les autres, particulier. Parlons.
Elle se méfie et lache peu à peu prise Pretty woman de 24 piges, 200 euros pour 35 minutes chronométrées, nous en sommes à 400, 600, 800. Microsociologie. Ou va-ton. Troublée.
Rien que des mots et leur pouvoir, paroles, paroles.

Et puis pourquoi ne pas se revoir si tu en as envie aussi, Mlle X, je fais rougir une pute.

La rencontre est un virus psychologique, le mal est d'être seul.

Derrière ses yeux maquillés et sa culotte exhibée, une petite fille sommeille, encore là dans sa chambre à accorder ses Barbies.
Mlle X m'offre son numéro et y ajoute sa langue, profonde et douce, avec gène donne ses mains, tremblante, m'accompagne et m'embrasse encore. Qui y croit.

Elle décroche le lendemain, souriante.
Rendez vous Lundi, 18h.

mercredi, février 15, 2006

Du grand restaurant


Une serveuse de 20 ans, et je barbote dans la fontaine de Jouvence.

12h30, j'entre sans connaitre dans ce restaurant. Plusieurs filles en noir se hâtent, et puis une autre, une briseuse de couple, une aguicheuse de coeurs, une question de trop, petite brunette polissonne et minaude. Elle m'installe dans un sourire hébétant.

Elle est là, gambadant entre les tables, posant ici quelques serviettes, là quelques mots polis aux clients. Pétillante.
Je suis à ma table près d'un radiateur, contre une baie vitrée. Elle repart et je pars avec son cul des yeux mangés, pantalon noir moulant et string léger. Plaisir. Elle ressemble à quelqu'un que je vais bientôt connaitre.

Le repas est professionnel, mon invité arrive.

Et elle, rageusement attirante à naviguer derrière les colonnes et piliers de la grande salle, sa queue de cheval frétille le jeunisme, je suis déconcentré quand elle me sourit, souvent, très souvent, et son regard, souvent, trop souvent pour être poli.
J'ai dix ans et devant moi un jouet de Jayce et les conquérants presque emballé me tend les bras et un menu. Monstroplante entrecôte.

Horreur, l'invité habitué veut changer de table. Monsieur a chaud. Monsieur n'est pas à son aise. J'exécute. Horreur. La serveuse change.
Rouquine maquillée en vert vétue de noir rayé bleu aux ongles rouges. Lourde, large, encline au déclin. Elle glousse les plats du jour et irrite nos tympans. Solitude.
Les colonnes me livrent des bouts de belle, des coins de queue de cheval. Terroristes. Me la voilà kidnappée.
Je mange mon entrecôte, à point de rage.

La revoilà, service presque achevé, nos yeux se cherchent, se rattrapent puis se fixent et je suis sourd au monde. Aucun sourire, juste un dialogue pupillaire sans parasites. Elle est affreusement belle. Destructrice.
Il est temps de régler à ce grand brun là bas mais je sens encore ses yeux et déjà son pouvoir. Il faut la croiser avant de sortir, que je dise une phrase magique, il faut des champs fleuris dehors et Bambi.
C'est elle qui vient.

Elle :"Bon après-midi"
Je : "Merci...(2 secondes, sourire)...c'était agréable."
Elle :" Merci à vous...( 2 secondes, sourire)...pour moi aussi"
Je : Niais, bruit indescriptible.

A bientôt...

mardi, février 14, 2006

21h00

Un casque, un chèque, 4 fromages. 21h00. Un jour sans fin. "I've got you babe"
Je suis perdu dans la translation d'une pâte classique. Certainement.

Quand le téléphone sonne, rien ne change, ni moi ni les autres, on prend des nouvelles et on écoute les journées qui fondent, et puis "à bientôt" qui dit souvent demain.
Tout cache cette attente qu'on ne nomme pas, ni ici, ni chez eux. Mais pourquoi être deux.

Les heures s'écoulent par petites vagues, je clapote ici ou là en construisant dans de vieux seaux de nouveaux chateaux, petits, moches, au sable brisé, écumé, avant de tout écraser.
29 ans et une pelle Mickey décolorée, je fais surtout des ponts-levis, et rien autour.

Pour la Saint Valentin, se branler à la lumière d'une bougie en forme de coeur posée sur un carton pizza. On est romantique ou pas. Incantations.
Le doute vient du manque de questions et dès lors, le cerveau se mute en opiacé majeur.

