mercredi, mai 31, 2006

L'appel du 18 juin

18 juin, départ d'Anna dans son village en Sibérie.

En attendant, la voilà chez moi, avec ses affaires, sa brosse à dent, ma salle de bain héberge des strings, mon frigo des légumes, mes placards des petits tops brillants, mon lit ma perte, un petit abricot croquant à la vanille Obao.

Ma vie mon oeuvre, la destruction d'un idéal post adolescent, elle chante à la chorale de l'église un samedi par mois. Maintenant elle regarde des pornos sur internet, plébiscite l'éjaculation faciale. Un trimestre pour une métamorphose, un purgatoire moral.

Elle va devenir pire que les autres, pire que toutes, un condensé de souvenirs, un agrégat de salopes d'un soir, elle devient une machine à désirs palpable, une poupée qu'on habille et qu'on baise qui apprend les gouts de l'autre avant d'imaginer avoir les siens, un jour.

Entre temps, elle cuisine et fais le ménage, je suis Aldous Huxley, sans soma.
Entre temps, je n'en ai plus pour moi.

dimanche, mai 28, 2006

Chute libre




Quelques jours à deux restent des jours à deux.
1200km plus tard, il est temps de rentrer.

Verdict. Le français roule au milieu.

Précision. Le français roule au milieu quand sa voiture est française, que sa femme a les pieds nus sur la tableau de bord et que les petits sont cachés derrière la serviette de plage coincée dans la portière pour pas qu'y ait trop de soleil.

Le français souvent torse nu réagit a un appel de phare par une érection spontanée du majeur; sa femme en général l'imite après une seconde. Les petits rigolent.

Toutes ces émotions méritent bien une pause chez Total.

jeudi, mai 25, 2006

Partir un jour

Partir quelques jours, oublier l'amoncellement de travail et les autres tas.
Partir avec Anna à Nice, Cannes, Juan les Pins, oh viens viens viens.
Partir avec une Mégane2 diesel, ça casse un peu le mythe de l'escort girl russe.
Nous marcherons le plus possible. Retour dimanche.

mardi, mai 23, 2006

Girl Friend Experience

Voilà, il y a les vacances en camping, en caravane, en club all inclusive, en location.
C'est l'heure pour ce genre de choix. Avec qui et ou partir.

Pour le prix qu'une semaine en Tunisie, il y a les GFE, nouvelle mode dans l'escorting de luxe. La pute petite copine ou girl friend experience.
Bénit soit internet.

Pour une semaine de vacances, vous avez quelques heures avec une fille. Une occasionnelle qui travaille à plein temps.
Dans l'hyperconsumérisme et la logique de marché, pourquoi se contenter d'un banal acte sexuel, d'une pipe à la sauvette dans un coin de parking avec le levier de vitesse de la Scénic familiale qui gène. Pourquoi une simple bouche, une chatte de trottoir, un trou polyclients ingrats quand le scénario peut etre tout autre.

La hierarchisation des plaisirs à son stade ultime, le paraître et la comédie; ne plus payer qu'un corps, ne plus se voir comme possesseur de mal aise mais dépenser pour une expérience.

Payer encore plus cher pour ne plus avoir l'impression de payer. Génial.

Des centaines d'euros par heure pour ce sentiment léger de déculpabilisation mue par un impitoyable narcissisme. La girl friend experience, une sensation pure.

Dès lors la prostitution divisée en plusieurs branches, trouve de nouvelles ramifications.

D'un côté la sensation de supériorité, de pouvoir, de risque, celle qu'on ne choisit pas, qu'on trouve dans une rue, une pulsion sexuelle inférieure, sale, profondément sauvage et dénuée de toute raison. Quelques dizaines d'euros et une passe comme un coup, une vidange gonadienne âpre et humiliante partagée par l'offre et la demande.

De l'autre, la préméditation, le choix, la valorisation narcissique.
L'arrivée des GFE comme une descente dans l'enfer du couple, la prostitution comme repère sociale. Payer pour ce qu'on a connu, payer pour ce que certains n'ont jamais connu, payer la reconnaissance de soi, quitte à être dans l'illusion de l'instant, quitte à être dans l'appartement d'une prostituée.

