mardi, avril 25, 2006

Demain comme un bonbon






Entre Anna et Claire, il y a demain.
Demain, une station de ski.
Demain et deux coups de fil pour prévoir ce déjeuner, un de ma part, un de la sienne.

Qu'ils sont doux ces moments catastrophiques d'idéalisation, mélange d'espoir et d'illusion, loin de la négativité ambiante.
Quelle belle défense psychologique à la médiocrité relationnelle que cette douce projection vers un demain, somme de tous les identiques.

Imaginer, trembler des idées toutes plus farfelues les unes que les autres.

Demain, sur une île au soleil, un déjeuner comme un dernier-dernier combat, une jeune et jolie jeune femme médecin, juste pour moi.
Elle doit avoir 29 ans.
Je ne sais rien de plus que son physique et un air habilement sur d'elle.
Un naturel pour une grande, mince, brune aux yeux bleus, médecin à forte poitrine.

Mais les secrets comme les failles sont toujours présents, la conversation de demain est déjà digne d'intéret. Mettre les pieds, la queue ou tout le reste, peut etre.

Alors si demain est attendu, demain est vécu aujourd'hui, cette journée eut un gout sucré, un bonbon fondant dans la bouche comme une pute glisse dans un lit.

Alors comme une scène pornographique exprime le fantasme, une rencontre se distingue parfois par une excitation des possibles, une imploration irréelle qui le restera consumant le présent comme une pensée concrète, sur d'elle, fatale.
Ne pas fermer les yeux. La regarder en face, se faire posseder pour profiter du vrai, de l'instant de ce soir, dramatiquement simple.

Etrange capacité de titiller demain comme pour vomir l'avenir, ses frustrations, son réalisme. Trop de bonbons à sentir l'écoeurement ou pire : l'acoeurement, certainement plus juste.

La standardisation des excitations entraine certains couples dans l'échangisme, la ritualisation monogame creuse une culpabilisation de l'autre comme un silllon adultérin latent, engrangeant à chaque rencontre un flot de résignation.
Ici, une boulimie relationnelle comme on pioche des haribos. Des chattes commes des dragibus. Demain, ne pas y penser.

S'assoir sur un banc, ou courir.