lundi, mars 30, 2009

Moins de 5 à 7

Je suis passé au 8 à Huit Rue Lakanal pour acheter la plus mauvaise fiole de whisky de discothèque, un paquet de biscuits faussement italiens puis, à la pharmacie d'à côté, un gel main antiseptique Nexcare "technologie hospitalière" et ma boite de Nicorette 2mg menthe-cannelle par 30. J'ai envie de sodomiser une inconnue.

Je rentre tôt parce que quelque chose en moi ne peut plus, déjà le lundi, se mélanger à la population une journée entière. J'ai écouté vos anecdotes ce matin, la sciatique paralysante, le nouveau radar fixe vers Valence, les kilos du nouveau né, la dernière Mégane en version Estate. J'ai lu trop de romans de Stephen King étant adolescent mais pas assez joué à Resident Evil pour concrétiser le massacre. Y penser est pourtant une expérience déjà apaisante.

J'ai écouté la narration d'un week end entier, au déjeuner, devant le poisson du jour dans sa cocotte Le Creuset. La serveuse aux yeux bleus me sourit excessivement depuis que je viens deux fois par semaine avec tout un tas de filles mignonnes ; elle pense probablement que je baise la moitié de la ville et qu'après tout je devrais avoir envie de la baiser aussi, logiquement. Elle me donnera en partant ses horaires et jours de travail, très naturellement. J'imagine sa chatte très touffue.

Une raison peut être de cette pulsion de sodomie, là, quand elle récite la liste des desserts du jour comme une poésie. Hésitante, à chercher le mot "nougatine" les joues légèrement roses quand j'imagine depuis une bonne minute déjà ses fesses largement rougies, s'enflammant après son service dans n'importe quel hôtel Bellevue de la ville.

Je ne baise personne, et je suis heureusement à peu près le seul à le savoir. Bien sur, une fois par semaine, je fais mon devoir en oubliant de me masturber. Avant et après, je passe au 8 à Huit.

lundi, mars 23, 2009

Welcome

Les putes devant l'hôtel ressemblent à Anna, les putes dedans aussi, un peu plus âgées.
Celles de dehors veulent y entrer, celles de dedans se font lisser le front et poser de gros seins durs pour éviter d'en sortir.
L'homme lui, peut se permettre d'être gras, lourd et mal habillé puisque les cartes sont à lui et sa voiture noire, rouge ou jaune.

J'ai aimé cette réunion plus que les autres ; la Croisette, le soleil, le groupe Barrière, les gens sur la plage, les étudiants et leur avenir, si tout se passe bien, le cheveu gris quelques serviettes plus loin, le vieux sur la plage. Une grande boucle à boucler.





Je suis rentré. Détendu et dégonflé.

dimanche, mars 15, 2009

SAW

Le monde a vibré dans un silence total.

Je n'ai pas eu le temps d'avoir mal, ni celui de prendre appui pour me relever avant l'enchaînement des premiers coups de pieds. Une minute, à peine plus.

Quelques secondes pour croiser 7 mecs à capuche parfaitement rodés à ce genre de cause, une descente en ville pour écrire quelques minables faits divers.

Mon meilleur ami venu empêcher mon massacre, mis rapidement à terre pour subir le sien, la fille avec nous plantée là, terrorisée et silencieuse. Tout s'est fait dans le calme, avec attention. Presque une profession.

Les éléments les plus stupéfiants seront l'effet de surprise et l'acharnement gratuit, le plus chanceux, que j'écrive ces lignes presque tranquillement aujourd'hui. La mâchoire, l'arcade, le cou, le poignet, une douleur générale, tout dégonflera et passera.

Pas une révélation. Il y a un monde, là.

vendredi, mars 13, 2009

"On considère classiquement que l'homme a besoin de la pénétration pour obtenir la gratification narcissique souhaitée ; il ressent alors quelque chose d'analogue au claquement de la partie gratuite sur les anciens flippers. La femme, le plus souvent, se contente de la certitude qu'on désire la pénétrer."

M. Houellebecq, Interventions 2.

jeudi, mars 12, 2009

Prédictions

Les réservations de vacances sur le net empiètent largement sur mon temps de masturbation quotidien. J'éjacule donc moins mais plus.

Anna va se présenter dans une école de Management et ma vie changera bientôt comme prévu. Sa fac jeune et ultra féminine laissera la place aux tentations masculines logiques, multiples et légales.
Je regarderai l'inéluctable la bite à la main, probablement un verre dans l'autre, gardant autant que possible l'équilibre devant les scènes de son émancipation certaine à l'arrière-goût amer.

Dans la première relation amoureuse, la fusion entre amour et syndrome de Stockholm donne naissance à un être sans limites précises, métastasé, possessif et possédé, émotif à l'ambition démesurée. Une période propice pour enfoncer les portes ouvertes ; pour vomir sur les règles de bon usage à la John Gray.
J'ai ainsi aimé la compagnie de l'être immatériel aux petits seins dévoués comme j'ai aimé dilater son jeune cul couinant dans un casting gonzo de filles de l'Est post-pubères.

