mardi, mai 20, 2008

Chi va piano, va sano

La brune à frange me dit que sa seconde vie commence en partant de chez elle vers 7h30, quand elle met son oreillette bluetooth et me passe son premier coup de fil dans les bouchons de la rocade nord. Elle me rejoint prendre un café sur le cours Jean Jaurès puis après sa matinée pour déjeuner en centre ville, au Dix vins, au Mandala, au Comptoir, au Moderne, au 5.

Elle parle travail, c'est sa bonne conscience; répète des phrases trop souvent sans comprendre encore pourquoi je n'écoute pas assez. Je la regarde et puis j'oublie jusqu'à sa voix, profondément allongé quelque part ailleurs avec elle et ses yeux à demi ouverts.

Ses récits ne m'intéressent pas vraiment, elle tente de m'épargner les anecdotes sur sa fille auxquelles je suis parfaitement imperméable puis pose sa main sur ma queue discrètement après l'entrée qui est souvent une sempiternelle salade améliorée. Je soulève légèrement sa jupe avant ma fraise melba. Elle plante ses yeux dans les miens, vérifie les connaissances éventuelles alentour, et m'approche un peu plus de sa chatte pendant le café.

Je ne peux m'empêcher de mentir sur le possible, le réalisable, une soirée, un week end, l'Italie si proche. Juste par plaisir, celui de l'inutile, celui qui nécessaire rendra son histoire un peu plus virtuelle et donc, un peu plus profonde.

Je reçois dans l'après midi des sms sur ses envies d'ailleurs.
L'imagination est finalement bien ce qu'il y a de plus intéressant dans la réalité.