mercredi, mai 28, 2008

Jour 442

Je n'ai plus que le temps de faire de longues journées.

La période d'essai terminée, voiture toujours pas livrée et lointaines primes, tout n'est que prépatifs, invitations et course sans fin. Il m'arrive même de ne pas avoir le temps de me branler. Je suis fatigué, mais pour l'être vraiment, je mélange quelques vulgaires gélules de Stresam avec deux ou trois verres de rhum.

J'ai hésité d'abord entre Xanax ou Lexomil. Je suis une vilaine petite parisienne aujourd'hui.

lundi, mai 26, 2008

Dissonance cognitive

La brune à frange devient nettement moins excitante.

Quelle idée de me dire tout ça, de me faire comprendre brutalement devant ces filets de rougets sur leur lit de mangues, l'importance de ma présence, de notre histoire et ces envies de me voir qui arrivent même le week end maintenant alors qu'elle est en famille.

Quelle idée de déglutir ses pensées avec cette infâme sincérité au moment ou on s'amusait bien; juste avant un dessert qui s'annonçait délicieux : glace barbapapa et liqueur de fraise tagada.
Dans son pantalon Zara noir mal coupé, il faut qu'elle détruise l'inconsistance de nos entrevues avec une vision concrète de ses doutes. Sans se soucier de mon appétit.

Sans pouvoir perdre mon regard dans son décolleté tendant décidémment vers une totale platitude, je suis obligé de soutenir le sien, pire, de participer pour une fois à la conversation. Je suis donc bêtement froid et désagréable, ce qui me vaudra 2 sms supplémentaires l'heure suivante.

Je suis navré de voir comme on peut si facilement m'apprécier.

jeudi, mai 22, 2008

Arche perdue

Internet détruit petit à petit ma vieille libido pour la remplacer par des bouts de fichiers de quelques mégaoctets sur fond de scénario dépassant rarement 3mn, présensation et ejaculation faciale comprise.

Can you show me your little pussy. Oh, your tits are so nice. Can i put my finger in your ass. Can you swallow my load, de l'efficace Public Invasion, quelque part en Roumanie.

Mes premiers épisodes masturbatoires sur Lui, Penthouse, Playboy qui ne proposaient à l'époque que trois ou quatre filles sur papier glacé me paraissent aussi loin que mon ancienne alimentation de chez Picard, et si je me branle à la mode de mon temps, la succession de centaines de corps différents n'entrainent à terme qu'une pénurie flagrante d'excitation dans le quotidien.

Je bande moins puisque ma vie n'est pas un gonzo. Pire, je bande le temps de faire mon gonzo, ensuite je m'ennuie. Je suis un consommateur de cul dévoué au marketing pornographique et mes goûts sont absolument calqués sur une liste catégorisée, répertoriant le désir masculin de la planète et tenant généralement sur une seule page d'accueil.

mardi, mai 20, 2008

Chi va piano, va sano

La brune à frange me dit que sa seconde vie commence en partant de chez elle vers 7h30, quand elle met son oreillette bluetooth et me passe son premier coup de fil dans les bouchons de la rocade nord. Elle me rejoint prendre un café sur le cours Jean Jaurès puis après sa matinée pour déjeuner en centre ville, au Dix vins, au Mandala, au Comptoir, au Moderne, au 5.

Elle parle travail, c'est sa bonne conscience; répète des phrases trop souvent sans comprendre encore pourquoi je n'écoute pas assez. Je la regarde et puis j'oublie jusqu'à sa voix, profondément allongé quelque part ailleurs avec elle et ses yeux à demi ouverts.

Ses récits ne m'intéressent pas vraiment, elle tente de m'épargner les anecdotes sur sa fille auxquelles je suis parfaitement imperméable puis pose sa main sur ma queue discrètement après l'entrée qui est souvent une sempiternelle salade améliorée. Je soulève légèrement sa jupe avant ma fraise melba. Elle plante ses yeux dans les miens, vérifie les connaissances éventuelles alentour, et m'approche un peu plus de sa chatte pendant le café.

Je ne peux m'empêcher de mentir sur le possible, le réalisable, une soirée, un week end, l'Italie si proche. Juste par plaisir, celui de l'inutile, celui qui nécessaire rendra son histoire un peu plus virtuelle et donc, un peu plus profonde.

Je reçois dans l'après midi des sms sur ses envies d'ailleurs.
L'imagination est finalement bien ce qu'il y a de plus intéressant dans la réalité.

samedi, mai 17, 2008

3h52

Cette métisse, j'ai eu envie d'elle tout de suite comme un nouveau jouet flambant neuf avec la pub à la télé.

Son corps menu, tendu, moulé dans son jean au cul bombé, même pas large, juste là pour questionner sans relâche au milieu de la nuit rien que moi ou presque.

Cette métisse, je n'ai pas pu la lacher ce soir, de trop près d'ailleurs pour être honnête comme une faute grave d'emblée, un laisser aller total dès qu'elle pose sa joue contre la mienne en donnant son prénom imprononçable.

Cette métisse, elle raisonne encore avec tout l'alcool du soir et même en titubant je la revois, vissée sur le siège de cette voiture démarrant, sourire un dernier regard qui sera peut etre le dernier. Il ne faut surtout pas qu'elle ait envie de me revoir.

jeudi, mai 15, 2008

Au coeur de la raison


Minable ce séjour, bien court aussi. Pauvre Anna, pauvre moi.

