mardi, décembre 05, 2006

Maxicosmos

J'achète des mini canettes de coca depuis que j'ai une mini vie faite de mini sorties.

La quantité ne s'apprécie plus ces jours ci. Je mange moyennement, je bois moyennement, je baise moyennement. Omnivore psychologique est une condition de l'ennui, envions les maniaco-dépressifs.
Et puis constatons qu'une entrée, plat, dessert, ça fait trop pour ce que les gens ont à dire. Je fais du plat et du dessert, uniquement. Obligé de partager 30mn d'anecdotes en plus, d'écouter narrer ces vies clonées de bonnes intentions, de resservir de l'eau.

A voir cette brune de 27 ans, rondouillarde assumée se goinfrer de graisse au déjeuner, flanquée d'un haut blanc informe faussement dentellé C&A, deux plats sont déjà trop.

Elle est là, sans aucun maquillage, souriant uniquement quand son ventre éparse est comblé, l'oeil bovin hypertrophié surplombant une bouche fine possédée par des cordes vocales populaires, paysannes, a une frontière ambigûe du règne animal.

Celle là fera 2h d'embouteillage dimanche sur le parking d'Ikea pour une étagère à 20 euros, main dans la main avec un mâle sans consistance, résigné mais héroïque.

Le monde du 42/44+ est globalement lent, pointé d'humour et d'autodérision piquante. Un monde créé de toute pièce par une incapacité physique à donner de l'envie, une évolution nécessaire pour trouver une vague reconnaissance.

Celle là enfantera bientôt, mission ultime, pardon social du laisser aller général. Elle en fera sûrement 3, prêts à s'épanouir dans les larges assises du grand Scénic familial blanc.