La dernière a disséqué l'avenir, elle habite là, pas si loin. Quelque part chez elle, je suis une poupée dans un bocal de chloroforme. Ne jamais comparer le présent. Ne jamais comprendre.

Delphine, laboratoire T m'invite chez elle pour la soirée, rassurée par l'idée de la passer avec un autre qui la désire, de créer un semblant de vice vertueux, et me sentir à l'affut d'un verre de trop, d'un geste décrypté, d'un "non" qui devient "pourquoi pas" en s'allongeant comme un "oui".
Je ne suis pas Mary Poppins, je l'attends.

Alors je dis "Non"
Elle répond "Ah bon"
Je "ça ne sert à rien"
Elle " c'était juste comme ça"
Je "c'est pathétique"
Elle "tu crois ?"
Je "oui"
Elle "non"


Bonne journée.

lundi, février 13, 2006

Trop plein

J'aimerais parfois me dire qu'il y en a eu une ou deux, peut être trois ou quatre, et me souvenir vraiment, intensément. Et puis raconter, du début à la fin, ces deux, peut etre trois ou quatre histoires, avec leur fil et leur trame, leur flèche et leur sens. Banalités plaisir.

Mais ce n'était pas comme ça. Une autre chance.
J'ai tout cassé, tout déchiré, comme un caprice instable, excusons moi.
Et ces prénoms comme autant de canettes à renverser, à culbuter pour des peluches qui perdent leurs yeux, pour des montres même pas à quartz, de la pomme d'amour j'en veux pas parcequ'elles se ressemblent toutes avec leur manche à moi, mais faire encore un tour ça oui, et youpi.
Quelque chose d'énorme grandit devant ma fenêtre. Et le jour baisse.

Ma mémoire est un diaporama du freemovieportal.com, plein de thumbnails frénétiques, je suis un stroboscope qui ventile des chattes, une orange mécanique les yeux fermés.
Wagner dans l'autoradio de Oui-Oui, telle est ma vie.
Les images se mèlent et fusionnent dans un néant totalitaire, rien ne reste sauf un samedi parfois jeudi, une sodomie frelatée, des nationalités aux pseudonymes, ou des coins de bars.
Putain.
L'indiscible serait il pire que l'inénarrable.

Le temps confonds les histoires. Je croise dans une épicerie une fille baisée un soir, un paquet de Curly en main, elle veut que je sache qu'elle ne me sourit pas. Qui est ce.
Je suis en voyage, un jumeau de Langevin, qui part ou qui reste, ma vitesse est un petit c à la masse au carré. Le tout s'effondre sur lui même. Elle s'appelle Sandrine et mange des Curly, le reste est dans un puit.

Entouré de plantes vertes et de rhum, de gadgets et de favoris, les soirées passent et fondent en approchant 30 ans, doucement.
Je suis un petit garçon avec un lance-pierres entouré de pigeons paraplégiques.

dimanche, février 12, 2006

Myst

Il y a trop de voies, et une seule manque.
Riven
Heureusement il reste Picard et ses cailles farcies.
Exile
J'aimerais le retour après le départ, vite.
Révélation

samedi, février 11, 2006

Confidentiel

Un miroir, une lumière, implacables.
Pressentiment dans le noir, paranoïaque de passé, il faut l'imaginer.
Etincelle, une seule, et l'embrasement.
Le "coucou" détruit le nid, terrasse les autres et finalement s'envole.
Je ne demande rien mais j'y pense.

jeudi, février 09, 2006

parallèle et bipède.

Le petit garçon était une petite fille, et moi je reste là, écoutant le calme d'une brise venue.
On m'observe, l'air se charge.
Tout autour, les sentinelles veillent à ce que je ne sorte pas des rangs. Trop tard.
Fugitif assis, au milieu du silence et des mots.
Quelque part perchée une lentille m'espionne, stresam ouvre toi, envole moi, quadrature.

mercredi, février 08, 2006

Princes et princesses


On y arrivera pas.

Il y a un prince et une princesse, qui font l'amour par amour, et qui finissent là, main dans la main dans un jardin familial, regardant à travers la fontaine, le chahut de ces petits enfants qui leur ressemblent encore un peu. On y arrivera pas.

Il est devenu prince.
Toutefois, il se du d'abord de baiser quelques personnes pendant sa belle jeunesse, qui l'aidèrent à gagner sa confiance et sortir d'une masse timide et d'autres, là, concurrents entre eux et en moi, pouvoir se relever et devenir sûr, pendant un instant, graine de bon prince.

