mercredi, août 30, 2006

Les cartes sim et moi

Aujourd’hui un rouleau compresseur. Aujourd’hui, il est inutile de résister.
Ne pas laisser une mauvaise main au poker gangrener le quotidien.
Alors Perrine était une proie, un test, une porte, un retour au monde.
Perrine ne pouvait pas lutter.

Cette inconnue appuyée là contre un mur, bavarde, raconte, ses vacances, son œuvre, ce mec qu’elle a suivi, puis ce nouveau qu’elle a rencontré.
Alors il faut se forcer, écouter cet entracte, cette mise en forme, ou chaque mot et regard ont une place précise. Observer son histoire comme ses gestes. Donner envie.

Perrine et ses cheveux châtains, ondulés, Perrine et ses petites lunettes rectangulaires.
Elle est mince, honorablement baisable, et pose sa main sur mon épaule en riant. Je travaille.

Perrine avoue, dans nos métiers, le risque s’appelle séminaires. Des centaines de personnes en huit clos open bar et chambres interchangeables.
J’insiste sur le fait que le risque est plus globalement ce travail, le quotidien, ces rencontres là, n’importe ou. Si nombreuses. Elle acquiesce.

C’est parce que le moment est contradictoire que je lui propose mon numéro.

Elle accepte, le note, et enchaîne : « ça…c’est un risque ».
Le silence qui suit sent les corps humides.
Nous sourions.

Je vais mieux, je suis une lycéenne qui se tortille les cheveux.

mardi, août 29, 2006

Shoot again

Il pleut, il fait presque froid. Le temps parfait pour une rentrée.

Hier, une première call conférence chez une amie d’infortune ; quelques traits et verres de vin plus tard, je demande à Anna de venir.
Du mauvais usage de la non masturbation, elle sera chez moi pendant 3 jours.

Elle est venue en tram, la ligne A.
Alors après son appel inquiet, je vais à sa rencontre pour que le type derrière elle, reste, loin derrière. Un quotidien que l’homme ne connaîtra jamais.

Il y a des filles qui se font insulter dans la rue, celles qui se font suivre, siffler, klaxonner, celles qui ont un mot sur leur pare-brise.
Et puis il y a celles qui donneraient tout pour vivre une seule heure, un seul trajet, la vie des premières. Les acteurs et les spectateurs. Une vie et combien de procurations.


Moi, pour l’heure, je me remets de mes émotions, comme un tour de grand huit. On attrape des peluches avec de grosses pinces, on carabine les cartes, on autotamponne des prénoms, et puis une fois, on se fait peur.
Monter sans attaches, la tête à l’envers. Nu, blanc, presque vierge.

Je suis Al et Ted Bundy.
La facilité de l’acquis parfois, comme un coussin douillet. Des gestes offerts.
Un bras qui caresse, une bouche qui suce, une montre-réveil qu’on reçoit avec l’abonnement du Point. Anna s’amuse et chahute, je remue.

On peut faire un couple avec ça, sans doute, celui du pauvre.
On ne parle pas, elle me regarde. Et puis le contraire aussi.
Les bases d’un échange, sans doute, celui du pauvre.

Ce soir, elle boit une demie bouteille de rhum, regarde le vidsworld.com, apprends le terme deepthroat, reconnaît Sylvia Saint et Jenna Jameson, puis danse dans le salon devant un clip de Shakira, mieux qu’une pute du nord de Bénidorm.

On peut faire une nuit avec ça, pas de doute.

dimanche, août 27, 2006

Violence des échanges en milieu tempéré

Il faut le reconnaître, ces vacances ont été d’un bon cru. Ont fait du bien.
Le but d’oublier le quotidien, de faire un break salvateur, est partiellement réussi.
Et si des questions nouvelles se sont posées, elles devront rester le plus possible dans ce temps annexe de congés payés. Il n’y a pas d’âge pour les amours de vacances.

La rentrée de Septembre est une nouvelle année, un 1er Janvier en fin d’été. Les dépressifs y sont d’ailleurs plus nombreux. Moi je vis dans une sorte d’état parallèle ne rentrant pas dans le DSM IV. Non codé donc non existant, un état relativement restreint.
Je ne sais jamais si des jumeaux de Langevin, je suis celui qui part, celui qui reste.

