lundi, juillet 31, 2006

Premier jour

Voilà, premier jour officiel de vacances.

S’envoler et laisser le congélateur fermé, oublier la vendeuse aux yeux azurs du logo Picard, finis les culs familiers, les boulangères, caissières, vendeuses, serveuses. Terminé les CAP à bac +2. Fini la facilité quotidienne.
Fini le laisser aller tranquille pré-trentenaire dans une moyenne ville de province.

Je pars avec un jeune divorcé, ami d’enfance.
Si les vacances en Crète, seul il y a quelques années avaient permis de mettre la main sur une journaliste à la maturité affirmée et sa copine de solitude, une pseudo sportive venue crapahuter et farfouiller l’arrière pays, ces vacances se poseront cette fois sous le signe du jeune cul de l’autochtone, en binome.

Amandine tente de se joindre à nous pour ce séjour sans destination encore.
Solitude touchante du célibat libéré, punition du libertinage butinant sans soutien social et amical suffisant.
Impudence d’imaginer partir en vacances avec du connu, de l’outil néolithique à peine modernisé, du fossile rocailleux aux larges seins blonds balancés d’un rire beuglant comme on égorge un jeune veau. Non.
Un Non téléphonique, pour éviter le risque de craquer devant elle, devant des restes encore plaisants, la béance d’une sillon mammaire et des yeux bleus vides, mais bleus.

Non à l’agraire vision des vacances muent par un partage relationnel mixte alors que le plaisir visé n’est axé que sur une connaissance profonde et furtive de l’autre. Accessoirement même sur les monuments et sites historiques.
Hierarchiser les besoins : le but d'une vie.

En attendant la troisième semaine d’août, partir avec quelqu’un d’autre, peut être.
Plus connue sous les traits d’une voix et de quelques textes.
Quitter nos villes, rencontrer nos personnages dans une autre. Digne d'intérêt.


En attendant enfin ces prochains jours, éviter la léthargie évidente, le réveil hypertardif d’une hyperalcoolisation, bref, tenter l’attitude saine moyenne et si désagréable requise les jours chômés.

samedi, juillet 29, 2006

Vendredi, la vie sage 2

Délicate situation. Légère tension.

Malgré une soirée agréable, l’habitude d’entendre cette fille devient un manque pernicieux qui fait lever de table. Pourquoi rien. Pourquoi quelque chose. Appeler pour entendre, écouter pour comprendre. Il y a pourtant bien un cul derrière ce micro, talent de le faire oublier.

Dans l’attente, ce mélange rassurant de frustration et de désir, un semblant de maîtrise fantasmée, un doute objectivement sain.
Je passe ainsi d’une pièce à l’autre accompagné d’une simple voix des heures durant.


Assia quant à elle, est finalement venue hier soir, de rose bonbon vêtue. Un bonbon mou légèrement humide, emballé presque ouvert.
L’omniprésence de sa poitrine : une plaidoirie suffisante pour oublier le boudinage en règle de cette robe usée qui devait un temps être à sa taille.
Le reste ne fut que banalités et maux de tête.

Vacances Project

Ces jours ci comme une frénésie d’achats divers, et là, entreposés, des gadgets manifestement inutiles, de la technologie chromée et rutilante.
Jonchant le sol, du mp3, du mini-dvd, du logiciel bien lourd, du jeu, du gris et du noir surtout. Un monde de câbles sans fil.
Aujourd’hui, premier jour officiel.
C’est décidé, je vais filmer mes vacances.
Tout prendre et tout risquer, aller aux limites de la caméra, cachée ou pas.

mardi, juillet 25, 2006

Le gros bonnet, une autre et elle.

Une longue journée et la preuve de la nocivité des extrêmes.
Je passe 10h en compagnie d’une blonde victime d’hypertrophie mammaire.

A en être trop gâté, on en devient confiné.
Coupable d’une peine sans maîtrise : les laisser aller là, sans contrôle aucun, sur le bord des tables et du désir.
Alors les coutures se tendent et le coton imite des vergetures flanchant déjà là, et puis là, bientôt là aussi. Et la ptôse règne dans les lobes et les lobules.
Entre la troisième et la cinquième côte, mes yeux et des glandes. Impitoyablement aspirés.

