vendredi, septembre 25, 2009

Quelques longueurs



Dans la
chambre vieillissante d'un Hilton, code couleur marron, jaune pisse, vieux rouge et bleu pastel. La vue est imprenable, c'est moche et je bande mal ; 1h30 de retard de l'avion, la mauvaise cuisse de canard confite du buffet, cette blonde qui me plante son micro et sa caméra sous le nez pour tester le corporate. J'écoute des réunions sur le non verbal avec des comédiens ratés mais heureusement il y a du rouge au déjeuner.

Une brune quadra en face de moi montre sa chatte à n'importe quel regard indiscret, une petite culotte en dentelle, des muscles saillants sur les bras, la peau légèrement matte.
Elle a un prénom qui finit en A, Sabrina, Belinda, Natacha, des prénoms vulgaires à l'ancienne qu'on retrouve chez les caissières datées, quelques commerçantes dans le textile, des employées coiffeuses, un de ces prénoms en A qui finissent souvent pseudonymes de jeunes étudiantes au fond des clubs privés ou sur un site de rencontre de filles slaves.

Ma voisine du moment a la voix un peu rauque, comme des putes de campagne dans leur J5, et le corps globalement trop entretenu.
Il y a de la rage dans sa transpiration, et autant de jeunesse qu'elle doit imaginer retrouver quelque part dans la sueur.

J'ai toujours quelques minutes d'attendrissement devant ces femmes qui luttent pour conserver le naturel sexy des jeunes de 20 ans, avec une série d'artifices pensés pour attirer l'oeil du mâle : créoles, larges bracelets métalliques, trait chargé d'eye-liner, robe moulante, courte, manteau au minimum bicolore, bottes vernies, brillantes sur talons fins.

Celle là me lasse en moins d'une heure.
Je passe le reste de la semaine à bavarder avec une grosse blonde à l'humour classique de l'embonpoint, autocentré et familier, classiquement masculin, mais regarder ses seins lourds me faisait du bien. Il est temps de rentrer.

dimanche, septembre 20, 2009

La semaine qui commence demain à Paris m'ennuie déjà profondément, encore plus pour y faire une formation marketing, je suis déjà abonné à Management.

mardi, septembre 08, 2009

Les travers d'un porc



Le quotidien est plus agréable depuis que j'alterne les convives. Un jour officiel, avec la marmite de poisson, un jour professionnel, avec une viande. J'en suis arrivé là, ces deux filles qui partagent ma vie, connaissent de nombreux détails l'une sur l'autre sans jamais s'être vues. Je tends vers l'infiniment honteux sans arriver à mal le vivre.

Les détails sont parfaitement maîtrisés, les anecdotes modulables à souhait les font se mépriser, se détester, ou se ressembler. Il n'y a rien de très excitant dans ce cinéma, rien de logique non plus. J'ai simplement besoin d'occupation, c'est le mal de ma génération.

lundi, septembre 07, 2009

Dr House

En face de moi, c'est l'urgence, un labo vient d'appeler : 6 grammes d'hémoglobine et un sang incoagulable. La grosse quinqua rentrée chez elle ne répond pas au téléphone, il faut envoyer une voiture, un gyrophare, la grande échelle, une hache, un cercueil.

C'est le moment où je reçois un mms avec un collant filé sous une jupe en jean, on voit pas très bien, mais je sais que c'est ça. Rien d'érotique à première vue, mais l'upscaling est déjà en marche. Ma libido explose depuis la rentrée. Tout ce qui ne peut pas s'asseoir sur ma bite n'a plus aucun intérêt.

vendredi, septembre 04, 2009

Accès maniaque

Un pauvre type, un vrai, un beau vendredi d'anthologie qui se termine par Béatrice, une très jolie brune qui me donne son numéro. Alors pour tout gâcher, pour vérifier le cas d'école injustifiable, j'appelle déjà une heure après à peine. Drôle. Pourquoi je lui parle comme si on se connaissait depuis 20 ans. Parce qu'on est vendredi après midi.

Au lieu de respecter la sempiternelle règle des quelques jours avant de proposer n'importe quel stupide verre pour baiser n'importe quelle stupide fille, j'appelle immédiatement. Parce qu'aujourd'hui plus que jamais, je suis une bite. Et aujourd'hui plus encore, parce que je suis une bite sous coke.
J'ai envie de baiser du matin au soir, c'est normal, je reçois des photos de seins par mms sans même demander. Et en plus ils sont parfaits.

Elle était vraiment mignonne avec ses petits souliers pointus, ses longues jambes, son jeune âge, ses yeux pétillants. Il va falloir attendre 15 jours au moins. J'ai vraiment honte.

jeudi, septembre 03, 2009

Fear factor

Discussion informelle au soleil couchant, une banale bière, une menthe à l'eau, fin de journée fatiguante. Le bleu fait ressortir mes yeux, sa nouvelle robe est sexy.
La brune à frange veut un deuxième enfant l'an prochain.

"je te le fais moi si tu veux".

17h45 sur une terrasse Avenue Alsace Lorraine, les traits d'une brune se figent en moins d'une seconde, elle a l'air glacé, presque morte. Le temps s'arrête à ce moment là.

Cette relation n'est pas très saine, mais de mon côté elle était encore plutôt distrayante. Sa décomposition aura été brève mais intense, rapidement transformée en éclat de rire.

Demain je lui dirai que je suis sérieux, pour voir.