lundi, décembre 11, 2006

Au fond du couloir à droite

Je vais repeindre un mur en rouge mat et assoir devant, un louis ghost noir laqué.
Ensuite un autre mur deviendra gris. Alors je vais refaire toute la pièce, et y foutre des gens à boire et à manger, pour qu'ils se regardent et crachotent leur vie en distrayant la mienne.

Avant, ici, je baisais n'importe qui avec ma colocataire endormie derrière la porte d'en face.

Baiser trouvait son sens dans la multiplication furtive et non dans la réalisation, dans l'idée plus que dans la concrétisation. Profiter du partage intense de deux corps, un contrat déterminé dans l'amalgame vaporeux des pensées dont la baisée ressort comme une simple cible, une ambition passagère.

Quels que soient les endroits et les jeux, aujourd'hui ce verbe perd totalement son sens. Malgré la meilleure volonté, malgré les lieux et les occasions, le quotidien ne se baise pas.

La prétention des autres au profit d'une seule. La pire des fins.