vendredi, décembre 29, 2006

A domicile

Ici, maintenant, sur une clé usb, des centaines de photos de Russie.

La maman d'Anna raconte, et je vois sa fille défiler, danser, cuisiner d'interminables minutes.
Je ventile à coup de hum et de oh, prenant soin de ponctuer toutes les 3mn avec un oh/hum, tres jolie cette photo. La soirée ne fait que commencer, pire, il est 18h30.

Bientot il y aura l'autre mâle français quadra, et on s'échangera nos peurs tous les deux une fois de plus. Ces non-dits franco-russe.
Pour l'heure, mère et fille s'activent dans la cuisine. Je suis Al bundy baignant d'une absence totale de délicatesse. Mon "si vous voulez de l'aide" transpirait la honte et la haine de tous les autres à part moi. Cette question ne pouvant accoucher que d'un "non merci c'est gentil".
J'attends qu'on me nourrisse, qu'on mette du liquide dans mon verre, qu'on diaporame les photos, qu'on me prenne en bouche ou qu'on m'insulte. L'essentiel but reste d'en bander fort.
Un simple monstre éjaculant de chaque orifice.

Hier, Assia et Amandine nous accompagnaient, et j'ai bu encore et encore, pour en rendre une plus jeune et l'autre plus mince. Ces deux bonnets D se sont contentés d'être faciles, rieuses et courtoises. Ne pas chercher à comprendre à qui est cette main étant la seule attente à laquelle elles répondent encore parfaitement.

Embarqué dans une sauce sociale pathétique au centre d'un pub médiocre, échanger quelques palpations et regards dans le desespoir du temps qui passe. Il passe, je bande moins et je rentre seul.
Malgré leurs deux culs plutot dociles, je reste inerte comme devant les photos de la russie familiale.

S'envoler.

jeudi, décembre 28, 2006

Retiens la nuit

Une journée longue, pleine de dévotion nécessaire, pour un détour sur Lyon. J'offre donc à Anna du temps de vacances, quelques bijoux fantaisistes et une robe Maje.

Je préviens ensuite que je sors ce soir, avec deux amis. Il n'y a plus rien à en dire.

La pause est méritée, replonger quelques heures dont un monde d'excès, de chattes inconnues et d'opulence. Assia nous accompagnera un moment, juste pour faire monter la pression et l'envie. Juste pour rassurer les autres par sa présence féminine.

mardi, décembre 26, 2006

Obiwan

Voilà.

Voilà Noël 2006 passé, et comme tout le monde ou presque, on a bu, échangé quelques cadeaux entre amis, on a déjeuné lentement en se souvenant des bienfaits des repas rapides, on a écouté, raconté, remballé les habits du dimanche.

Les Scénics dans les rues brillaient de mille feux, et dedans, sentant le sapin vanillé accroché au rétro, les papas ont bien passé l'aspirateur à l'éléphant bleu juste avant de trimballer les mamies et les mioches des autres. J'ai baisé Anna avec un bonnet rouge et blanc, sans en rire. Voilà Noël.

Ce blog est hélas délaissé depuis quelques temps parce que l'élément particulier se transforme en un anodin banal et routinier. Et si quelques rendez-vous n'ont encore été pris que pour confirmer la théorie, il semble que la pratique est dépassée pour l'heure, tout espoir de cadence chaotique. Le sapin, aussi bancal soit il, est bien présent dans la salle à manger, enguirlandé comme moi par un lien hypnotisant de sérénité.

Anna brille et je m'éteins, en rouge, jaune, bleu et vert.

Heureusement, l'implacable logique prend place et je baise déjà moins le présent que certains souvenirs passés. L'apport d'oestrogène et de progestérone ne lui ont permis qu'une augmentation mammaire relativement faible et finalement décevante.

Le seul avantage apparent étant un achat de petits tops facilité par une absence totale de réflexion-projection, épargnant les essayages laborieux. le budget "dessous" se trouve également largement amputé comme elle. Pour autant, je n'ai encore rappellé aucune fille à bonnet C ou D. L'année se terminera petitement.

mercredi, décembre 13, 2006

2h47

Dans la banalité d'une insomnie, une solitude accompagnée.

Je laisse la compagnie au lit pour retrouver cette vérité qui se vit seul.

L'insouciance est un continent submergé depuis longtemps, depuis que le premier pari a échoué, et que l'unique a pris part de se multiplier. Ainsi, le grand sentiment est un modèle variant des chaires, encore et encore jusqu'à son épuisement.

Partager la jeunesse d'Anna est un détour pervers, et j'avance à reculons vers le Mako moulage.

Comment fait elle pour s'extasier d'une ficelle emballant un paquet cadeau, d'un nuage rosé accrochant les montagnes, d'un calendrier de la poste, d'un pain au chocolat rapporté pour son goûter, d'une simple bite trentenaire.

Les premières fois s'endorment quand les autres se souviennent des leurres.

lundi, décembre 11, 2006

Au fond du couloir à droite

Je vais repeindre un mur en rouge mat et assoir devant, un louis ghost noir laqué.
Ensuite un autre mur deviendra gris. Alors je vais refaire toute la pièce, et y foutre des gens à boire et à manger, pour qu'ils se regardent et crachotent leur vie en distrayant la mienne.

