jeudi, mai 15, 2008

Au coeur de la raison


Minable ce séjour, bien court aussi. Pauvre Anna, pauvre moi.

On lui a volé son sac à main au milieu d'un bar à Tapas sur la Rambla, entre une balade sous la pluie et des pululants touristes français en tong et banane au ventre. Tout s'est donc ensuite précipité, il y a trop de chose dans un sac à main même à 20 ans, il y avait ces foutus médicaments qui empêchent de m'emballer.
Plus de béta-bloquants pour moi et retour en France immédiat. Je suis une sorte de loser du coeur mais je mange des produits maison pour l'intéressement de fin d'année. L'hypertension à 30 ans, c'est déjà le début de la fin, il faudrait arrêter de boire, de fumer, faire du sport, manger sainement. Ou faire le contraire, vivre avec son temps. Maladie silencieuse de l'homme moderne.

Plus de papiers, de carte de séjour, de passeport; Anna devait partir 15 jours en Russie et je rate mon spring break 2008. Je suis entré dans un cycle en ligne droite, terminés les 15 jours salaces avec la brune à frange, seule parallèle qui puisse jouer la distraction estivale.
L'investissement dans cette pseudo relation est finalement intéressant, peu coûteux, et facilement gérable.
La fragilité féminine reste une alliée primordiale et je suis toujours prêt à donner du mot aimable avec toute l'immonde sincérité nécessaire aux fins les plus primaires et donc légitimes.

Je lui ai dit que je voulais la voir en dehors des horaires de travail, le soir, que j'avais envie de lui lécher le cul, de lui écarter les fesses, de manger ses seins comme un lycéen et même lui tenir la main comme un collégien.
Il y a son regard en amande qui brille plus par satisfaction de sa propre image dans mes yeux que pour moi, et nous baignons dans cette évidence infecte avec sa langue dans ma bouche jusqu'à 19 heures.
Elle se méfie encore de l'avenir, puisque ça lui fait peur tout ça. C'est sans doute, d'ailleurs, la seule raison qui la pousse à me voir.

Ses robes de Mai sont plus courtes que celles d'Avril, c'est une raison qui me suffit amplement.