Premier jour
Voilà, premier jour officiel de vacances.
S’envoler et laisser le congélateur fermé, oublier la vendeuse aux yeux azurs du logo Picard, finis les culs familiers, les boulangères, caissières, vendeuses, serveuses. Terminé les CAP à bac +2. Fini la facilité quotidienne.
Fini le laisser aller tranquille pré-trentenaire dans une moyenne ville de province.
Je pars avec un jeune divorcé, ami d’enfance.
Si les vacances en Crète, seul il y a quelques années avaient permis de mettre la main sur une journaliste à la maturité affirmée et sa copine de solitude, une pseudo sportive venue crapahuter et farfouiller l’arrière pays, ces vacances se poseront cette fois sous le signe du jeune cul de l’autochtone, en binome.
Amandine tente de se joindre à nous pour ce séjour sans destination encore.
Solitude touchante du célibat libéré, punition du libertinage butinant sans soutien social et amical suffisant.
Impudence d’imaginer partir en vacances avec du connu, de l’outil néolithique à peine modernisé, du fossile rocailleux aux larges seins blonds balancés d’un rire beuglant comme on égorge un jeune veau. Non.
Un Non téléphonique, pour éviter le risque de craquer devant elle, devant des restes encore plaisants, la béance d’une sillon mammaire et des yeux bleus vides, mais bleus.
Non à l’agraire vision des vacances muent par un partage relationnel mixte alors que le plaisir visé n’est axé que sur une connaissance profonde et furtive de l’autre. Accessoirement même sur les monuments et sites historiques.
Hierarchiser les besoins : le but d'une vie.
En attendant la troisième semaine d’août, partir avec quelqu’un d’autre, peut être.
Plus connue sous les traits d’une voix et de quelques textes.
Quitter nos villes, rencontrer nos personnages dans une autre. Digne d'intérêt.
En attendant enfin ces prochains jours, éviter la léthargie évidente, le réveil hypertardif d’une hyperalcoolisation, bref, tenter l’attitude saine moyenne et si désagréable requise les jours chômés.
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