lundi, mai 08, 2006

Le Paradoxe d'Easterlin

Le premier matin est passé, bien passé.
Ceux qui suivent ont rattrapé la bonne humeur. Ils deviennent trop nombreux.
La monotonie permet un étalonnage des doutes; une pause, la clé de voute de la sérénité.
Se figer un instant dans un présent lent. Le quotidien rassure, dorlotte, il remplit, une douche coule sans moi. Mon Obao vanille se vide.

S'éveiller et prendre le temps de regarder. Ecouter le bruit des voitures monter aux fenêtres puis tourner la tête vers l'autre, cachée sous la couette, trouvée partout ailleurs.

Combien de matins comme ceux ci ou les questions ont dévoré la simplicité, ou le constat se presse avant les oranges, ou des pensées bouillantes poussent l'envie de fuite avant que le café ne coule. Un petit déjeuner comme on la ramène en bas de chez elle. A bientôt. Mais pas trop.

Partager une tartine est parfois plus douloureux que de partager un lit. Cette confiture qui n'en fini pas de s'étaler, ces mouvements trop lents, ces yeux démaquillés.
Tête à tête avec une envie noctune, nez à nez avec sa métamorphose matinale.
Autant de préliminaires d'une vie qui dégorge par ces yeux juste là en face, du mauvais côté de la fenêtre.

Le nombre de relations et de rencontres n'a aucune incidence sur le plaisir qu'on y trouve. Il augmente juste le dégré d'insatisfaction de la médiocrité. Le mieux est l'ennemi du bien. Subjective well-being.

Au final, restent les différentes manières de tartiner une même confiture ou de croquer un pain de mie grillé. Ces faits comme des informations, un fichier dans mes documents, un prénom comme un poids en octets. Le retour du 0 et du 1. Rester binaire.

J'ai filmé Anna vendredi à 17h. Autant que son narcissisme soit utile. Une russe en mpg sans icône.

La durée est le premier critère de démarcation entre émotion et sentiment.
Le film dure 24 secondes.