vendredi, février 27, 2009

Triglycérides d'en bas

La nouvelle femme de ménage et ses 120 kilos sont là, à repasser sur un air de Ziggy, il s'appelle Ziggy. Surprise, ébahie même de constater que je n'ai pas d'eau déminéralisée pour le fer, mais contente que la table soit haute, donc mieux pour ses problèmes de dos.
Résigné à forcer un "ah bon, vous avez mal au dos" attendu, véritable offrande à sa considération ; à prononcer d'un ton intéressé presque soucieux.

Et la satisfaction luisait dans ses yeux comme la graisse sur son front, partiellement envahi par une frange de cheveux trop fins brûlés par l'excès de sébum.

Elle a l'air de me trouver agréable, presque familier. D'un geste volontairement difficile elle changera de chaussures, baskets douloureusement remplacées dans mon hall par une paire de tongs pour travailler plus à l'aise.

Elle comprendra petit à petit en écoutant mes conversations téléphoniques que mes comportements ne vont plus du tout avec une tête honorable de mec sympa inoffensif. Un secret qui vous rapproche d'elle.

mercredi, février 25, 2009

Ayez conscience

Sans doute un peu bipolaire.
Je rentre chez moi une bouteille de Parallèle 45 sous le bras dès 17h. Boire pour ne plus fumer.

Je me masturbe moins depuis une semaine pour deux raisons valables : faute de temps et de moments seul. Et le monde change.

Je suis pourtant de bonne humeur les couilles pleines et particulièrement actif au quotidien. Cette absence de vidange fait indéniablement gagner en attention, écoute, imagination mais aussi stress, émotivité, énervement. Je suis plus à l'écoute de la gent féminine, réponds en quelques minutes aux sms, décroche volontiers aux appels même masqués. Je suis moins critique, faisant facilement abstraction de quelques défauts physiques évidents, plus ouvert, capable de prendre du temps pour écouter une conversation et y participer activement.

Je pourrais baiser ta copine la plus moche un jour comme celui ci.

Beaucoup de femmes ont une idée biaisée de leur succès et sont loin d'imaginer ne connaitre l'acte sexuel que pour une faute de temps et de moments seul : deux raisons parfaitement valables.

lundi, février 23, 2009

Fin de série culinaire


Le quotidien s'arrête au déjeuner avec elle. Il faut user la consistance de l'autre pour savoir ou l'on est, avec qui.

Elle refuse de partir après le café, faisant tarder le départ en minaudant, les yeux et la voix tombant dans ce que beaucoup adorent mettre en oeuvre pour arriver à leurs fins : une sorte de régression enfantine horripilante destinée à attendrir l'interlocuteur.

J'ai l'impression de n'avoir connu que ça, l'inconsistance totalement féminine de certaines qui trahit l'incapacité du plus grand nombre à s'affirmer autrement que dans le simulacre le plus facile qui soit. En quelques secondes, la situation bascule et la brune perd toute crédibilité : timbre de voix roucoulant et enfantin, tête penchée sur le côté, regard légèrement plissé, léger sourire travaillé.

Je prends donc mon café face à une simulation de gamine pré-pubère, certes agréable à l'oeil, mais parfaitement soumise à mes volontés.

La pauvreté d'une minauderie en règle chez cette mère de famille de 35 ans interroge drastiquement sur l'idée de misère relationnelle globale. Je suis affligé mais rassuré. Le monde est parfaitement gris.

jeudi, février 19, 2009

Dual Core

Je pourrais avoir cette vie parallèle comme d'autres, celle qui consiste à gérer l'emploi du temps, les sms, les archives d'appels, les cheveux dans la voiture, le parfum, les traces sexuelles, les fonds de bars et cet hôtel loin du centre.

Je pourrais, avoir l'impression de gâcher quelque chose, mon histoire, l'histoire des autres pour fourrer ma bite ou bon me semble et quand je veux ; dire que l'appel de l'interdit est légitime, viable et par essence totalement excusable.

Je pourrais glisser dans la banalité écoeurante de ces petites vies minables faussement excitantes, ce quotidien de l'anodin toléré et honteux, alors que je veux beaucoup plus que cette brune à frange et ses minauderies au déjeuner.
Elle, sa meilleure amie et ses yeux bleus en amande, ma nouvelle voisine blonde, cette fille dans le sud, l'Ukrainienne en tournée à Grenoble, comme autant de fichiers téléchargés hier soir puisque l'envie est devenue indescriptible, innommable, monstrueuse.

