Un budget pour deux
Peu de temps, manque de temps, la semaine est passée presque sans moi.
Je ne suis nul part ailleurs qu'avec Claire et Anna, qui s'alternent un jour sur deux.
La pate à modeler et la barre de fer. Dans tous les cas, un budget.
Parce que ça mange, ça boit, ça parle, ça se fait ramener, ça se fait inviter si facilement.
Chaque soir, je m'achète une paire d'Adidas. Chaque soir, un jeu de Gamecube. Chaque soir je paye 140 chaines numériques. Et la tendresse bordel. La dopamine, un prix en euros.
Le célibat est un cycle financier qui se vit mal sans Visa.
Ici, le pouvoir d'achat est un pouvoir de rencontre. Parier pour gagner plus, miser et continuer, insérer des coins pour augmenter les chances de réussite. Chaque fille a son niveau. Chaque niveau sa fin.
Claire et les énigmes du niveau couple en crise, ou l'on avance pas à pas, en mode furtif, à demi mots concédés. Splinter cell et une mission qui s'annule à la moindre erreur. Claire Fischer.
Anna et la nostalgie d'un space invaders, d'un bon vieux pac-man, facile, une petite gomme à avaler comme des simples mots à dire pour retourner une situation, pour la retourner tout simplement. Un huit clos aux murs propres.
Je suis dans un jeu géant, chaque prénom une partie, à chaque chatte son héro, simplement comprendre comment y entrer, un jeu livré sans notice.
Le mode d'emploi s'écoute devant un repas, un verre, un coup de fil. Toujours.
Simplicité déconcertante.
Me manger comme des granules, un placebo vivant, le nez bouché, stressée, fatiguée...
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