jeudi, août 24, 2006

7 Décembre 1941

Merci Schuey


Ce moment de risque et de plaisir.

Le penser d’abord, l’analyser ensuite, et créer de toutes pièces une instabilité totale.
Griller le feu rouge, volontairement. Oublier le bon timing, les stratégies.

Juste pour sentir le sol flancher, un mur arriver.
Juste parce que le bonheur n’est qu’entracte à la douleur, finalement.
Juste parce que l’instant où fusionnent la peur et la sérénité existe, impalpable.

Ce sentiment d’en avoir trop fait, du début à aujourd’hui, cette boulimie relationnelle, une zone de chalandise sans limite, cette overdose de rencontres laissent libre une faille, une vérité.
Parfois quelqu’un s’y engouffre. Parfois je l’aide. C’était Elle, c’est bien comme ça.

De trop connaître, la nouveauté a perdu tout sens.
L’éventuel espoir ne peut se porter que sur du déjà vu, déjà lu, déjà entendu.

Le reste du temps, chaque nouvelle rencontre se construit sur les ruines d’une autre, repassant la plupart des cas dans les mêmes traces. Et si les débuts ne semblent pas toujours similaires, leur multiplication sera leur perte. La sensation devient frigide. L’intensité n’illumine plus.
Chaque histoire comme un copié collé, un clone docile qui reproduit les sms de toutes les autres.
L’excitation et le désir sont morts avec leur propre abus.

La possibilité d’une île, surement.

Alors revenir aux fondamentaux quand ils se présentent, plonger dedans comme un gosse, et surtout s’en foutre de partout. Patauger avec allégresse même si le temps est compté. Il l’est toujours.

Le feu était rouge.
Et s’en faire mal s’il le faut, tel est le risque pour retrouver l'impalpable.
Avec Elle, c’était moi. J’avais oublié.

Entrer dans la faille.