Les pulsions depuis l'époque des Newlook sous mon lit sont aujourd'hui parfaitement déréglées et autonomes.
Je prends peur devant cette capacité à dépecer le moindre repère rassurant au profit d'une paire de seins traversant la rue, l'avenue, le boulevard, puisque partout je ne suis qu'un animal affamé constamment insatisfait.

La brune à frange adorera ce baiser volé Rue Voltaire vers 14h15. Je n'aimerais pas qu'Anna sorte avec une robe aussi courte.

lundi, février 16, 2009

Cage Rage

C'est facile, là devant le crabe à l'ananas, je suis un gamin qui retrouve un vieux jouet.
C'était prévisible puisque j'ai 13 ans.

La brune à frange plus longue et asymétrique est venue, m'a vu et si facilement vaincu que je lui offre avec plaisir son déjeuner accompagné d'un lot de flatteries minables, mais bien rodées.
La faute a cette envie stupide qui m'a possédé tout de suite, à température ambiante avec bruit de fond diffus mais sobre, caractéristique d'un déjeuner du lundi. Cette envie profonde de baiser, sortie d'un long sommeil quand sont arrivés le pantalon noir reconnu et son cul moyen de gamme mais connu, facile d'accès, docile, rassurant.

J'ai compris que je n'aimais plus les surprises, ou alors si, une fois par an en étant prévenu à l'avance par sms.
Elle a vissé son regard dans le mien, à l'aise comme une fille régulièrement baisée par le même, avec sa nouvelle bague Saint Valentin, nouveau job, nouveau salaire, nouvelle coupe. Moi je suis l'ancien à portée de main, dans le doute puisque baisant régulièrement la même, n'ayant connu personne depuis elle, un vrai loser très loin de liaison fatale.
Le genre de mec raisonnablement stable, important à fréquenter pour avoir le courage d'en rencontrer d'autres.
Dominé donc en quelques secondes par mes regards involontaires sur sa bouche charnue, salope de mère de famille. Je bois beaucoup d'eau vers 13h30 et beaucoup de Rhum en fin de journée.
Il est évident qu'elle ne se laissera plus faire, évident qu'elle gagne en intérêt. Evident que les gens comme moi me font peur, surtout par leur nombre.

mercredi, février 11, 2009

Banalité

Malade ; le week end allongé à boire du Doliprane gazeux.

C'est au delà de 38°5 que j'aime qu'on s'occupe de moi, quand j'en ai vraiment besoin. Apparait alors l'utilité flagrante de l'autre, son gateau pour le gouter, son infusion préparée, la gentillesse naturelle d'un petit cul qui s'offre sans dire un mot, comme un chien apporte sa laisse.

L'odeur de camomille traine comme les mouchoirs, les vêtements, le courrier fermé, les mails en attente, les photos même pas téléchargées, les prospectus La Redoute et des coupons de réduction Pizza Hut, deux pizzas au choix pour 15,90€.
J'aimerais bien que le monde s'arrête quand je suis malade ; il semble juste accélérer.

mardi, février 03, 2009

Défense Chewbacca




J'ai dormi dans le lit de gauche là, du seul hôtel correct de cette ville minable et glauque, avec fenêtre sur le cours Romestang. J'ai pris un whisky et la réceptionniste, moche mais ouverte, a monté mes glaçons jusqu'au palier de la 210. C'est là qu'elle a commencé à discuter, son petit cinéma retardant ma masturbation d'au moins 30mn.
C'est de ma faute, j'ai voulu être aimable avec elle à l'accueil ; j'ai voulu oublier le diner seul dans ce restaurant avec un cépage 100% Sirah, seul face au mur et un gérant homosexuel très calé dans la reproduction d'escargots bios qui meurent dans des petits pots à 16 euros.

Je suis pourtant froid, hautain, volontiers désagréable mais voilà, avec cette tête de premier de la classe, les gens se sentent obligés d'être gentils, de venir vers moi, de ne pas me laisser seul. Alors on bavarde et puis j'oublie, c'est fulgurant comme j'oublie ce que vous me dites, vos anecdotes, passions, envies.
Il n'y a que les seins, c'est le facteur déclenchant de mon intérêt parce que je n'ai pas évolué ou pas assez, j'ai besoin d'être rassuré par ton décolleté comme si je pouvais le toucher, mettre la main dedans et la ressortir chaude et collante comme une pomme d'amour.
Les talons hauts rattrapent un peu parfois, font illusion souvent, mais il faudra les garder toute la soirée, ne surtout pas les enlever, ne pas montrer comment tu es. Comme si tu avais les seins que je reçois par mms parfois, qui sentent le sud et l'espoir, le dôme du tonnerre.
L'Espagne, cette boite avec ton associé, Roses blanches et Luberon, la bouche du Rhône.
Mais tout ceci n'a aucun sens.