lundi, avril 27, 2009

Un air de lundi

"Il faisait bien 10°C de plus hier, bientôt y aura plus que deux saisons si ça continue".
Melody, vendeuse en boulangerie, enfourne ma pralinette dans le petit sachet marron La Talemelerie et le fait tournoyer une fois et demie. Il est 7h30. Melody a la bouche surmaquillée de gloss.


Parfois je suis à deux doigts de me dire qu'on se croisera un jour là bas toi et moi, à Ikea, Botanic, dans la brasserie du coin, au ciné, chez des amis. Je fais tout pour éviter ça, la bise dans la rue, les questions inutiles, les échanges de numéros. Pas assez flagrant.

Moi je vais à Ikea pour les gens, pas pour les meubles ; c'est un peu mon Peaugres à moi de te voir te balader avec tes copines célibataires ou avec ton mec, toute contente du regard en coin interdit à récolter.

Mon monde est une sorte de fantasme aux yeux grands ouverts, écarquillés. On y boit beaucoup.

Je peux y avoir un rendez vous et baiser la quasi totalité des filles dans mes contacts téléphoniques et un contact internet sur deux. 50% juste pour être crédible puisque c'est bien plus. Alors je ne fais rien de tout ça, ne surtout pas toucher à l'illusion de cette certitude.

C'est juste une base, comme une génoise ; tout ça n'a aucune utilité tant que je n'ai pas l'impression que toi, tu ne m'as pas envoyé un mail. C'est personnel. Il y a forcément quelqu'un qui comprend.
Cette fille qui traverse au passage piéton devant moi ce matin, celle qui me fait faire un demi-tour juste pour la revoir s'asseoir à son arrêt de bus. Les yeux écarquillés. C'est forcément toi.

jeudi, avril 23, 2009

Le café se broie dans le moulin de ma Saeco, je regarde le soleil dans la cour se lever. Ni vivant ni mort, j'écoute France Info avec quelques vestiges d'érection du matin. J'ai rêvé de Penny Flame cette nuit ; je ne sais pas si je suis capable de faire un break porno mais l'idée paraît nécessaire.

vendredi, avril 17, 2009

Zlatá ulička










Il faisait 22°C à Prague.
Quelques jours à aimer regarder passer les filles tchèques grandes, blondes, minces, à la vulgarité moins prosélyte que celle des russes mais la mienne est vraiment réussie.
J'ai bu leur bière, mangé leur soupe, leur goulash, pris la main au son du violon sur le Pont Saint-Charles, et à la tombée de la nuit, écouté un groupe de jazz au bar de ce vieux 5 étoiles devant l'horloge astronomique.

Les français sont en famille, les italiens en groupes. La jeune femme tchèque est elle, souvent gâchée par l'omniprésente touriste russe et son idéale indécence de poupée trop maquillée. Alors c'est discrètement que devant chaque monument les hommes bandent d'attendre leur tour, le billet ou l'audioguide vendus par une jeune blonde avec son décolleté bas de gamme trouvé au NewYorker de la place Venceslas.

J'aurais pu acheter le magnet -I love Kafka- pour mon frigo, le mini mug cristal de Bohème handmade, le t-shirt Praha CZ Drinking team pour égayer la séance diaporama du retour.


J'ai baisé tous les soirs comme un samedi en France, et le matin aussi en bon adolescent, pour me souvenir de cette sensation de queue endolorie par enthousiasme.
J'ai éjaculé dans toute la ville sur les légendes des chevaliers et des alchimistes de la ruelle d'Or, la queue à l'étouffée en sortant du musée Mucha, de l'Art Nouveau en deux gorgées.

On imagine difficilement le retour au pays où l'on prépare déjà la perte des 3 ou 5 kilos avant l'été, pour celles qui n'ont pas encore totalement laissé tomber les comparaisons.

vendredi, avril 10, 2009

Du bon usage de la vieille école


J'ai eu mon rendez-vous avec Christelle, elle est mignonne malgré des cuisses un peu larges.

Christelle a 27 ans, ne boit pas d'alcool, fume des Marlboro Menthol Ultra Light et en confiance, m'invite rapidement dans son studio. Passé un long Speed Dating en centre-ville, des escaliers raides s'offrent à moi ainsi que son cul aguichant un peu plus gros que mince.
Il est de ces culs qui tolèrent parfaitement l'inertie des plus violents coup de reins, des culs à encaisser tous les maux, ceux qui procurent le plus grand bonheur dans l'action et déçoivent toujours dans la contemplation. Pas des culs artistiques, des culs utiles, c'est pas design mais confortable.

Le studio est moche, sombre, assez sale avec des Kikis en peluche sur le lit. Les souvenirs d'un ex important sont toujours un spectacle affligeant. Nous sortirons dîner.