Ensuite, il put bomber le torse, et, tous derrière et lui devant, foncer tête la première dans une vie avec une autre, d'abord pour voir ce que ça faisait, de partager et d'accepter. Voir une porte qui s'ouvre sans moi, là, il y a quelqu'un d'autre qui signe des papiers et qui m'appelle.

Puis, comme la vie reste une vie, le prince a beaucoup pleuré, parcequ'ici comme là, les portes valsent et se dégondent pour un oui, un non, ou quelque autre maux.
Pleurer et affronter seul, parcequ'un dragon se vainc sans fées et gestes d'ailleurs, parceque là bas, l'expérience n'est pas plus réelle qu'à nos pieds.
La fuite précède toujours le plus grand saut, et le suit de très près.

Alors, le prince s'assoit pour apprendre le temps, une herbe entre les dents, et observer les autres qui cognent leurs propres portes à l'orée du cycle, terrasser naivement les serrures et les codes, rattrapés chaque jour comme lui, par une main qui ne caresse plus.

Le prince aime la vie dans sa totalité, plaisir de créer ou de détruire, alors remettons ça, la vie à deux, féconde idée d'avorter l'avenir, de jeter en l'air et rester immobile sous le geste, attendre simplement que le sol domine, gravité. On y arrivera pas.

Et puis continuer, regresser en progressant, et rêver, la tête dans une étoile, la tête un peu plus bas entre les lèvres. Et je lutte comme je lèche Vénus et son mont.

Dans la poche du prince, cette corne d'ou sortent des corps dépecés, en morceaux choisis, comme tant de petits cailloux amassés, petit poucet dans l'abondance des souvenirs.
On chante parfois des berceuses terrifiantes. J'y ai vu des bouts de princesses.

Il y a une guerre là bas. Une colombe en arme me suce et m'aspire. La baiser et jouer avec le barillet, un drapeau flotte, la porte est ouverte.
Et puis tomber, tomber encore de cette pyramide pour mieux la revoir, éternelle et damnée, oui, mais de quel côté.

Aujourd'hui, il y a moins de destriers blancs que de princesses pour les revaucher.
On y arrivera pas.

mardi, février 07, 2006

Valérie et le canapé

Aujourd'hui, j'ai joué dans mon bain, longuement.

Il n'y avait que cette bougie, sa flamme et de la mousse, pour commencer.
Et puis France-info mais ça ne fait pas très bain, c'est un peu comme se faire sucer devant le journal télévisé, on apprécie moins une bonne pipe devant une image de syndicalistes en grêve ou de touristes en panne d'avion à l'aéroport. Alors j'ai changé.

J'ai mis de l'ambiance bain, parce que tout se résume à cela, à ce que l'on peut créer d'une situation, d'un corps dans l'eau, et d'une bite qui joue avec de la mousse Palmolive Sensual.

Valérie38 d'Aol était en bas de chez moi, il y a 6 mois, jour pour jour...

A notre rendez vous, elle est arrivée avec une robe chinoise fendue et moulante.
Très joli visage au grain de peau délicat. Ce fut ma seconde pensée.
La première étant plutot dubitative, comment fait elle pour se présenter comme "un peu ronde"..est ce que cette robe était fendue quand elle l'a mise pour la premiere fois.

Je la connaissais depuis 2h, conversation internet avec une voisine de quartier, un hasard comme un autre, un hasard qui déjà enfourne dans une large bouche un énorme rouleau de printemps, dégoulinant légèrement mais lapé au coin des lèvres, rien ne sort de cette fille qui mange de tout, tout le temps, et en grandes quantités. Pire encore, elle l'assume.

Joie des plaques d'athéromes et de l'hypertrophie myocardique, une qui nourrit sa vie à coup de Nutella entartiné, qui fait des bombes du plongeoir du 3 mètres et qui trémousse des morceaux de chair sur le podium de la discothèque; la cellule adipeuse plastronne et revendique.

Elle a un rire d'enfant mais se maquille comme une pute.

Ses seins cognent la table à chaque enfeuillage de nourriture, le restaurant chinois devait aller avec sa robe, devant nous des serveuse fluettes, devant moi ça bouffe de la métaphore et s'en fout plein les doigts, ça parle peu mais ça boit du coca light dont je saisis parfois les relents oesophagiens, ses seins sont des mamelles absurdes, là, un courant d'air, une transpiration, ça suinte aussi, je veux fermer les yeux alors je bois.