Sur Escort-annonce.com, des débats et des notes, des compétences techniques, des récits de rencontres, une foultitude de critères et des phrases qui raisonnent "avec elle, on a vraiment l'impression d'être son copain, une excellente GFE".
Le marché du sexe se diversifie pour répondre à une demande simple, parce que les problemes sexuels sont dépassés par des problèmes relationnels, rationnels.
La belle histoire est rarement une longue histoire, certains moments, certaines scènes d'un couple naissant deviennent fantasmes au même titre qu'une éjaculation faciale.

Il faut développer ce sujet.

Bien sur que je vais essayer. Et vite.

dimanche, mai 21, 2006

Syndromes

Samedi. 23h30 au 365. Syndrome du fils unique.

Anna est assise à ma gauche, et par le hasard douteux d'une soirée imprévue, Claire, juste en face. Une légère tension est palpable.

Une autre tension, plus personnelle, me comprime : la perversion de baiser la seconde sous les yeux de la première.

Autour il y a d'autres filles, ni franchement belles, ni partiellement moches, un patchwork de qualités physiques, d'attirances morcelées comme il en existe tant.
A cette table, un idéal, rassemblant le maquillage de l'une, les préférences sexuelles d'une autre, la tenue de la troisième et le regard mutin de la dernière.
Alors l'alcool fait vaciller et fusionner ces femmes comme un trou d'air, perturbation qu'on traverse avec une seule et unique envie.
Les essayer toutes; faire de ma queue le plus bel endroit sur Terre, du moins pour moi.

Il n'en sera rien. Nous rentrons trainant le poids fatiguant d'un couple usé, Anna, malade, menstruée, inutilisable.


Dimanche. Syndrome de l'Ex.

J'emmène Anna dans une maison de campagne en marquant le fait que sa venue est exceptionnelle, que cette maison est témoin de l'importance d'une ex, d'une vie commune, de jolies choses...
Une maison hantée d'anecdotes et d'histoires, un maison comme un nid d'aigle.

Plus réellement, une maison banale ou tout le monde est passé, ou rien n'est ancré, plutôt témoin de soirées et filles diverses, de culs consommés avec l'appétit de 20 ans et la faim des 25.

Alors Anna projette, comme d'autres avant elle. Ici un couple qui chahute, qui plaisante, qui fait l'amour par amour, qui brule au coin du feu.
Un imaginaire admirable. Leur imaginaire serviable.
Anna, Olivia, Audrey, Christelle, quel que soit le prénom, chacune s'assoit dans le manège calmement, bercée par des pensées fertiles, par un passé presque inexistant, partageant toutes une simple et unique envie : exorciser ce lieu.

Cette opération s'exécute exclusivement par une prestation sexuelle paroxystique. Le combat d'une femme contre le fantôme d'une autre. Ainsi mes meilleures baises furent entre ces murs, et entre les leurs.

Aujourd'hui la menstration accouchera d'une longue pipe, gravée dans un passé existant.

Quand le salop des villes part dans les champs. Vive la campagne.

samedi, mai 20, 2006

Père Karras


L'aventure intérieure, ici.

Prendre le risque de tout arreter, là, sur une marche, avec un prénom.
Parce que celui là pense un peu pareil, parcequ'il est agréable, intéressant; parce le temps n'est pas insupportable à ses côtés, parce que je m'y retrouve un peu, valorisé, accompagné.
L'idée du choix, à tous moments, présent, les années passent et la revendication majore ses droits.

Un couple est un risque, l'évidence ne dure jamais. Une mutation profonde d'un moi.
Autour, des murs, des autres.
En dessous des marches prénommées, salies par la connaissance.
Au dessus l'inconnu et toutes celles à posseder une heure, un mois, ou plus.

Le couple comme un ailleurs possible, se pas s'arreter sans cette sensation d'avoir tout exploré, tout essayé, tout gaché. En haut des marches, sinon rien. Liberticide romantique, pourquoi pas.

vendredi, mai 19, 2006

Cannes


Retour de formation, quelques jours à Cannes.