Les plats Picard repeuplent le congélateur, et déjà la première nausée à l’idée de revoir, dès demain, la misérable vie des autres. Leur lenteur désespérante, leurs enfants moches, leurs Scénics.
Les prochains jours, supporter leurs anecdotes de vacances, la fierté de leur bronzage, leurs nouvelles coupes de cheveux, leurs résolutions et ses questions qu’ils attendent.

Ecouter et observer ce temps rondouillard dans lequel ils se vivent, sans expectative.
Ils sont presque pires que moi, les pauvres.

Je les verrai plaisantant sur ce que je leur donne de ma vie, sur le tout et le reste, sur ces histoires qu’ils jugeront comme folie, comme un vaste n’importe quoi, une provocation inutile. Il est tellement facile d’obtenir d’eux ce qu’on désire.
Et tellement plus dur de savoir donner que prendre.

Alors, se mêler à cette masse grouillante et constater la décadence de l’ordinaire, un lundi.
Par chance, certaines seront blondes et un peu plus minces que les autres.

Samedi


Hier, j’ai acheté un pot Serralunga, bu du rhum et dit à Anna de ne pas venir.
J’ai flâné dans le quartier des antiquaires à la recherche d’un miroir XVIII ème au mercure, puis une expo là, non loin.
J’ai bu du rhum aussi, acheté dans le petit Casino d’en bas, pour que le quartier sache. C’est petit ici, on voit vite la vie des autres.
Un post est une fenêtre ouverte, un pied dehors.
Ce n’était pas une belle journée.

samedi, août 26, 2006

Erotique solaire

" Quant au couple, avec la sphère pour emblème, il lui reste à expérimenter au quotidien le destin de l'autiste, refermé sur lui-même, prisonnier de sa nature, contraint à tourner en rond sur soi, à multiplier les répétitions onanistes et les réitérations solipsistes de l'animal en cage.

Le couple invente la giration répétitive du derviche tourneur. Et interdit tout autre mouvement que les rotations sur place. Considérer la sphère comme modèle du couple instruit la plupart des névroses que l'Occident génère en matière d'amour, de sexualité ou de relation sexuée.

Car quêter une perfection substantiellement inexistante, viser un leurre, conduit sûrement au désenchantement, à la désillusion, lorsque cessent les enchantements factices du début et les illusions pénibles de la suite."

Michel Onfray, Théorie du corps amoureux.

Match point

Pour vivre une histoire d’amour, il est inutile d’être deux.
L’intensité est d’ailleurs à son paroxysme quand ce sentiment devient unilatéral.
De l’amour non partagé, du désir frustré, de l’indifférence à hurler à chaque silence.
Un « non » alors que notre être entier demande pour vivre un simple oui, un non comme un attentat, un meurtre de 3 lettres alignées, une cicatrice à tous les degrés.

J’ai revu Anna Mercredi. Voilà.
Amincie, presque bronzée, fraîchement rentrée de Russie.
Elle se blottit dans mes bras en tremblant de longues minutes. Des retrouvailles.
A ce moment précis, je suis un démon qui pense ailleurs, à quelqu’un d’autre.
Elle tremble quand j’attends simplement que mon portable vibre. Un monstre, mais bronzé.

Elle est là, maintenant, dormant sereinement dans mon lit. Jeune et terriblement belle.
Elle a 18 ans, toujours.

Dans la nuit, des bouffées de tendresse, des sanglots de « mon chairi comme tu m’as manqué », pire, je réponds sans savoir si je mens.
Dans ma nuit, des cauchemars de rééducation massés par des idées de timing glauque.

Si elle est a sa place, c’est bien moi qui n’ai plus rien à faire dans mon propre lit. Cette constatation devient récurrente. Je suis une chambre d’hôte.
Qu’est ce que je vais faire de nos vies.
La logique serait une destruction rapide et violente de ce petit nous qui penche d’un côté.

Un couple : une balance affligeante ou chaque mot, comportement, réaction, sont autant de poids d’abord légers, qu’on pose immuablement à la recherche d’un équilibre fictif.
Trop d’elle ou pas assez de lui, trop d’explicite, de démonstratif, une sémantique mal adaptée, une autonomie et sa dépendance, fuir ou suivre.
De quoi écrire de multiples John Gray.

