L'âme du porno
Parcequ'aujourd'hui, la vie ne s'arrête pas à une journée qui découle d'une autre, que plus rien ne coule sans analyse, parcequ'un simple bon moment a ses propres questions.
Est ce que je suis vraiment bien ? Est ce que je ne pourrais pas être mieux ?
Le quotidien s'analyse dans un présent ayant pour échelle un conditionnel permanent.
Le doute règne.
Le droit au doute est contemporain, omniprésent, poussé par un capitalisme générationnel dans lequel le contentent est l'ennemi de la consommation, valorisé par une presse souvent féminine, un bras droit libéral sexué toujours plus imaginatif.
Retourner le monde à soi est le meilleur moyen de constater ses besoins et d'en créer de nouveaux, un catalogue de jouet pour Noël, un catalogue de possibilités nouvelles.
Après les sempiternels kilos printaniers à perdre, le vieux Passeport classe de 5ème devient Cosmo ou Elle format poche, et avoir ainsi sur soi, toujours, les raccourcis vers une identité virtuelle si tentante.
Chez l'homme, c'est l'industrie pornographique qui retranscrit depuis 50 ans, les vicissitudes de ses rapports avec les femmes.
Les scénarii partant à l'époque d'un érotisme grégaire, aux scènes entrecoupées d'échanges verbaux ou la femme mélange les statuts d'adolescente à initier, de secrétaire ou d'infirmière, valeurs sures et rassurantes du fantasme masculin dans une société de 68, émancipation de la petite bourgeoisie, fantasme d'aristocratie ou roule lentement dans l'allée, une rutilante limousine.
Le féminisme prend un pouvoir important quelques années plus tard et le X remplace l'érotisme pour "un règne du porno virtuel et la mondialisation" E.Zemmour.
En 90, quand les inégalités hommes-femmes disparaissent dangereusement et qu'un air de matriarcat embaume la société occidentale, la pornographie devient le bastion de la résistance des queues, le monde de l'homme préservé, le X devient Hard. Le même qui éduque l'adolescence d'aujourd'hui et maintient dans un état d'excitation permanente, les gens comme moi, connectés sans lacher prise.
2000, le film amateur et le Gonzo font leurs apparitions, et la femme ne parle plus, uniquement présente pour satisfaire le besoin ultime, la supériorité psychologique et physique violente de l'homme. Elle devient garage à bites, les éjaculations faciales en groupe sont banalisées, doubles sodomie et black teams étant l'apogée d'une vengeance sociétale filmée.
Alors aujourd'hui, la chatte se rase jeune, les 25-30 ans s'acclimatent sur le tard ou nouvelles lois d'un marché dominé par une relève post adolescente sans tabous autre que ceux qu'il reste à inventer.
La référence devient l'age furtif ou tout ce qui tombe retombe pile ou il faut.
La mienne a 18 ans, est russe. Potentiel filmographique énorme.
Plus de limites, les Princes en foutent plein la gueule, en face parfois, on sourit.
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