Entouré de beaufs, de commerciaux purs et durs.
Il y a ceux qui foncent sur la croisette pour serrer de la gonzesse bien habillée, profitant de l'absence conjugale.
Ceux qui foncent au pieds des marches, sortant le Nokia, le Samsung, pour les prendre en photo, ces marches rouges pleines de barrières sans personne.
Ceux qui remontent les manches de costume, un peu comme Zack Morris dans Sauvés par le Gong au début des années 90, parcequ'une veste Laurent Cerrer finalement, ça tiendra pas plus de 8 jours.
Tout ça roule en 91, en 92 ou en 75, ça accélère fort et ça freine d'un coup au feu suivant.

Cannes, mon enfer social. Obligé de boire un verre, obligé de partager les anecdotes, je suis dans vis ma vie sans autre caméra qu'une conscience alcoolique puisqu'il ne reste que ça.

Il y a plus de pétasses que d'habitude, la saison les arrange admirablement.
Je bande assez souvent.
Malgré tout, je me finis devant un pay per view à l'hôtel. Deux films au choix, un Christopher Clark avec Laure Sainclair, péniblement excitant, ou un Elodie Chérie banalement long.

Chaque matin, une cascade de relents avant de descendre, avant de réunioner, de brainstormer encore et encore, de planifier les budgets et les retours sur investissements. On se fait virer pour un regard de travers ici.
Même une belle salope n'y couperait pas. Envie de vomir sur tout ça, sur tous ces cons. Le lobbying est omniprésent.
J'enfoncerais volontiers un doigt dans le cul de cette brune assise mes côtés, il est affolement attirant. Le buffet de midi, ami de mon imagination.

Je remonte à Grenoble, partageant une vie pire que la mienne, une collègue rondouillarde qui bouffe des bonbons La croix Bleue pendant tout le trajet. Elle rigole en se goinfrant de Twix périmés fondus en roulant à 110 sur la voie du milieu. Je suis profondément seul.

lundi, mai 15, 2006

Banana Split

Dimanche 17h. Autoroute A48, péage de Voreppe.

Anna sort sa main de mon jean; ça y est, le monstre prend forme.
Le système orthodoxe a été partiellement réinitialisé. Cette fille devient une salope.

Alors le week end c'est Anna qui fait ci, Anna qui fait ça, ici un gateau au miel, là, un abricot rasé comme une offrande. Sa chatte s'ouvre à peine, c'est une chatte témoin qui sent le neuf comme on enlève une housse plastique.
Elle n'embaume rien mais aspire déjà tout, je m'y vide comme on signe en bas d'une page. Sincèrement.

Les sms abondent, s'autosaturent à chaque réception.
Elle chantonne dans la cuisine, ouvre le four, allume le gaz, cuit, tranche.
Sur ses grandes pattes minces, elle patine un peu sur le parquet, un air de musique, et je baise Bambi.

Je mange une nourriture étrange, grasse, lourde, inesthétique et odorante, comme ces prénoms qu'on rencontre sous alcool et solitude.

Une sorte de pouvoir me possède comme je la prends, quand je veux ou je veux.
Si je continue cette dégoutante dégustation, elle risque de venir vivre ici.
Pire, que je lui demande.
Cette simplicité vicieuse est appréciable; elle est d'autant plus accessible dans un totalitarisme relationnel souriant. Ses initiatives restent sexuelles et alimentaires.

Moi je me contente d'être français avec euros et papiers, une petite entreprise et sa salariée.
Une mini jupe Zara rend ses jambes interminables et ses va-et-vient dans mon appartement plus supportables.
Dans ce monde, un non est un non, sans débat, sans compromis.
Dans ce monde mes questions entrainent souvent un oui et du mone chairi ensuite.

L'implosion sera sans doute froudroyante.

En attendant, Anna s'extasie devant un arbre, une route de campagne, son cul et son sourire figé offerts par alternance. Parfois ses yeux brillants me terrorisent.

dimanche, mai 14, 2006

L'erreur


Vendredi. 20h30.