Mais le temps est compté, les premiers mâles aux journées portes ouvertes lui ont laissé leurs numéros en nombre. Ses yeux brillent d'une nouveauté à déguster quand je m'éteins d'avaler toujours les mêmes aliments, les mêmes sensations à la Tricatel.

Des mecs foisonnent comme moi, avant, plus jeunes, loin d'imaginer que déjà après 30 ans les érections décevantes surgissent et passent comme une mauvaise plaisanterie. Un avertissement. Une prédiction.

Un autre, devant l'étendu des dégâts probables proposerait le mariage en lui flanquant un gosse un soir de dîner allumé à la bougie.
Quand elle me trompera je l'échangerai contre une Ukrainienne blonde. Elles pourraient devenir copines. J'en suis juste là.

mercredi, mars 04, 2009

Pierre des Sages

Voilà, une troisième relation de 3 ans avec la russe après la française et l'italienne. J'ai fêté ça vers 17h avec quelques verres de Rhum et un gavage de Nicorette menthe fraîche 2mg sans sucre. Je fais de mieux en mieux désormais en arrivant à faire abstraction fréquente de l'autre au profit du héros principal de l'histoire.

Quelle idée de ne pas faire confiance à la première, ce besoin honteux de surveillance, de possession, de recherche du conflit comme élément de compréhension ou de ses propres limites. C'est ce que disait le psy.

Dans la première vie commune vers 20 ans, il y avait des animaux de compagnie en jeu, des petits sans trop d'importance, pas encore le chien non, des trucs qui meurent vite et qui déclenchent rarement une coulée de larmes. C'est le moment où fréquemment vierge de mobilier, on achète à deux des trucs moches censés être provisoires pour le nouveau couple censé durer toujours. Je traîne encore un peu du provisoire de 1996.

Dans la seconde vie commune vers 25 ans, on ravale le premier échec cuisant par une méfiance libre et non faussée. L'achat devient moins impulsif, c'est plus simple de partir chacun avec une lampe de chevet. Intervient le simulacre de responsabilités, un mammifère sérieux, chien, chat, généralement offert la larme à l'oeil sans penser au vermifuge. J'aimais bien ce chat.
La rupture est plus simple, rapide, d'ailleurs tout ça rappelle la première fois en diluée, on s'étonne d'apprendre même de ça. De ces petites morts.

L'importance dans la vie d'une femme se mesure toujours aux nombres de kilos qu'elle a pris ou perdus depuis la rupture et conservés par la suite. J'ai déjà changé l'or en plomb deux fois, et trop de noms sur le bail pour en voir la fin.

mardi, mars 03, 2009

Enterré par le gong

En 1989, je me branlais face à -la copine de Zack Morris- Kelly Kapowsky dont le poster taille réelle trônait au dessus de mon lit de 90cm à barreaux. Je jouais à Kick off entre deux masturbations puis à la révolution des effets liftés de Kick off Extra-time. Les jeux ont évolué depuis.

En 2009, je me branle sur des filles quelconques de Pologne, République Tchèque, Roumanie, Russie, aussi jeunes que Kelly Kapowski mais le support a évolué depuis.
Inutile de conclure.

dimanche, mars 01, 2009

A quelques choses près


Le samedi matin, à Carrefour Meylan, il y a ce mec timide au manteau marron saupoudré de pellicules.
Entre le caddie et lui, il y a une russe, mais la sienne est restée dans son jus, totalement incapable qu'il a été de l'occidentaliser ce qu'il fallait.
Elle parle aux bas instincts en provoquant une attirance primaire, sauvage, partagée par le monde masculin employés et clients.

Le front large et les joues hautes, elle trotte sur des bottes en cuir bas de gamme exagérément brillantes, ses jupes sont très courtes et son maquillage impeccablement vulgaire.
Une vulgarité incomprise qui peut signifier, pour certaines, la reconnaissance salvatrice dans le regard des hommes.

Le regard du "je te baiserais bien salope" étant traduit par "on me regarde donc je plais, alors je suis jolie, donc je vais bien aujourd'hui".


Ils s'arrêtent tous deux longuement aux fruits et légumes où elle aime se faire reluquer par les hommes de tous âges. Lui, mélange de gêne, excitation et fierté, reste discrètement près des sachets plastiques ou des filets de mandarines à observer son petit manège.
J'ai appris à la mienne à faire le marché, alors on avance plus vite.
Obligé de détailler la composition d'un paquet de biscuits Napolitain en sachets fraîcheurs pour détailler ce couple que j'aurais pu devenir à quelques fautes de goût près.

Mes distractions sont très accessibles.