Impossible d’en tourner le regard, celle là qui boit son coca light a passé une journée sans tête. Ses yeux sont bleus ou marrons, probablement.


Ce soir, un appel filtré, Assia, comme hier déjà.

Cette jeune femme s’ennuie. Métisse délicatement aguichante.
Elle prenait ma bite en main il y a un an, là comme ça, quelques minutes entre amis d’amis, et se présenter surtout.
Un second appel ce soir. Un deuxième refus, et une excuse de trop.
Elle n’appellera plus, sera certainement indisponible si je change d’avis. Juste parce qu’il le faut.
Quelle drôle de sensation de dire non.



Aujourd’hui, j’ai entendu une voix vers 14h, sans grain de sable aucun. C'est ainsi.

lundi, juillet 24, 2006

C'est ainsi.

Il règne comme un vent de canicule et la chaleur étouffe un peu partout à en entendre des grillons ou des criquets. Moi ce sont des cigales, et dehors et dedans.
Des hallucinations auditives sans doute. Mais il y a une voix aussi, pire il y a quelqu’un au bout dont je ne connais que ça, une voix et des bouts.
Je ne sais pas quoi en dire, anonyme ou pas ? Déjà loin de l’être.

Ces deux jours ont une ponctuation étrange et de nombreuses suspensions.
Un va et vient entre elle et moi, sans parenthèses.

Sur ma liste msn,, une me montre ses seins surtout quand elle va mal, en dessous d’elle on cherche à perdre du poids, plus bas on dort chez moi de temps à autres, ici on est allergique aux oreillers en plume, là on photographie l’ailleurs, encore plus bas une colocation, le même appartement, il y a Claire, Marine, il y a aussi Fiona, des amis, puis de tout, de rien, des petits trous partout.
Je ne veux pas que tu sois là.

Remplacer le conditionnel par un futur proche.

samedi, juillet 22, 2006

Du bon usage du passé

Si le mois de juillet marque l’arrêt des allergies aux chênes et cyprès pour certains, la fin du mois quant à lui témoigne en général d’une recrudescence d’appels féminins, les ex, célibataires.

Si les vacances estivales marquent les premiers amours adolescents, elles révèlent aussi de manière soudaine la fin des couples qui auront tenu depuis l’hiver. Ceux des pré-trentenaires, les vrais, les lourds, les éternels insatisfaits.
Là, en ce moment, pour nombre de femmes, une période de chagrin et de doute, de remises en question, de tourments, et du je m’en fou je pars avec des copines dans le sud.
Cosmo et Elle, acquiescent :
Aout : "comment réussir un amour d'été, pour vivre une parenthèse exquise en toute légèreté".
L'intérêt étant d'essayer d'oublier l'extérieur des parenthèses.

En attendant le Sud, principalement l’Espagne, destination convoitée des célibataires françaises, la fille seule souffre dans la canicule urbaine.
Dans ces moments, quoi de mieux qu’un autre célibataire. Mais pas n’importe lequel.
Pas d’inconnu là, sans sa propre ville : dévalorisant ; il faut le laisser aux vacances, les vraies, là ou on s’oublie en levant les verres. Là ou la proximité avec les copines offre un bain douillet pour commettre des accros d’images.
Offrir son cul dans un autre pays, un exotisme excusable.

Cette semaine, 3 appels comme on prend des nouvelles, des filles baisées jadis, récemment seules, disponibles, quelques sms aussi.
Errance sentimentale ou simple échec récent, un été seul c’est un réveillon de Noël sur France2. Alors, se demander qui appeler. Ces soirs ce fut moi, nous serons sans doute plusieurs.
Plusieurs à être d’une rassurante et pathétique stabilité, des valeurs sûres : une oreille, une addition et une bite. L’ordre varie rarement.

Du besoin de reconnaissance, se faire séduire juste un peu devant un dîner, c’est si bon.
Et puis constater qu’en face chez l’autre sexe, les situations sont symétriques comme la nature.
Ne pas voir l’autre pour lui mais d’abord pour soi. Etre invitée à y croire encore. Toujours.