Maintenant, le dessert vient comme elle se plaint, "à chaque fois que je rencontre un mec, il a qu'une envie c'est de me sauter, je comprends pas".
Le précipice est à mes pieds, est ce que je peux être l'un d'entre eux si je bois encore, si je finis cette bouteille qu'elle ne touche pas, est ce que je serais devenu envie, est ce que je le serais encore...

Comment se réveiller quand je finirais là, engagé dans ma propre perte dressée dans le noir cherchant l'accueil.
"Il parait que je suce bien". Elle vient chez moi.
Et c'est le drame.
Elle s'assoit à mes côtés, sur mon vieux petit canapé...mais ça ne passe pas.

Elle, ne passe pas, mais me comprime comme un piston contre l'accoudoir, je contiens un fou rire. Elle ne dit rien. S'assoit en face. Elle assumera encore. Le temps se tait.

Je suis dans mon bain, j'écoute France-Info, je joue en y repensant, en la raccompagnant je lui prête un moule à gateau, irréaliste, toujours chez elle aujourd'hui quand ma bite sort de sa mousse comme un périscope intemporel, en soldat parfois épargné.

lundi, février 06, 2006

Les petits pains au chocolat



Baiser une commerçante, c'est comme posséder un petit hamster dans une cage.

J'étais garé là, en fin de journée, observant quelques minutes Audrey la boulangère, et son haut petit bateau à col V couleur marine, qui rangeait les dernières flutes sous le sillon d'un cul ferme et accueillant légèrement enfariné.

J'avais du prendre un pain au chocolat par jour le matin, plus une baguette chaque soir pendant de longues semaines, peut être trois, avant d'oser l'inviter à boire un verre.

Et beaucoup parler à sa caisse enregistreuse,
la faire rire,
ne plus venir pendant quelques jours,
puis changer subitement d'horaires,
oublier ce piercing enflammé dans sa narine gauche
et sa voix nazillarde tueuse de sensualité;
venir en costume,
puis en haut Adidas rouge,
être distant,
sérieux,
touchant,
parfois ne pas aller tres bien pour qu'elle se demande...
venir avec une amie pour qu'elle se demande...
acheter deux pains au chocolat un dimanche matin pour...
un oui.

Le plaisir a duré trois semaines de nuits à y penser, de jours à la regarder, parfois jouer avec ma monnaie là, sans la rendre, faire tomber une pièce, servir ce client derrière moi, sourire comme après un premier réveil en tendant juste un pain au chocolat.

"non c'est moi qui vous remercie"

"Il vous fallait autre chose ?"

Oui, il me faut toi, ici maintenant, vire moi tes sucettes et tes guimauves, tes ptits pains briochés, ouvre cette porte de fournil et offre moi cette vulve en vitrine qu'on partage une couronne et du souvenir comme une galette frangipane et sa fève.
Oui.

2 jours et 2 nuits de cet été, sans presque parler, nous n'avions rien à faire ensemble à part se sauter, s'échanger, se boire et se toucher. Nous jouissions l'un sur l'autre, pour le reste elle répondait "je ne sais pas".

Notre complicité est morte au premier baiser.
Alors perdus, c'est tout ce qu'il nous restait, du jaune d'oeuf et du lait.

psss


Il arrive un moment ou il faut faire un choix.
J'ai acheté une Psp. Aucune dissonance cognitive.

samedi, février 04, 2006

Somewhere

Les heures s'enchainent, je suis un cabas de mamie qu'on trimballe de salles en conférences, de réunions en apéritifs, on me reconnait maintenant, et puis finalement on oublie vite, et moi donc, tout cela ne sert à rien. Pantin à la con.

Une autre soirée débute.
Au bar, ça ribambelle, ça sert, ça met du citron vert, des glaçons qui glacent et sourient, un peu plus par là, ou alors là, tiens. Et puis non.
Je pars de la gauche en visant la droite, le monde est là, partout. Je commande, Sandra se lève et marche vers moi pour une conversation de 20mn, inutile.
On me dit que je sens bon, Armani Code à tout prix.

Delphine nous rejoint, Sandra valse et s'enfuit, une beauté frappante diluée sous cette lumière instable. Je bois, nous buvons, elles boivent. Quelque part sur l'arc en ciel je suis caché.