19 ans, M, ancienne élève Acadomia prêtée par un ami prof.
Un diner, un de trop. 103 euros.

Des raviolles aux morilles. Je m'offre un diner à l'oeil. Oeil ostencible.
M me parle, M a changé depuis 2 ans, M a pris du poids.

Alors je passe le début de soirée à "hum", à "c'est dingue cette histoire", à "super cette idée d'arreter les cours"...attendre et attendre encore.
Moi je suis ailleurs, moi je suis dans une cabine de sex-shop à patienter, moi je veux du gros sein ce soir, moi, j'aurais voulu être un autiste mammaire. Juste ça.

Attendre que ce putain de haut cotonneux laisse place à l'unique raison de sa présence à cette table. Un bonnet D.
La soirée sera visuelle et auditivement désabusée. Je viens vivre une expérience alimentaire.
Manger des seins la tête dans un magret de canard.

1h plus tard, une pensée soupire enfin. La petite a chaud.
Et puis je le vois finalement ce sillon mammaire qui bouffe ses ravioles. Il transpire même un peu. Mais non. Non et non. Quelque chose ne va pas.

Les quelques kilos pris depuis deux ans s'associent sans aucune délicatesse au temps qui coule gravement comme un graviton.
Ils semblent déjà s'allourdir, peinent à trouver une place symétrique, ils bavent à droite, là, sur une bretelle trop fine.
Manifestement son haut est beaucoup trop mince pour accueillir sa poitrine et je fais du camping devant la voisine allemande de la caravane d'à côté.

Tout va mal. Mon regard dérape sur une tête ronde, un petit gouatre naissant, de grosses lunettes de vue rectangulaires.
J'ai dit oui sans réfléchir.
Dit oui parce que son cul de 17 ans dormait chez moi un soir passé.
J'ai dit oui parce que je dis rarement non.

Elle boit et mange quand je veux juste qu'elle respire, qu'elle gesticule, qu'elle s'étire.
Rien n'y fait, je suis dans une file d'attente sans spectacle.

La soirée s'achève avec Claire, la bouche de Claire, les petits seins de Claire.

Mon invitée invite sa langue dans la bouche d'un ami, timidement.
La timidité prend une autre consistance avec un bonnet D.

mercredi, mai 10, 2006

Le silence de l'agneau


9h, un rendez vous, plusieurs médecins. J'entre.

Une secrétaire m'invite à attendre un peu plus haut.
Quelques marches à monter, et ce couloir, long, partiellement sombre, silencieux, une clinique à peu de frais.
ça sent comme dans l'allée d'un dentiste, une odeur de bruit sourd, un souvenir de douleur, ça sent l'éclat d'émail, les larmes et la peur viscérale.
Une patiente sort avec ses radios, en larmes. Je ne veux pas savoir, ne pas imaginer. Continue d'avancer. Un néon trop fort s'allume, me surprend.
Les murs lisses brillent par endroit; ici on s'est appuyé longuement, dans l'attente et le doute, ici les questions ont un autre sens.

Dans mon couloir le dessin d'une silhouette silencieuse, à peine en vie.
Sandrine s'appuie contre un mur, Sandrine est une inconnue.

La minuterie s'emballe, son corps m'apparait par tâches. D'abord ses seins, proéminents, en proue poitue m'écument comme je bouillonne d'une envie palpatrice.

Ils déchirent presque un haut noir en laine vierge.
La lumière violente maintenant accouche d'un bonnet D, de cuisses puissantes et graisseuses.
Les yeux de Sandrine sont verts clairs, luisants comme des perles de sueurs sur le front d'une obèse: ils me dérangent.

10mn de conversation. 9mn à parler seul, le temps est court.
Je suis une tête de gondole, il faut m'acheter là.
9m pour être un peu drôle, un peu intéressant, 9mn pour juste ne pas être trop con, à l'aise, être sur. 9mn pour que le peu soit trop peu.

Pourquoi la laisser partir et me maudire ensuite. Je ne la reverrai plus. Oser, même en apnée.
Je lui donne ma carte puisque j'ai une carte maintenant. On vient me chercher.