Avant, ici, je baisais n'importe qui avec ma colocataire endormie derrière la porte d'en face.

Baiser trouvait son sens dans la multiplication furtive et non dans la réalisation, dans l'idée plus que dans la concrétisation. Profiter du partage intense de deux corps, un contrat déterminé dans l'amalgame vaporeux des pensées dont la baisée ressort comme une simple cible, une ambition passagère.

Quels que soient les endroits et les jeux, aujourd'hui ce verbe perd totalement son sens. Malgré la meilleure volonté, malgré les lieux et les occasions, le quotidien ne se baise pas.

La prétention des autres au profit d'une seule. La pire des fins.

jeudi, décembre 07, 2006

Z.I

La vie de masse, la galerie commerciale d'un Géant Casino, sur une banquette en skaï rouge et grise suintante. C'est ici, le cimetière des éléphants pour anciennes jeunes serveuses; quand tout s'écroule, les pommettes, les lèvres et les seins. On s'y expose quand même.

Au centre du comptoir, gang-banguée du regard par quatre ou cinq habitués des Ricards, demis, et petits blanc, presque palpée à chaque service, la serveuse quadra sert et meurt un peu plus à chaque verre. Pire, elle a l'air d'aimer ça, comme une dernière reconnaissance.

Ils arrivent ces moments ou n'importe quelle main au cul fait l'affaire, ou l'on découvre des charmes finalement cachés, même à l'ouvrier du Kiloutou d'à côté et son veston jaune. Elle prend place entre eux sur ce tabouret grinçant, joue des cheveux et du regard. En un instant, elle rend les putes de Benidorm élégantes et glamour.

Ici on change ses pneus l'hiver, Euromaster devient un passage nécessaire, le temps se tue en zone industrielle.

mardi, décembre 05, 2006

Hansel et Gretel

La voix toujours familière, la pulsation légèrement accélérée l'espace d'un instant, celui d'un souffle. Des non-actes pour des trop-dis, sans doute plus que l'ennui.
Créer un imaginaire aux murs en pain d'épice et ses fenêtres en sucre, puis rester là, dans l'emballage, comme deux gourmandises inachevées. Ou presque.

Maxicosmos

J'achète des mini canettes de coca depuis que j'ai une mini vie faite de mini sorties.

La quantité ne s'apprécie plus ces jours ci. Je mange moyennement, je bois moyennement, je baise moyennement. Omnivore psychologique est une condition de l'ennui, envions les maniaco-dépressifs.
Et puis constatons qu'une entrée, plat, dessert, ça fait trop pour ce que les gens ont à dire. Je fais du plat et du dessert, uniquement. Obligé de partager 30mn d'anecdotes en plus, d'écouter narrer ces vies clonées de bonnes intentions, de resservir de l'eau.

A voir cette brune de 27 ans, rondouillarde assumée se goinfrer de graisse au déjeuner, flanquée d'un haut blanc informe faussement dentellé C&A, deux plats sont déjà trop.

Elle est là, sans aucun maquillage, souriant uniquement quand son ventre éparse est comblé, l'oeil bovin hypertrophié surplombant une bouche fine possédée par des cordes vocales populaires, paysannes, a une frontière ambigûe du règne animal.

Celle là fera 2h d'embouteillage dimanche sur le parking d'Ikea pour une étagère à 20 euros, main dans la main avec un mâle sans consistance, résigné mais héroïque.

Le monde du 42/44+ est globalement lent, pointé d'humour et d'autodérision piquante. Un monde créé de toute pièce par une incapacité physique à donner de l'envie, une évolution nécessaire pour trouver une vague reconnaissance.

Celle là enfantera bientôt, mission ultime, pardon social du laisser aller général. Elle en fera sûrement 3, prêts à s'épanouir dans les larges assises du grand Scénic familial blanc.

dimanche, décembre 03, 2006

Marcher droit

La balance est équilibrée, je me masturbe autant que je la baise.
Le tout bloqué, un regulateur de vitesse et d'humeur, sur une autoroute sans paysage.
Je n'envoie plus de sms aux autres, donc n'en reçois plus. La période est propice à une forme de régression, cet échange de procédés argent et sécurité contre attention sans négation.

Elle s'occupe de moi comme si j'étais toujours malade. De la queue au ventre en passant par le reste. Du babillage facile, on en inverserait presque les rôles.
Elle pleure aussi, assez souvent, pour un oui pour un non, et surtout pour des nons.
Je n'arrive ni à culpabiliser ni à regretter ses larmes. Je suis un peu mort de tout ça. Les je t'aime et les pleurnicheries n'ont plus qu'un effet rassurant.

La semaine s'écoule d'abord professionnellement et les changements s'enchainent. J'échange ainsi quelques collègues moches contre d'autres du même acabit, l'âge en plus. L'ambiance est lourde, pesante.

Main dans la main, devant les chalets du marché de Noël, ça mange du pain d'épice et du vin chaud, ça tient à tout voir, même les têtes de chien en bougie faits main. Elles sont toutes un peu pareil quand approche Noël, ce sourire niais aux lèvres parcequ'il y a une main au bout de la leur. Chaque année c'est pareil, le prénom est bien le seul changement apparent.
Je mange des chataîgnes en regardant quelques guirlandes clignoter, sagement.