Au vert
Prendre l'air, sans personne.
Un jardin dominical, de l'herbe, des oiseaux, ça gazouille. Il fait déjà chaud. Des insectes aussi.
Alors journée uva/uvb, le mélanocyte s'active. Ici, on pense moins aux autres, ici, on découvre à qui l'on pense, sans parasitage physique, sans sms, la solitude verte pour murir les idées.
Au loin, un tracteur tracte, des vaches broutent, c'est la campagne française avec la nationale 75 pas loin, bourrée d'Espaces et de Scénics, bourrés de mioches mp3isés: ça vomira sur le bord de la route parce que ça tourne.
Ni Anna, ni Claire, encore moins les autres. Ne pas bouger, et respirer.
Un peu trop près, un paysan s'approche, il vient tondre, il vient couper sa haie la plus proche.
Il le fait aujourd'hui parce que c'est le jour ou ceux de la ville viennent.
La ville, c'est l'ennemi ici, parcequ'on y roule pas tous en Kangoo et que les 309 n'y existent plus.
Si je fais un déjeuner, il reviendra parce que les voitures devant le portail ça énerve.
Il viendra tronçonner des choses, en taillader d'autres, matter un peu aussi, parcequ'à la ville les femmes n'ont pas les mêmes culs. 76% des femmes cadres pratiquent la fellation contre 36% des ouvrières, c'était marqué dans un Paris Match qu'il a lu en allant chez le toubib.
Intégrisme rural. Vivement le péage.
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