14h. Elle m'appelle quelques minutes.
17h. J'appelle à mon tour.
Elle me dit que "on habite vers Vienne" et que "on arrive de St Etienne", et aussi que "on a un cocker".
Je me contente d'un "pourquoi pas déjeuner la semaine prochaine".

Il y a pire que les mecs qui baisent tout ce qui bouge; il y a ceux qui choisissent.

mardi, mai 09, 2006

La honte de la jungle

18h je m'ennuie.
18h15 je contacte la Muette.
18h17. Elle accepte un rendez vous.
19h je bois pour motiver sa présence.
19h10. Atarax 25mg pour potentialiser l'alcool.
19h45. L'envie de la voir est passée.
20h15. Quelques verres de plus.
20h45. Elle sonne.
21h. Elle a dit 3 mots.
21h15. Elle me suce après mes propres mots.
21h30. Je bande pitoyablement.
21h45. Seconde tentative.
22h00. Troisième tentative.
22h10. Je la raccompagne à ma porte.
22h15. Deux steacks hachés dans une poèle.

Total : 4 sms, un égo en berne, une masturbation salutaire.
Changer les draps. Et dormir, beaucoup dormir.

lundi, mai 08, 2006

Le Paradoxe d'Easterlin

Le premier matin est passé, bien passé.
Ceux qui suivent ont rattrapé la bonne humeur. Ils deviennent trop nombreux.
La monotonie permet un étalonnage des doutes; une pause, la clé de voute de la sérénité.
Se figer un instant dans un présent lent. Le quotidien rassure, dorlotte, il remplit, une douche coule sans moi. Mon Obao vanille se vide.

S'éveiller et prendre le temps de regarder. Ecouter le bruit des voitures monter aux fenêtres puis tourner la tête vers l'autre, cachée sous la couette, trouvée partout ailleurs.

Combien de matins comme ceux ci ou les questions ont dévoré la simplicité, ou le constat se presse avant les oranges, ou des pensées bouillantes poussent l'envie de fuite avant que le café ne coule. Un petit déjeuner comme on la ramène en bas de chez elle. A bientôt. Mais pas trop.

Partager une tartine est parfois plus douloureux que de partager un lit. Cette confiture qui n'en fini pas de s'étaler, ces mouvements trop lents, ces yeux démaquillés.
Tête à tête avec une envie noctune, nez à nez avec sa métamorphose matinale.
Autant de préliminaires d'une vie qui dégorge par ces yeux juste là en face, du mauvais côté de la fenêtre.

Le nombre de relations et de rencontres n'a aucune incidence sur le plaisir qu'on y trouve. Il augmente juste le dégré d'insatisfaction de la médiocrité. Le mieux est l'ennemi du bien. Subjective well-being.

Au final, restent les différentes manières de tartiner une même confiture ou de croquer un pain de mie grillé. Ces faits comme des informations, un fichier dans mes documents, un prénom comme un poids en octets. Le retour du 0 et du 1. Rester binaire.

J'ai filmé Anna vendredi à 17h. Autant que son narcissisme soit utile. Une russe en mpg sans icône.

La durée est le premier critère de démarcation entre émotion et sentiment.
Le film dure 24 secondes.

samedi, mai 06, 2006

N

Elle m'a envoyé un mail, une simple ligne, une question.

Hier elle m'a dit "viens me chercher".

Un moment avec N, elle. Une nuit. Quelques lèvres.
Les fesses de N, la jupe blanche de N, les cheveux noirs de N, comme autant de chemins, de péages de pensées. Faire sans défaire ou plutôt rien. Etre.

jeudi, mai 04, 2006

Le Perrier tranche et une blonde.

16h. Terrasse du Stix avec deux blondes.
Voilà, il fait chaud, c'est parti...
Elles sont arrivées, les tenues d'été. Et l'homme est un animal heureux ensoleillé.

Je remercie solennellement Mango, H&M, Zara, Etam, Pimkie et Jennifer.
La dépendance est douce.
Les culs et les hormones explosent commes des cotillons à chaque coin de rue.