Je ne verrai pas Amandine ce soir, je me masturbe à la place en mangeant des tomates Picard confites à l'huile d'olive. Séparément.

Vendredi, la vie sage

Une soirée devant une brochette de cailles au réglisse et 3 jolies blondes rôties aux uv.
Formatées, sponsorisées, empaquetées comme un plat Tricatel et ces culs comme du plastique, un trio de chattes pourtant propres et dépoilées, sans autre label que celui qu’un pathétisme affligeant.

Là, même l’alcool n’arrange rien, là, le vide quantique a bien une énergie.
Le point zéro devant un Tariquet doux, l'apoplexie.

Retour chez moi.


Depuis la fenêtre de ma chambre, des filles rigolent sur un balcon, une soirée, un mec drôle bien parti pour en baiser au moins une. Peut être une autre la soirée prochaine.
Entre 4 ou 5 rires, des nuances subtiles, des regards accompagnés, du touchage et du lissage de cheveux.
Derrière un rire deux jambes s’écartent délicatement, à chaque blague, chaque anecdote, chaque répartie, celui là se rapproche du but. Un but qui n’a pas de prix.
Nous sommes au moins 3 à le savoir ce soir.

jeudi, juillet 20, 2006

Du bon usage du quotidien

De la nécessité de faire quelques achats, alors Carrefour, Meylan.

La course du caddie est rapide, je fais attention à ne pas poser mais à jeter nonchalamment les fruits et autres victuailles dans mon chariot, aguerri à ce genre de gestes, le célibat affirmé, même pas voûté en poussant les roulettes rouges flambant neuf.
Ainsi, je fais peser, puis couper le fromage d’un franc « non, la moitié s’il vous plait ».

L’été, dans les grandes surfaces, la population âgée de caissières syndiquées est bouleversée par l’arrivée de plus jeunes, fraîchement étudiantes pour la plupart, prêtes à trouver un premier travail avant de quitter leurs parents pour une colocation de fac. Les tapis roulant, des bouquets d’hormones en petits tops blancs.

Les jeunes caissières se sentent étonnamment dans l’obligation de préciser le côté saisonnier de leur présence par des mouvements d’énervements, des yeux au ciel, des sourires moqueurs, des plaintes, des regards à la montre, comme un trépignement d’impatience pour leur future et riche vie : se faire sauter dans des pubs ivres mortes entre deux partiels.

Pléthore de choix en caisses.
La 13, la 24, la 34 sont ouvertes, libres, jeunes, mignonnes.
Le magasin est presque vide, le choix doit donc être rapide, je passe une première et unique fois en prenant soin de mémoriser les numéros.
Aubaine, la 24 se lève à mon passage, je retiens un pantalon moulant blanc taille basse. Je suis victime d’un shampoing effet volume de la 34 qui m’empêche de discerner ses traits, la 13 est une carte Pass, j’ai oublié mon code depuis des mois. Retour à la 24.

Là, en face de moi, une blondinette, Sabine.
Là en face de moi, un petit animal docile sans conscience aucune. Elle, comme les petits mammifères n’a sans doute pas conscience de sa propre mort, encore moins du chaos si simple dans un cerveau masculin de presque 30 ans.
Petits, certains arrachent les pattes des sauterelles, déchirent les ailes des papillons, moi je drague aussi les caissières, parce que le danger est équivalent.

Sabine commence donc à sympathiser estimant que mon âge est encore acceptable pour le sien ; que je pourrais sans doute comprendre son vocabulaire, et que ses problèmes présents ne doivent pas être encore si anciens pour moi.
Sa vie, son œuvre, son travail de serveuse, son bar vraiment pas cool ou on paye vraiment mal, les chaises de Carrefour qui sont vraiment pas adaptées à ses courbes. Nous échangeons beaucoup de vraiment.
J’emballe mes crevettes. Je regarde rouler une pêche blanche. Je me demande si sa chatte est rasée.

Elle habite en banlieue, travaille dans un bar pmu et traîne à la piscine municipale en Août.
Je ne la reverrai donc jamais. Il fait vraiment chaud aujourd’hui.

mardi, juillet 18, 2006

Dorian Gray

"Mon cher enfant, aucune femme n'est géniale. Les femmes appartiennent à un sexe ornemental. Elles n'ont jamais rien à dire, mais le disent avec le plus grand charme. La femme représente le triomphe de la matière sur l'esprit, et l'homme le triomphe de l'esprit sur la morale." Oscar Wilde.