J'ai fourni un travail correct pour un rendez vous à l'ancienne. Elle est dans un standard potable avec alcool. Cette fille qui s'offrira bientôt, ça me fait un peu comme boire une gorgée de Coca Cola bien frais après n'avoir descendu que du Cola premier prix Carrefour tiède. Le moment où elle a pesé le pour et le contre, et ou le "oui, j'ai envie que ce mec me baise" a gagné, ça vaut quelques sacrifices. La Taverne de Maître Kanter entre autres.

Je suis à l'hôtel de la Poste, sur un dessus de lit à carreaux rouges et jaunes. Pour brancher l'ordinateur j'ai enlevé la prise de la télé 36cm Grundig en me demandant à quoi tout ça rimait.

Cette mise en scène, cette promenade à la fête foraine, siroter un granité fraise-banane, bavarder en terrasse au soleil, se balader dans la vieille ville. Je suis une Sitcom à la française dont elle s'imagine être l'héroïne. Le mec venu de nulle part qui va la sortir de son célibat minable et virer les Kikis une fois pour toutes.
Ses yeux clignent doucement, les gestes sont lents, posés, sa bouche est large voire disproportionnée. Elle décortique son coquelet en entier minutieusement sans hésitation, sans laisser un bout de chair. Elle saucerait l'assiette avec son pain si elle était en famille, à l'évidence.
Elle doit faire des gorges profondes, mais pas le premier soir. A l'ancienne, elle n'avalera qu'avec une illusion de sentiments.

lundi, avril 06, 2009

Feu rouge

J'ai envoyé un sms à cette fille, Christelle, croisée quelques minutes début Février dans une petite ville vers Lyon. Jeudi et vendredi je serai près de chez elle et ai proposé de se voir. Un sms sans intérêt, un hameçon vide validé au feu rouge.

Validé sans attendre une réponse positive, du moins pas aujourd'hui, deux heures après l'envoi. C'est le délai pour un "non" classique. Au lieu de ça elle accepte, me propose de l'appeler pour boire un verre en fin de journée.
Enfin elle a écrit "boire un coup", le mot a son importance, la connotation est plus amicale, plus prolétaire aussi pour une jeune femme. On a rarement envie d'attendre quelque chose de "boire un coup" sauf si la fille vient d'une classe plutôt populaire, ce qui peut être son cas pour accepter de vivre dans cette ville minable.

Aujourd'hui, l'essentiel n'est pas dans son physique -j'ai oublié totalement son visage-, l'essentiel n'est pas dans son célibat -qui semble manifeste- encore moins dans un possible accès à son cul -j'ai envie de sodomiser une inconnue, vraiment-, ni dans l'hypothèse d'un bonnet C ou D. Rêvons.

L'intérêt réside dans le divertissement. Je passe ma vie à monter des escaliers.

dimanche, avril 05, 2009

Nuit

Eric Zemmour face à Eva Joly, Pierre Woodman démontant le cul d'une jeune ukrainienne dans un casting sauvage, un Ground and Pound explosant une arcade sourcilière dans un combat de Cage Rage.
Je sirote un whisky face au monde et son sang, la bite à moitié molle.
Il manque une ou deux putes pour donner de l'éclat au glauque.

mercredi, avril 01, 2009

Par les cheveux

La résignation est la moins pire des façons de profiter du quotidien.

Un sacrifice utile qu'on obtient déjà dans le détachement partiel aux autres. Aussi, mon quotidien connaît une tranquilité acceptable depuis que l'hypocondrie, la paranoïa, l'anxiété généralisée ont laissé place au flegme de l'évidence, à la renonciation.
La passivité donne un air de stoïcisme, le retrait celui de la tranquilité, l'indépendance le détachement. On peut aisément tout regrouper dans un mépris total de l'autre, voire de soi même.

Je n'ai d'ailleurs plus besoin de me surévaluer pour intéresser l'assistance et la gent féminine. Cette dernière pensant impossible toute sincérité de ma part, s'obstine à chercher le truc, l'erreur qui fait tant ressembler le mensonge à la vérité. M'imaginant ainsi bien plus de talent que nécessaire pour arriver à mes fins.

Après tout, je veux juste baiser, sans considération, sans autre motivation que celle d'avoir l'impression d'avoir été bon, long et globalement dur.
Dans le monde résigné, la partenaire perd tout son intérêt sexuel primaire : la reconnaissance de la qualité à charmer et à faire naître le désir, la qualité de la performance sexuelle pendant l'acte.
Chercher à être désiré à moyen ou plus long terme faisant sortir immédiatement du monde résigné pour renouer avec l'anxiété, la paranoïa, l'hypocondrie. Je n'attends rien ; ainsi paraît l'impression qu'on me donne beaucoup plus.

La pénétration devient une distraction hédoniste, une sensation apaisante humide et chaude, la chatte d'une femme ressemble à un terrarium tropical. Je vais autant à Botanic qu'à Carrefour.