Audrey nous regarde, puis Sandy passe, je marche derrière Vanessa, la "Go" à queue de cheval si tirée que ses yeux n'ont plus le temps d'implorer les hommes, alors son cul s'offre à nos vues.

Je bois un Martini-Gin.
Au milieu du bar, je m'arrête avec Emilie, une pause sociale pour une fille moche, sans avenir ici, la concurrence est trop rude, délicat instant. Elle est en plus spécialement stupide et rigole comme une truie qu'on saigne, elle me touche beaucoup et ça m'horripile.

Envie de lui hurler "casse toi", mais "j'aime beaucoup ta robe" sortira à la place, elle me touche encore, je n'explose pas de justesse. Cette petite conne ne comprend rien.

Je suis chez moi dans cette jungle de verres qui trinquent, ici et là, deux filles baisées l'an dernier. Je n'aime personne. Alors il faut le contraire. Quelque part sur l'arc en ciel, il pleut.

Retour de séminaire



La navette se gare près de moi, une blonde méchée au crayon labial appuyé ouvre la porte latérale coulissante, me présente un bout de chatte encore épargnée d'un string noir, et me fait signe de la rejoindre. Bienvenu au Club Med.

Les unes arrivent, les autres débarquent des quatre coins du pays aux quatre coins du Club, toutes se rejoignent, grouillantes de gloussements torturés, elles ont entre 20 et 30 ans, caquètent et pondent des rires sous les pupilles dilatées de mes homologues masculins, eux qui, se paralysent devant ces culs parfaitement taillés pour la compétition des corps, des maquillages soignés aux mains french manucurées pour 30 euros.

Elles sont un essaim hormonal sans reine ni miel, ces ouvrières perdues, enfumées par leur propres reflet, tournent et détournent en formant des huit, je veux y aller plonger ma queue pour qu'on m'envenime par centaines.

En option dans le pack séminaire, 100 gentilles organisatrices, uniquement payées pour éviter que je m'emmerde, en gage, open bar quotidien de sorte qu'il y a ait plus de molécules de culs dévoués que d'azote dans l'air. Inspiration, expions.

Tout n'est pas si rose au pays des cases, dans la salle de plénière, l'immense silence bat au rythme de mes systoles bétabloquées par 100mg d'Aténolol.
Je suis assis, la tête serrée par un micro casque, oppressé d'un titre de Beyonce; près de moi, un présentateur répète, il est temps de m'introduire ma co-animatrice, Sophie, compagne de l'enfer des 600 regards.

Sophie parfaitement à l'aise, frôle le mètre soixante dix, son haut est blanc, moulant, zippé, ouvert, elle sourit comme une Miss Aquitaine; ses yeux sont d'un bleu coquin en forme d'amande. Banale efficacité d'une jolie blonde souriante, ni conne, ni le contraire, réalisme anthropomorphique, il y a de ces amandes qu'on retrouve accoudées au bar entre les cacahouètes et les cendriers.

Les portes s'ouvrent, bruits et pas entrent lentement comme un médecin soucieux, je suis malade sûrement, la nouvelle s'annonce par tous ces corps qui s'assoient et discutent sans comprendre que je suis là, avec ma blonde, à attendre la fin par un début en souffrance.

Applaudissements. Je me lève.
Sophie est déjà sur scène, ses seins sont comprimés, je suis tendu.
Les projecteurs me brulent, mais je ne vois rien ni personne, le micro lance ma voix contre un mur blanc et chaud, je ne la reconnais pas.
Alors, étrangement, la lumière devient nativité, douce, rassusante, le murmure qui monte des sièges une berceuse enivrante, je dégorge du Warhol, les minutes passent, je suis toujours là à sentir ces regards qui parlent et critiquent, je suis un autre que j'aime.


Fin du spectacle.

Le noir éteint la salle, Sophie devient complice tactile, le zip se dézippe et ses seins se dessinent sous mes yeux rougis, dilatés et sincères.
Des gens aux énormes salaires viennent nous voir, me parlent, on pose des mains sur mon épaule, on me sourit de près, on me regarde de loin, on serre ma main, me frôle, j'entends mon prénom là bas, puis ici dans la gorge d'une grande brune ou je me verrais tant.


Au réveil, mon colocataire de chambre n'est pas là, sur la table de chevet un mot :

"J'ai sauté Sophie hier soir, 1-0"