Quand Mars veut juste baiser Vénus, on évite beaucoup de problèmes.

jeudi, août 24, 2006

7 Décembre 1941

Merci Schuey


Ce moment de risque et de plaisir.

Le penser d’abord, l’analyser ensuite, et créer de toutes pièces une instabilité totale.
Griller le feu rouge, volontairement. Oublier le bon timing, les stratégies.

Juste pour sentir le sol flancher, un mur arriver.
Juste parce que le bonheur n’est qu’entracte à la douleur, finalement.
Juste parce que l’instant où fusionnent la peur et la sérénité existe, impalpable.

Ce sentiment d’en avoir trop fait, du début à aujourd’hui, cette boulimie relationnelle, une zone de chalandise sans limite, cette overdose de rencontres laissent libre une faille, une vérité.
Parfois quelqu’un s’y engouffre. Parfois je l’aide. C’était Elle, c’est bien comme ça.

De trop connaître, la nouveauté a perdu tout sens.
L’éventuel espoir ne peut se porter que sur du déjà vu, déjà lu, déjà entendu.

Le reste du temps, chaque nouvelle rencontre se construit sur les ruines d’une autre, repassant la plupart des cas dans les mêmes traces. Et si les débuts ne semblent pas toujours similaires, leur multiplication sera leur perte. La sensation devient frigide. L’intensité n’illumine plus.
Chaque histoire comme un copié collé, un clone docile qui reproduit les sms de toutes les autres.
L’excitation et le désir sont morts avec leur propre abus.

La possibilité d’une île, surement.

Alors revenir aux fondamentaux quand ils se présentent, plonger dedans comme un gosse, et surtout s’en foutre de partout. Patauger avec allégresse même si le temps est compté. Il l’est toujours.

Le feu était rouge.
Et s’en faire mal s’il le faut, tel est le risque pour retrouver l'impalpable.
Avec Elle, c’était moi. J’avais oublié.

Entrer dans la faille.

mercredi, août 23, 2006

Et au milieu coule une rivière

Dans une lointaine banlieue au nord de Grenoble. Hier soir.

Ici, je suis sous une fenêtre éteinte. Ce n’est pas la saison des tulipes.
Un petit gps portable ridicule est ventousé là, à coté d’un bouquet de roses blanches.
Ni eux ni moi ne savons vraiment pourquoi.
Le trajet d’une overdose de cigarettes et de questions.
Je suis une telenovela.

L’intense et rare émotion de ne pas savoir, de ne rien contrôler.

Laisser faire, laisser aller.

Pour des minutes interminables, se métamorphoser en un interrupteur qui s’allume, ou pas.
Dans le chaos d’une allée minuscule, elle descend.
Je suis a peu près mort.

Elle n’a pas changé en dix jours, hélas.
Une première vérité explose de ce moment de néant : je ne l’oublierai pas.
La seconde suit : retoucher une flamme, la reconnaître et être là.

Deux muets ici, face à face dans cet instant qui flotte et vacille sous la turbulence des stress.
Le temps n’a toujours pas repris, une minute est une heure.

Hier soir, j’ai vu un gros chat noir, questionné une magic ball, et laissé sans doute un peu de moi.


Je suis rentré maintenant.

lundi, août 21, 2006

Luberon

Roussillon, Bonnieux, Isle s/Sorgue, Lourmarin, Apt, Gordes. Une musique toujours en tête.

Il y a beaucoup de week end qui passent, destinés à être oubliés.

Et il y a dans une bastide, un post d'elle, pas comme les autres, un post d'Or. Gravé.



Sans doute le meilleur de nos blogs, perdu entre les autres lignes.




Et si ce post était pour toi, il reste une framboise.

vendredi, août 18, 2006

Vamos

Le soleil brule et aucune nuit ne s acheve avant l aube. Deja 5 et ce foie qui m etonne. Recommencer encore et encore.
Ici, il y a le KM, le KU, et le Penelope, des endroits ou le petit Benidorm post pubere se rencontre et s echange.
Ici ou deux trentenaires francais observent un temps. Tisserand, de l extension du domaine de la lutte.

