Violence des échanges en milieu tempéré
Il faut le reconnaître, ces vacances ont été d’un bon cru. Ont fait du bien.
Le but d’oublier le quotidien, de faire un break salvateur, est partiellement réussi.
Et si des questions nouvelles se sont posées, elles devront rester le plus possible dans ce temps annexe de congés payés. Il n’y a pas d’âge pour les amours de vacances.
La rentrée de Septembre est une nouvelle année, un 1er Janvier en fin d’été. Les dépressifs y sont d’ailleurs plus nombreux. Moi je vis dans une sorte d’état parallèle ne rentrant pas dans le DSM IV. Non codé donc non existant, un état relativement restreint.
Je ne sais jamais si des jumeaux de Langevin, je suis celui qui part, celui qui reste.
Les plats Picard repeuplent le congélateur, et déjà la première nausée à l’idée de revoir, dès demain, la misérable vie des autres. Leur lenteur désespérante, leurs enfants moches, leurs Scénics.
Les prochains jours, supporter leurs anecdotes de vacances, la fierté de leur bronzage, leurs nouvelles coupes de cheveux, leurs résolutions et ses questions qu’ils attendent.
Ecouter et observer ce temps rondouillard dans lequel ils se vivent, sans expectative.
Ils sont presque pires que moi, les pauvres.
Je les verrai plaisantant sur ce que je leur donne de ma vie, sur le tout et le reste, sur ces histoires qu’ils jugeront comme folie, comme un vaste n’importe quoi, une provocation inutile. Il est tellement facile d’obtenir d’eux ce qu’on désire.
Et tellement plus dur de savoir donner que prendre.
Alors, se mêler à cette masse grouillante et constater la décadence de l’ordinaire, un lundi.
Par chance, certaines seront blondes et un peu plus minces que les autres.
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