samedi, août 26, 2006

Match point

Pour vivre une histoire d’amour, il est inutile d’être deux.
L’intensité est d’ailleurs à son paroxysme quand ce sentiment devient unilatéral.
De l’amour non partagé, du désir frustré, de l’indifférence à hurler à chaque silence.
Un « non » alors que notre être entier demande pour vivre un simple oui, un non comme un attentat, un meurtre de 3 lettres alignées, une cicatrice à tous les degrés.

J’ai revu Anna Mercredi. Voilà.
Amincie, presque bronzée, fraîchement rentrée de Russie.
Elle se blottit dans mes bras en tremblant de longues minutes. Des retrouvailles.
A ce moment précis, je suis un démon qui pense ailleurs, à quelqu’un d’autre.
Elle tremble quand j’attends simplement que mon portable vibre. Un monstre, mais bronzé.

Elle est là, maintenant, dormant sereinement dans mon lit. Jeune et terriblement belle.
Elle a 18 ans, toujours.

Dans la nuit, des bouffées de tendresse, des sanglots de « mon chairi comme tu m’as manqué », pire, je réponds sans savoir si je mens.
Dans ma nuit, des cauchemars de rééducation massés par des idées de timing glauque.

Si elle est a sa place, c’est bien moi qui n’ai plus rien à faire dans mon propre lit. Cette constatation devient récurrente. Je suis une chambre d’hôte.
Qu’est ce que je vais faire de nos vies.
La logique serait une destruction rapide et violente de ce petit nous qui penche d’un côté.

Un couple : une balance affligeante ou chaque mot, comportement, réaction, sont autant de poids d’abord légers, qu’on pose immuablement à la recherche d’un équilibre fictif.
Trop d’elle ou pas assez de lui, trop d’explicite, de démonstratif, une sémantique mal adaptée, une autonomie et sa dépendance, fuir ou suivre.
De quoi écrire de multiples John Gray.

Quand Mars veut juste baiser Vénus, on évite beaucoup de problèmes.