Une journée qui paraissait banale quand je passe à ma banque, la société générale, place Victor Hugo. Je longe le Quick, reluquant ici et là comme un heureux toutou ce que l’été offre de mieux : des ribambelles de jambes, de poitrines et de culs sans âge.
Et puis voilà. Mon 17 juillet prend un autre chemin.
Une forme, des cheveux, un profil.

Loin d’imaginer qu’elle se tiendrait là, en face de moi, à dix, cinq, puis deux, et top.
Elle c’est Elle. Elle c’est F. Elle celle qui est partie. Elle une fin de moi.

Elle attend son repas, dehors, là ou on vend à emporter. Elle c’est tout à la fois.
Aujourd’hui c’est un coca et une barquette de frites.
Vivre dans l’image, dans le souvenir, dans ma perfection, dans un temps arrêté il y a quelques années. Une photo, une seule suffit.

Je m’arrête, dégaine mon téléphone comme une consistance là, tout de suite alors que je rapetisse chaque seconde. Sa tête va fatalement tourner. Et moi je vais en mourir aussitôt.
Les secondes passent…Je reste là, suspect, accusé. Levez vous.
Quelques minutes passent encore, si longues, si lourdes. Me voilà face au passé : le plus grand de mes prédateurs. Ma jambe gauche meurt en premier. Respiration.
Son attente traîne, j’ouvre les yeux.

Là, ce mélange de colère et d’odeur de frites. Là, 37° à l’ombre et moi, juste froid.
Je m’avance.
Nous parlons. Je ne suis que des yeux, je ne l’entends plus.
Elle est là, elle.
Elle qui a vieilli, atrocement marquée. Elle qui s’est laissée allée, elle et ses nouveaux kilos, là, et puis là, là encore, ses bras, ce ventre, ce haut minable, cette jupe marron douteuse, ce cul qu’on constate plus qu’on ne devine. Large, gros, mou.
Ce teint terne, cette carence martiale comme nos mots, ces voix stressées dans un flot de banalités propres aux anciens amants qui se rencontrent par erreur, dos au mur.
Ce portrait idolâtré depuis des années, la chute pour un fond touché le 17 juillet. Enfin.

Elle est une autre et pire, elle est Elle. Je suis un autre.

dimanche, juillet 16, 2006

Jour ouvré

Les volets et les yeux à demi fermés, un air chaud, des rideaux qui volent près d’un ventilateur Calor trop gros.
Une chemise bleu pâle Kenzo à fleurs blanches, Django Reinhardt, un portable qui vibre des âmes en peine. Je baigne dans l’Armani code avec un citron givré Picard.
Mon presque Lundi à moi.

Chaque dimanche est un éternel recommencement, une plongé dans les contacts, les possibilités, les ouvertures, les rappels, les prises de nouvelles.
Le dimanche est un travail.
Un sms le dimanche, un appel de quelques minutes : un investissement largement rentable.

Un jour avantageux pour revenir en mémoire de quelques unes, loin du stress des quotidiens travaillés. Le dimanche est un repos qui se souvient de tout.
Le temps de structurer, de penser, le temps d’imaginer, de projeter.
Le calme pour se laisser inviter.

En résumé, chaque dimanche est un pas vers le passé. Ma Mégane est une Deloréane. Ma bite Marty Mc Fly.
Un jour je me croiserais.

Hyperconsommation


25000 nouveaux membres s’inscrivent sur Meetic à travers le monde chaque jour.

Hier soir je prenais un pichet de rosé plutôt tiède dans une pizzéria.

A la table de gauche, une blonde bronzée portant un haut noir et un collier ruban autour du coup, en face d’elle, une magnifique métisse moulée dans un jean Diesel ; entre nous par moment, une serveuse approchant la quarantaine, également moulée, massivement vulgaire.
A quelques mètres, deux autres filles, une blonde aux traits fins, une métisse aux cheveux asymétriquement plaqués.
Devant moi, un menu, une foultitude de pizzas.