La tendance se résumera donc aux larges lunettes siglées, aux jeans moulants partiellement usés, aux ceintures unies roses ou blanches pour certaines qui n'oseront pas immédiatement la jupe en jean moulant la taille qui se plissera à mi cuisses ou elle s'arrêtera définitivement.

A la table près de moi, un homme d'environ 50 ans, à peine plus loin, un trentenaire, plus ou moins en face, deux adolescents.
Observer les autres qui observent, et se rendre compte de l'évidence.

Une jolie blonde élancée ose et passe à quelques mètres, une jupe courte, des sandales en semelle liège hautes, un top noir tacheté moulant.
Une conversation ainsi qu'une lecture s'arrêtent, des têtes se lèvent, scrutent d'abord à droite ou à gauche comme pour mieux simuler l'erreur, et reviennent focaliser sur le corps ferme et ondulant.
Des cheveux, des hanches, des talons, des seins comme autant d'yeux sur elle, autant de possibilités, de fantasmes, de projections. Personne ne la désire à l'identique, pauvre blonde morcelée.

Le plus agé croise mon regard, puis sourit. Un sourire de compréhension, qui pourrait dire "Je sais, je l'ai vu moi aussi"

Je regarde les deux ados, qui regardent le plus vieux. Nous nous sourions tous, le trentenaire s'y mèle comme pour dire "moi aussi j'en suis, je suis désolé" Un sourire d'alliance.
Un sourire de niais si bon.
Tous, parce que ces 10 secondes passées font état de notre condition.

De ce désir indomptable qui ramène à une préhistoire comportementale absolument présente. Nous sommes devenus des bites. Nous prenons dans le paysage sociétal des bouts de femmes, des bouts de jambes, des morceaux de tissus, la femme dans un mixage mental habile, un nem et sa feuille de menthe, à engloutir d'une bouchée dans un cerveau complètement vide.

La valse continue, nous nous oublions, puis le temps revient, doublé par deux brunettes extrement sexy arrivées d'un arret de tram de banlieue, vulgarité compostée et queue de cheval un peu haute.
L'envie monte des tables, caractéristique, transgénérationnelle.
Nous n'osons plus nous regarder.

Se mettre la tête dans nos tares, partager avec l'inconnu, l'autre queue et son Perrier tranche, c'est avouer la décadence, le pathétisme oecuménique de nos comportements.
Le savoir sans le voir, nous sommes trop identiques.
Combien d'érections aujourd'hui, combien de complots oniriques se sont joués là, devant un verre glacé...

Sentir l'été qui arrive...

mercredi, mai 03, 2006

3 jours

Claire est finalement trop déléguée syndicale, trop agressive, trop autoritaire, trop revendicatrice.
Ses conversations m'ennuient profondément.
Mais Claire adore se faire sodomiser, alors il faut revoir Claire.

Anna vient de passer 3 jours chez moi.
Lundi, nous étions dans la fôret, le dos contre un arbre, Anne me suce profondément, je suis plein de résine.
Ce qui est perturbant en se faisant sucer dans une forêt, c'est qu'on a beaucoup de mal à pouvoir imaginer que c'est une autre fille qui nous suce.
C'était finalement moyen, mémorable, mais monochrome.
Alors j'ai du la baiser, médiocrement appuyé sur un rocher mousseux, étonnamment lisse.

L'exotisme sexuel nécessite une concentration, une présence dans l'acte profondément réelle; les lieux divers hors lit personnalisent la pénétration comme jamais, les corps y sont visualisés, incorporés dans un contexte géographique, l'oeil est attentif.
Ce genre de relation sexuelle est bien souvent plus excitante à raconter qu'à vivre.

Les petits couinements soviétiques furent finalement suffisants pour que l'acte aille à son terme, je jouis vulgairement sur quelques pommes de pins, partiellement moisies.

Les 3 jours passèrent comme une vie de couple, un mélange ambitieux de télévision, de promenades, de digital versatile disc, de celui qui cuisine laisse la vaisselle à l'autre, de caresses périodiques et de profonds moments de silence, pour terminer par les sempiternels regards interrogateurs "est ce que ça va ?"

Je suis une pomme de pin.