On lui a volé son sac à main au milieu d'un bar à Tapas sur la Rambla, entre une balade sous la pluie et des pululants touristes français en tong et banane au ventre. Tout s'est donc ensuite précipité, il y a trop de chose dans un sac à main même à 20 ans, il y avait ces foutus médicaments qui empêchent de m'emballer.
Plus de béta-bloquants pour moi et retour en France immédiat. Je suis une sorte de loser du coeur mais je mange des produits maison pour l'intéressement de fin d'année. L'hypertension à 30 ans, c'est déjà le début de la fin, il faudrait arrêter de boire, de fumer, faire du sport, manger sainement. Ou faire le contraire, vivre avec son temps. Maladie silencieuse de l'homme moderne.

Plus de papiers, de carte de séjour, de passeport; Anna devait partir 15 jours en Russie et je rate mon spring break 2008. Je suis entré dans un cycle en ligne droite, terminés les 15 jours salaces avec la brune à frange, seule parallèle qui puisse jouer la distraction estivale.
L'investissement dans cette pseudo relation est finalement intéressant, peu coûteux, et facilement gérable.
La fragilité féminine reste une alliée primordiale et je suis toujours prêt à donner du mot aimable avec toute l'immonde sincérité nécessaire aux fins les plus primaires et donc légitimes.

Je lui ai dit que je voulais la voir en dehors des horaires de travail, le soir, que j'avais envie de lui lécher le cul, de lui écarter les fesses, de manger ses seins comme un lycéen et même lui tenir la main comme un collégien.
Il y a son regard en amande qui brille plus par satisfaction de sa propre image dans mes yeux que pour moi, et nous baignons dans cette évidence infecte avec sa langue dans ma bouche jusqu'à 19 heures.
Elle se méfie encore de l'avenir, puisque ça lui fait peur tout ça. C'est sans doute, d'ailleurs, la seule raison qui la pousse à me voir.

Ses robes de Mai sont plus courtes que celles d'Avril, c'est une raison qui me suffit amplement.

mercredi, mai 07, 2008

Balance ascendant gémeaux

On en arrive rapidement là. Il n'y a pas de demie relation, on aime le règne du tout ou rien, prêts à mutiler au sourire, des années d'efforts et de compromis pour en refaire d'autres ailleurs, sans les voir.
Elle a peur de "notre relation" mais les prochains jours " a envie qu'on parte ensemble n'importe où " au lieu du 8 mai avec son mec.

Avec moi, elle ne "sait pas ou elle va", puisque "c'est la première fois"; il faut dire que "tout est tellement naturel entre nous". Je suis d'ailleurs "tellement différent". Elle m'a montré sa chatte sous la table noire laquée en remuant son diabolo fraise; à valser lentement entre un regard amande et des lèvres usées, j'ai perdu sa conversation, sa narration depuis le début de notre fameuse rencontre extraordinaire.

J'ai titillé la paille noire dans ma menthe à l'eau, regardé les conducteurs au feu rouge et pris ma bite dans ma main, à travers la poche, pour nous rassurer de cette vaste plaisanterie transitoire.

J'aime bien qu'on me parle de "nous", indépendamment de la fille qui me permet ce pluriel. C'est rassurant, c'est sain, ça fait histoire, vécu, possibilités et tout le reste à découvrir, ça fait équilibré.

Je suis équilibré, avec ou sans frange.
Demain, je pars quelques jours à Barcelone, avec celle qui n'en a pas.

lundi, mai 05, 2008

Petit homme

Je suis faible.

Au café pendant une heure, au déjeuner pendant une heure et demie, en fin de journée et son autre heure, je vois et revois la brune à frange. Je cède à sa voix au téléphone pour craquer devant cette robe volante et ses croisements de jambes. L'évidence hormonale rend le temps clair sur la terrasse, j'ai envie de baiser. Et j'ai envie de baiser celle là puisque tel est son talent. Tout ça finira mal, finalement.

samedi, mai 03, 2008

Oeil de cyclone

3h25, c'est une heure désormais tardive; je vais vomir dans quelques minutes, ou pas, la soirée a été correcte.

De toute façon, si on ne vient pas me prendre la bite par la main ou me demander mon cv, je rentre chez moi seul en longeant les murs dans une aura de contentement pathétique et salutaire. Entre l'éveil de ma libido et le passage à l'acte, il n'y a plus le même temps, il en faut trop pour agir, réagir, accompagner et gérer. Je n'ai plus de pression, il y a quelqu'un chez moi et la compétition est morte.
Finalement la brune à frange avait réussi ou le guano estudiantin échoue, dans la concrétisation de l'envie, dans l'érection franche au delà du doute. Il n'y a pas assez de salopes, il y a trop d'usage de faux.

Sur le retour, j'accompagne de plus en plus souvent les couples qui baisent ayant l'impolitesse d'habiter près de chez moi. Une soirée à se contenter de quelques regards, à tituber dans une sorte de cadence ambigue ou les culs se mèlent à mes mains sans passion.

Je suis là pour oublier qu'il m'en faut d'autres, au centre même de la tentation, dans son oeil, au coeur de grappes de blondes de 20 ans et leurs franges asymétriques. Au calme.

vendredi, mai 02, 2008

Petit pont

Les examens d'Anna m'ennuient profondément; insatisfait devant ces longues périodes de révisions qui m'obligent à manger plus tard et même aider à quelques tâches ménagères.

J'ai bien essayé de m'occuper ailleurs mais je me disperse dans les anecdotes des uns et des autres en les confondant toutes trop rapidement; alors j'ouvre le courrier et paye les factures en retard.

J'arrose aussi les plantes, je dépote pour rempoter, je joue du sms pour constater les dégats de ma discrétion avec certaines et ma catastrophique présence chez d'autres. Si ça continue, je vais finir par me mettre au sport et sortir ces basquettes flambant neuves d'un fond de placard. Les gens comme moi font facilement un accident cardiaque au moindre footing ou match en cinq sets.