Bouillonnant en moi, un nouveau monde, fait de pâtes classiques et de culs à découvrir, de napolitaines et de françaises, avec ou sans anchois et des palpitations frénétiques. L’hyperconsommation. Le devenir au présent.

De la rencontre comme du loisir, de la blonde post ado, de la pré-trentenaire effarouchée, de la petite bourgeoisie rondement engraissée à la prolétarienne métissée, toutes sont là, présentes, intéressées, atteignables, consommables. Pourquoi n’en choisir qu’une.

Le sentiment d’attachement comme mutation d’un hypothétique amour : un graal périmé.

La lenteur d’un quotidien du couple, la vieillesse comportementale du binôme sexuel contrastent avec la fulgurance des comportements hédonistes d’aujourd’hui.

L’heure est au zapping émotionnel, l’ère de l’Homo Consumericus, une espèce de turbo-consommateur décalé, imprévisible dans ses gouts et ses achats, largement affranchi des anciennes cultures de classe, à l’affût d’expériences émotionnelles et de mieux-être, de qualité de vie et de santé, de marques et d’authenticité, d’immédiateté et de consommation.
Gilles Lipovetsky, Le bonheur paradoxal.

La longévité du couple du XXème siècle n’était qu’une conséquence d’un modèle patriarcal, d’une domination masculine psychologico-financière, d’une belle bite fière encore bien raide.

Paradoxalement, le couple qui dure, qui fonde et rassure, devient plus que jamais la chimère qui va stabiliser les peurs. L’idéal d’une relation pure et durable, le modèle social à tout prix. Quitte à en oublier les moyens, seule une belle fin compte. 7mn devant un verre en enchainant les prénoms, Meetic côté en bourse, hypermarchés pour célibataires.
Il faut y arriver.

J’ai pris une 4 fromages, en attendant de les baiser toutes, une par une.

vendredi, juillet 14, 2006

14 juillet

Un retour à la vie active s'impose.
Vu le coma désastreux des derniers jours, le pied dehors se doit d'être catastrophique.
Aucun contrôle, aucune restriction, aucune limite. Prendre et prendre, surtout ne pas donner.

lundi, juillet 10, 2006

Le laisser aller général prend de l'ampleur.
La première idée du réveil est désagréable et l'absence d'envie une multiplication de moments quotidiens. Le travail n'est plus qu'une ombre entre quelques lectures somnolentes.
Il me faut des vacances.

samedi, juillet 08, 2006

En vrac

Un vendredi et un samedi sans sortir, à peine une timide séance de bronzage campagnarde. C'est triste. Vus les choix disponibles, il vaut mieux parfois rester chez soi.

Je retourne donc chez Picard, le sac isotherme craquant de cadeaux alimentaires que je m'offre avec un plaisir solitaire. Et puis il y a cette vendeuse.
A première vue, elle a simplement de jolis yeux bleus et la voix grave, un brin masculine, assez autoritaire.
A seconde vue, elle ne se maquille pas pour travailler, elle a le cheveux lisse, chatain et un corps invisible sous un accoutrement blanchâtre siglé du logo du magasin. Une fille banale.

Pourtant, à force de la voir, de la voir m'encaisser, comme le refrain d'une chanson d'été qui traine en tête, cette fille banale sort du lot.
Trois regards. Le premier quand j'entre dans le magasin, le second quand elle commence à décoder mes achats, le dernier, légèrement appuyé pour dire au revoir.
Pendant son premier et son second, je pense à ses seins, son cul, sa bouche, ses mains partiellement sales. J'attends le dernier comme le bout de chocolat qui termine un cône glacé. Je sors, et je l'oublie.

Cette semaine j'ai vu Sandrine1, eu un appel de Sandrine2, puis Sandrine3, la serveuse d'un restaurant cité ailleurs.
J'ai vu Delphine, Agnès, Vanina. J'ai donné ma carte à Katia.
J'ai rappelé Alexia.

Dans la libido il y a des hauts et des bas.

Je suis en bas.

mardi, juillet 04, 2006

Chouchous, beignets, aréoles.


