lundi, novembre 27, 2006

Constatation

Il parait que c'est un cycle.

Celui qui frappe à la porte et reste un moment sur le canapé. Ainsi, dans le monde professionnel, tout ressemble à un château de carte. Quelqu'un a soufflé sur le mien.
Depuis tout s'enchaine et la transformation en petit canard noir prend forme. Deux possibilités sont tentantes, une cure de vitamines-cocaïne, ou la même d'Atarax et de Cognac.

J'ai désormais changé ma Megane gris clair contre une Golf cinq noire. Son bruit de tracteur est caractéristique, mais l'allure générale reste plus attrayante malgré tout. Je suis globalement satisfait du regard nouveau des jeunes filles de cités, sans pour autant être intéressé par ce vivier inbaisable.

dimanche, novembre 26, 2006

Tête à tête

En face de cette salade haut savoyarde, quelques mois et déjà le silence au dessus des assiettes.

Je ne me souvenais plus de ces moments, ni du temps nécessaire à leur naissance. Devenir muet, chercher du regard l'extérieur, on en écouterait presque les autres en devenant cette solitude floue rassemblant deux personnes, un vrai couple.

Le voilà ce temps ou nous nous sommes tout dit, le matin, la veille au soir, dans la voiture, avant le restaurant. Il ne reste qu'à manger.

Le vernis aux ongles est déjà vieux, les cheveux sont attachés, le maquillage affiche le minimum vital. Je redeviens seul entre une tranche de tomme de savoie et une pomme de terre gratinée. Anna s'est transformée en une française de 28 ans beaucoup plus vite que prévue. Elle est devenue copine de, a découvert le quotidien, l'usine à gestes perpétuels. Anna a passé l'aspirateur, retrouvé ses lunettes, ses chaussettes en laine

Reste son corps, son allure, sa motivation sexuelle. Si je m'occupe de l'allure, le temps s'occupera des deux autres avec une marge relative qui me conforte dans le choix de la jeunesse étrangère. Il ne me reste plus qu'à immortaliser ces bons moments sur quelques dvd.

mardi, novembre 21, 2006

Trêve automnale

Accroché sur une branche, prendre le temps du répit et se reposer des excès.

Observer comment les autres font autour, pour négocier, concilier, oublier, espérer.
Un microclimat posé la, en haut de l'arbre, presque le dos contre un radiateur. Je me repose sur elle tant que le sol ne tremble pas.
Je deviens un homo concubinus délaissant pour l'instant tout idée de sacrifice.

Pourtant, au détour de chaque rue malgré le calme ambiant, la prédation veille, les phrases et les sens prêts à bondir en quelques secondes sur un vulgaire petit animal sans défense, qu'il soit coiffeuse, hôtesse de caisse ou déjà éduqué.
Et sentir juste frémir l'humus en sous sol.

dimanche, novembre 19, 2006

Dimanche

L'organisation professionnelle prend trop de temps, et passé la porte, l'organisation d'un binome social prend le relai perfidement.
Je l'ai baisée par politesse hier, déjà. Une première petite fin.

Cette semaine, le hasard, de croiser F, puis Valérie, se rendre compte que l'envie des deux est parfaitement absente derrière le simple constat que les corps sont encore attirants malgré tout. Surtout de l'autre côté de la rue.
Attirantes, elles le sont parce qu'elles sont parties, et les revoir s'en aller encore réveille quelques envies.

Je ne mets plus les pieds dehors, ou presque, du moins plus assez seul. L'éducation d'Anna est un gouffre financier mais je ne me résigne pas encore à lui acheter des vêtements bas de gamme. Sa place de porte-parole de mon bien être, de représentante de ma condition, de faire valoir, certainement, ou quelquechose d'autre encore.

mercredi, novembre 15, 2006

Show must go on

Quand je m'ennuie, c'est que je ne trouve plus de questions suffisamment préoccupantes.

Je me suis beaucoup ennuyé ces jours passés. Beaucoup déplacé aussi.

Tellement ennuyé que j'ai invité Assia à déjeuner aujourd'hui, juste parce que je voulais un tête à tête avec une grosse poitrine. J'ai eu un peu honte, et comme souvent, ce sentiment a rapidement été dépassé par un ballottement mammaire nonchalant exploitable.
Assia croisait, serrait et desserrait les bras, faisait ce pourquoi je l'ai invitée, sans oublier de se raconter encore et encore, elle aussi, elle comme finalement toutes. 1h30 de déjeuner sans me poser une seule question.