Car la lutte devient flagrante la nuit tombee, la jeunesse melee aux corps muscles et bronzes relegue la competition masculine francaise a un jeu de carte, une vulgaire bataille.
Non, le soir ici, aucun espoir pour le mediocre, du moins sans avoir a payer.
Autour de la ville, pour les autres, des clubs gorgees de jeunes putes, marocaines, russes, la plupart du temps de passage ou en trabajo de saison, en attendant de retourner en Allemagne.

A l hotel, des serveuses minces, delicates, certainement devouees. Carolina a les hanches fines et cette permanente queue de cheval noire.
L espagnole n est pas timide. L espagnol n est pas lourd.
Alors des 23h apres son trabajo de serveuse, Carolina enfile une jupe plus courte que dans mes reves francais et file a travers la ville boire des chupitos.
A mon retour, trier photos et videos.
A mon retour, volver.

mardi, août 15, 2006

Benidorm et moi

Finalement, les choses s arrangent...
La journee, le soleil et la plage font oublier un temps la pollution, le bruit, et ces tours immenses colorees jouxtant les plages.
Et puis finalement, la capacite d adaptation de deux mecs celibataires s arrete a mater du fion jeune aux hanches cambrees, exagerement bronzees, les filles d ici offrent le soir des tenues indecentes a souhait.

Du micro short au demi boxer, de la mini jupe et du cuissau a perte de vue. Du jamais vu.
Ainsi, deambulent gaiment des poitrines espagnoles decouvertes, perchees sur des talons vertgineux, sous les yeux de buveurs de pinte a 1€.
Ici, on montre sa croupe le soir sans incident social ni malaise.
C est peut etre ca apres tout, des vacances.
Ici on ose tout, le meilleur et le pire.
Et si le pire prend de multiples formes la journee, son revers tend la main des le soleil couchant pour boire les premiers verres jusqu au petit matin, des grappes rarement sauvage sans aucune frontiere linguistique.

Pour l instant mon foie s en souviendra...

dimanche, août 13, 2006

LOST

Voila.
Voila l horreur.

Apres avoir passe 3 jours dans un endroit merveilleux, paisible, delicat, intense et noble, je suis perdu depuis 2h dans un des coins les plus laids d europe. Benidorm.

Ici, tenir 8 jours entre l exhibition hors du commun des caracteristiques codifiant les beaufs de part et d autre venus se retrouver la, partager l exhibition de ventres et de graisse degoulinante des trottoirs aux plages.

Ici, des cheveux dans la nuque et des matelas gonflables jusqu au plus profond recoin d un 4 etoiles, la, des odeurs transpirantes, des culs inoubliables, une bouffee d enfer a 10h de voiture.

Ici, l inimaginable. Tenir 8 jours. Impensable.

Les enfants crient, et plus fort qu ailleurs, autour du seul pc de l hotel, on siffle, beugle, hurle et le port d arme est interdit.
Pourquoi moi.
Comment ont ils fait pour en arriver la. Comment se retrouvent ils tous ici.
Y a t il un compte a rebourg quelque part...

samedi, août 12, 2006

Matrice

Aujourd'hui, départ pour l'Espagne jusqu'au 20. Connexion internet à l'hotel.

Ce matin, je reviens d'une réalité parallèle ou je suis le premier différent, ou certains mots ont encore un sens. 3 jours à redécouvrir la première gorgée de bière.

Ce matin je reviens de l'autre côté du mur.

Je développerai à mon retour.

mercredi, août 09, 2006

Omaha beach

Voilà, il est dit que nous nous verrons pendant 3 jours.
Direction Lubéron. Retour Vendredi.
Je suis curieux.

lundi, août 07, 2006

La liste

Dans le fond d’un placard, un vieux caleçon offert et présent là, sans trop savoir pour quoi.
En temps normal mes vieux vêtements, d’une époque où le corps évolue vers une sorte d’apogée risible, sont entassés chez mes parents, entre les combinaisons de ski fluorescentes et des couvertures en laine. Tout en haut.

A une époque libre, j’entrais dans ce caleçon avec une idée de futur propre; aujourd’hui mes couilles s’y frottent comprimées de prénoms et d’avenir opaques.

Le caleçon accroupi sur un lit de 90 à barreaux métalliques, je remplissais un agenda Quo Vadis vert bouteille. J’avais une chose à noter par semaine, et elle semblait alors primordiale.