Au delà d'une certaine température, mon activité se résume à me remplir de Coca entre deux glaces Picard qui sont, reconnaissons le, plutot moyennes.
Depuis une semaine mon frigo est vide; des papiers, courriers, chemises, dvd, stylos, se posent et se déposent dans des coins qui se rapprochent de plus en plus du milieu des pièces.
Le laisser aller est parfois fulgurant.

Dehors, des grappes de gens sous les arbres, collés entre eux dans l'ombre de quelques terrasses. Une seule et géante tête qui regarde passer les trams et les autres, une masse sociale informe qu'on ose à peine voir, un tribunal des goûts vestimentaires et physiques qui sourit là en douce sur le passage de quelques uns.

Pour d'autres, la plage déjà, le repos, parfois seins nus dans une ambiance qu'on imagine saine, sous forme de vacances, une mixité sans code.
Faux.

Là comme ailleurs, la pression, l'exclusion, le regroupement, l'âge et les corps, sont soumis à des lois sociales puissantes et inaltérables, entre les grains de sables.

Ainsi, pour les seins nus "chaque femme doit respecter un code de comportement précis selon sa morphologie, son âge, sa culture et le contexte de la plage, comprendre les signes envoyés par les regards qui se portent sur elle et y répondre par des positions du corps et des gestes adéquats.

Ceux qui "n’ont rien pour eux" sont malheureux du regard qu’ils attirent sur eux, mais ils doivent l’accepter, car c’est la seule manière pour eux de "se regarder" de comprendre leur place et ce qu’ils doivent faire.
De se regarder dans le regard des autres.
À défaut ils risquent tout bonnement de perdre la qualité d’être humain.
En d’autres termes : il est possible de rester un être humain même quand le destin n’a pas été généreux, mais à la condition de savoir tenir sa place et d’obéir scrupuleusement à un code de comportement beaucoup plus rigoureux que pour ceux qui sont mieux lotis .

Ou plus généralement, "seule l'élite de l'élite de la jeunesse et de la beauté a vraiment tous les droits : tous les autres doivent se positionner et apprendre leurs limites."

Jean-claude Kaufmann, Sociologie des seins nus.

Je bois trop de Coca.

lundi, juillet 03, 2006

Apres tout


Il fait chaud, sec et lourd. Les gens sont dans la rue samedi soir.
Il y a plus de français que d'habitude.
Moi, devant une 4 fromages, chaude, sèche et lourde. J'aime bien l'Italie.

Quand mes parents partent en vacances, j'hérite d'une Mercedes Slk. C'est plus facile avec les filles qu'une Mégane diesel, mais je ne sais pas pourquoi. Et puis c'est sans doute faux.
Il faut surtout avoir une bite de bonne taille, plutot large et relativement longue. Il faut aussi qu'elle soit vigoureuse, agréable à l'oeil et polyvalente, un peu comme une Mercedes Slk.

Déjà, mon Bw's au lycée me donnait accès à quelques culs plus minces que les autres, moins sauvages aussi. Il était bleu et attirait les redoublantes, celles qui sortent avec des mecs dangereux et costauds. Moi je n'étais ni l'un ni l'autre, alors j'ai eu un Bw's et je les ai eues quand même. Finalement les choses n'ont pas changé. Je me branle à peine plus maintenant.

On parle souvent de substitut phallique, de besoin de s'affirmer, de manque de confiance, d'envie de puissance, bref, une panoplie de névroses plus ou moins bien dissimulées, typiquement masculines.
Ce n'est pourtant pas possible qu'une Mercedes attire plus les filles qu'une Laguna Break, avec ce coffre si volumineux, cette carte pour démarrer, ce grand espace pour les jambes, même à l'arrière. Il doit y en avoir, là, excitées par l'envie de venir poser leurs culs, juste deux minutes, dans un diesel Renault rutilant, familial et finalement, tourné vers l'avenir de l'espèce.

Et puis peut etre, peut etre que finalement le subtitut est vécu des deux côtés. S'assoir dans un Slk, un adultère fantasmé.

Le code n'aurait pas lieu d'etre si il n'y avait personne pour le déchiffrer.
Changer de volant un jour, juste pour voir le monde autrement. Terrorisant.