Un échange de bons procédés et je prête mon oreille contre un bonnet D moelleux, graisseux, et me semble-t-il déjà un peu plus près du sol qu'à notre dernière rencontre.

Les jours passés à constater que ce blog a un an, qu'Anna vit ici depuis plusieurs mois versant une larme parce que non, elle ne m'accompagnera pas à Carrefour aujourd'hui. Ces jours à envisager la fin de ce récit, à constater son pathétisme, à déglutir ce goût amer et pire de l'affligeance des autres.

Ce monde médiocre mérite une narration.

mardi, novembre 07, 2006

Risques de somnolence

Travailler puis rentrer directement.

Je ne sors presque plus, et ce presque est déjà vieux de plusieurs semaines. Ce simili de couple freine les excès, les temporise, les encadre, les assèche et les fane.
Echange Xbox 360 contre Atari 2600.
Je suis devenu la boule d'Arkanoïd, pire, un Tetris mielleux qui mange ce qu'on lui prépare.
Mon congélateur se vide, je ne connais pas la nouvelle gamme automnale Picard.

Severine me jette un sms d'indisponibilité pour toute la semaine. Une petite claque sur le dessus du crâne, étrangement sans conséquences. Ce prénom se clône à chaque coin de rue, à chaque caisse, apportant du café ou vérifiant si le 38 est encore en stock.

Ma libido devient floue, instable, une sorte de brouillard d'autoroute qui s'éclaire parfois quand on le traverse en plein phares. Si l'envie d'autres corps est toujours présente, une motivation molle évite toute action concrète.
Les rencontres passagères du sexe opposées restent d'un niveau minable aisément superposables, empilables commes des briques rouges et bleues.

Seules quelques gorgées de Cognac en fin de journée rendent son épaisseur au vide.

dimanche, novembre 05, 2006

Je vous trouve très beau

ça ressemblait à une présentation, là, dans ce restaurant, là, en plein dimanche, là, face à la maman et au presque papa.

Après tout, c'est lui qui a ramené la maman de russie, lui qui avait déjà fait cette opération avec une hongroise juste avant. Apres tout, on a des points communs lui et moi. On se sert un peu partout pour 29€90, un abonnement Meetic.

C'est sans doute pour ça que dans ce restaurant désert, nous avons parlé en oubliant la diagonale russe, ces deux femmes, la mère, la fille et leur présence juste là pour nous.
Quand on présente deux inconnus mâles de générations différentes, la politesse se résume à trouver quelques sujets pour tenir 1h30. Les mégapixels de son dernier Nikon Coolpix, une simplicité masculine.

Le compliment sur sa Peugeot 306 gris clair est venu de loin, d'un monde mensongé poussif.
Elle avait des jantes aluminium chaussées sur du 195 en 15 pouces. C'est rien, mais ça fait plaisir d'entendre le contraire. Elle a presque été bandante une seconde cette peugeot turbo diesel plutot sale.

Là dans ce restaurant, un sentiment d'injustice profond comblé par un pouvoir palpable à vomir. Elles sont venues de Sibérie sucer des français pour oublier les 100 euros de salaire mensuel, les bottes en caoutchouc et la vodka frelatée. Oublier qu'on vit jusqu'à 60 ans chez elles et venir palper les couilles d'une espérance de 76, de 82 ans.
Espérer un peu que ces deux là s'entendent bien, avec leur mégapixels à la con.

Nous nous quittons dans un vent froid en prenant quelques photos. Est ce qu'il l'a baisée comme moi à peine la porte d'entrée franchie. Certainement.

vendredi, novembre 03, 2006

Comprendre

Douce, calme, attentionnée, Anna se révèle un anxiolytique efficace.

Les mois s'enchainent et son mimétisme parfait d'abord effrayant coule aujourd'hui en elle avec un naturel impressionnant. Anna parle comme moi, possède mes expressions et défauts de langage. Le formatage a réussi, la reprogrammation un succès. Le relooking prend également forme, je suis ruiné et incroyablement satisfait.

Revoir Severine, la semaine prochaine.