Au fond de l’agenda, à la place du budget dépense, une liste de prénoms, des codes, des lieux, des notes sur 20 et une appréciation sous forme de phrase unique.
Dans ce vert bouteille, des noms d’hôtels ou de lieux, des tours de poitrines, des supers et des torrides entremêlés de recommandations pour moi, pour un moi plus tardif.
Pendant une période faste d’une seule année, il m’avait fallu tourner la page, et recommencer une liste à côté. Ces prénoms ne pouvaient être qu’une équation dont découlerait indubitablement une solution sous la forme d’une entité unique.

La liste faisait son effet dans mon groupe d’amis, c’était un peu comme voir la taille de la bite des autres dans la douche d’un sport collectif quelconque, en ayant la plus grosse.

Une première fois, je me suis persuadé que le recensement était terminé. Un prénom restait seul, et les lignes suivantes, blanches.
Quelques années plus tard, la liste recommença, je mis une note au prénom ainsi qu’une appréciation.
La nature a horreur du vide.

Insomnie 2

4h05

3 nuits déjà que l’insomnie règne. Je suis épuisé d’être simplement allongé.
La fenêtre ouverte, un filet d’air passant et repassant sans cesse d’un côté à l’autre, et là, des yeux comme une fenêtre et des pensées comme l’air.

Côté cour le silence règne. Personne ne baise, au pire on tousse.
Coté rue aucune voiture. Un dimanche d’août dans une ville de province.

Les plus chanceux sont éparpillés aux coins de ce pays ou d’un autre, les moins sont entassés sous des tentes près du point d’eau le plus proche, généralement un petit lac accessible en scooter ou en TER.
Il n’est pas dit que les seconds ne s’amusent pas autant que les premiers.
Il y a des pédalos, des bouées géantes en forme de pieuvres et sur le bord de la route des voitures violettes comme dans Fast and Furious.
A cette heure ça joue aux cartes, lève son coude ou tente de mettre sa langue dans la bouche de quelqu’un d’autre, au mieux sa bite. Ceci est d’ailleurs valable quelque soit l’heure.

Moi je ferai ça en Espagne.
Voilà le privilège, pouvoir mettre sa langue et sa bite dans des filles un peu plus loin.
Le privilège est proportionnel à la distance qui sépare le point de départ d’une bite, de la chatte d’arrivée. J’en connais qui sont en Thaïlande.

Il y a pire que ne pas savoir pourquoi il est impossible de dormir : le contraire.

samedi, août 05, 2006

Un petit pas

Partir de rien comme toujours, pour ne mener à rien comme souvent.
A elle et moi, de la rencontre par quintaux, par tonnes plus justement.
Chacun a sans doute ses raisons de se retrouver là en terrain neutre provençal.
Et il n’est nullement nécessaire que celles-ci soient les mêmes.
Au bord d’une falaise, encore, se pencher, toujours.


Pour quelques jours, les autres se sont arrêtés.

Anna m’envoie à la chaîne un mail midi et soir, à lire comme on avale un gros comprimé effervescent sans eau.
Ses phrases ruissellent de mots d’espoirs dans une prose infantile.
Ainsi, le soleil, la vie ensemble, les étoiles, le prince et l’amour sont les virgules et les points d’une sémantique étrange. L’unilatéralité transforme le sucre en aspartame et la lecture prend un goût d’écoeurement.
Celui d’avoir créer cette situation, crée de l’inutile avec du rien.

Cette avalanche de mails pour ne pas oublier, un lancinant programme de propagande partiellement efficace.
Ne pas oublier le futur sans elle, ce sera dur de lui expliquer.

Insomnie


En règle général, l’insomnie vient du tourment ou de l’excitation.
Pour les plus chanceux, des deux réunis.
La raison est triple si l’on ajoute de l’exogène comme un moustique.

Dans ces moments, une nuée de pensées jaillissant de nulle part rebondissent contre les murs, dans ces moments, le lit est au centre de la pièce.
Chaque seconde allongée dans l’œil du faisceau démoniaque emmêle les temps pour créer en chaque certitude un doute. Le sol est immobile.

Je bois du Yop vanille. Vais sur le net me fatiguer à coup de dopamine.
Après une certaine dose de film x, une profonde sodomie ressemble à une carte météorologique, une énumération de températures, et 22 à Strasbourg.
L’excitation est profondément incompatible avec l’habitude. Moi je ne dormirai pas.

vendredi, août 04, 2006

[...] moi je n'ai pas changé d'adresse

La destination sera donc l’Espagne. La liste des possibilités s’étant réduites, à l’Espagne.
Non loin d’Alicante, départ le 12 Août.

Des vacances en célibataires, les dernières avant mes 30 ans. Et tout filmer, hauts et bas.

Pourtant, la semaine prochaine déjà s’avère importante.
Descendre pour la rencontrer, cette fameuse voix, rassembler les morceaux d’un début d’on ne sait quoi, et la voir.
La voir si tout n’est pas réservé, si une place est là, une foutue place, juste ça.

Le Lubéron pour 3 jours, peut être.


jeudi, août 03, 2006

Ensemble moyen

Des congés à la Fnac.
Devant le rayon sociologie, oublier la pluie et ces quatre jours de vacances minables.

Cette femme à coté semblait véritablement concentrée dans ses recherches, proche par ailleurs.
Une femme comme d’autres, plutôt mince sans vraiment l’être, sans autre disgrâce apparente que des créoles beaucoup trop grosses pour un visage en longueur.
Elle apparaît d’un classicisme physique qui verra peu influer les marques du temps, tant tout est moyen chez elle.
Depuis le début, traverser les décennies sans sentir les regards changeants des hommes.
Quelque soit l’âge, certaines passent avec la discrétion de la banalité; une vie sans déranger, une vie fantomatique.

Elle est là pourtant, à déambuler entre les clients, les mâles de tous âges toujours partants, celui là qui reluque deux adolescentes, ces deux là, choisissant leur caisse comme moi. Tous les autres qui ne la voient pas.
Elle est là, dans un univers parallèle fait de femmes ni vulgaires, ni belles, ni laides, pire, elle est dans le monde stable de la moyenne. Passant d’épreuve en épreuve avec un 10/20.

Son pouvoir féminin : les coins de bar jadis, accompagné de copines plus belles, plus sexy, ou simplement avec de gros seins. Il suffit d’un plus, un seul.
Alors quelques années, se faire sauter sous l’alcool, en sachant que l’autre est saoule, avoir les premières et dernières expériences.
La fréquentation de femmes plus attirantes entraînant rapidement une fuite dans la solitude discrète, un enfoncement réaliste et une vie maritale précoce. Enfanter et sortir de tout ça.

Ses passages furtifs de gauche à droite lui donnent une petite quarantaine d’années.

Je descends au rayon dvd, en fouillant ici et là avec l’obsession démangeante d’acheter juste pour l’acte, et sortir les mains pleines comme d’autres avalent un quatre quarts.

Elle est là, à quelques mètres. Elle est là alors que je m’en vais vers les thrillers.
Simple hasard. Je l’observe alors, complètement perdue. Elle porte une longue robe beige.
A chaque pied la souffrance de chaussures neuves, deux pansements Compeed pour ampoules couleur chaire, couleur robe.

Je termine ma flânerie au rayon musique électronique, elle disparaît. Le temps passe, je me perds dans les couleurs, mon téléphone vibre, l’appel dure une dizaine de minutes.
On me frôle en cherchant des cd, je me retourne, elle me frôle, retient une phrase, soupire, me sourit puis disparaît entre les rayons.
J’achète Big Fish.

mardi, août 01, 2006

Last Minute.com

Quelle idée d’attendre la dernière minute pour partir.
Ainsi, la journée se passe sous un air de :

Stupéfaction sincère : « mais pourquoi vous avez pas fait refaire vot’ passeport ? »

Stagiaire :« Martine, la promo pour la Croatie tu l’as rentrée dans la bécane ? »

Commerçant :« Me reste plus qu’un peu de Tunisie, on a plus d’Ibiza ni de Crète »

Diplomate : « Y a plus qu’une chambre, mais je peux attendre 2mn pour vot’réponse »

Commerçant sadique : « Vous voulez de la Grèce ? –dans toute l’agence-
« Y a le monsieur qui veut de la Grèce, on a même plus de Turquie ! »

Perplexe : « Non, l’ami, euh le copain du client peut pas partir avant le 12 »

Employé du mois : « Le budget, vous pouvez le dépasser de combien ? »

Il est 20h45. Une aile de raie Picard, vite.