mardi, octobre 31, 2006

Temps mort

Il y a une poupée ici qui ne dit toujours pas non.

Je filme Anna presque sans scénario, presque sans nouvelles envies. Son naturel joueur est malgré tout étonnant pour une amateur : je passe de bons moments.

Severine est en vacances plusieurs jours. Etre attiré par quelqu'un de moins bien.
Anna est plus grande, plus mince, plus gracieuse, plus hors du commun.
Severine est une autre jolie fille. Elle est une autre surtout, une inconnue, la raison même de son attirance. Un mélange classique d'interdit et de mystère. Rien de nouveau dans les relations humaines.
Dans un cliché parfait, je vivote agréablement, baignant dans le contentement total de la sécurité et sa porte de sortie. Tout est pourtant clair.

samedi, octobre 28, 2006

Quelques grammes sans réponse

Une heure complète peut s'écouler sans l'ombre de la moindre envie.

Une simple éjaculation, ensuite le regard vide.

Toujours une question, juste là, après cette giclée banale.

Est ce que je ne viens pas de définir l'injustice.
Pourquoi tous ces moyens pour cette fin.
Pourquoi en être arrivé là, avec celle là.
Pourquoi encore elle.
Pourquoi rester.

Déjà passée, déjà faute grave, déjà parti.


Ainsi, dans le tourment, la quête est une traque. Chaque éjaculation est une question à la réponse aussi soudaine qu'une crise d'épilepsie. Une décharge cérébrale là, qui en suit simplement une autre. La poésie est morte.

La multiplication des expériences pour une équation.
Et s'il y avait une réponse différente. Peut-être.
Et si toutes les questions suffisaient pour excuser une giclée de solution. Mieux.

vendredi, octobre 27, 2006

Si on déjeunait ?

Son décolleté est béant. Un gouffre. Le centre de la Terre.

Alors aujourd'hui, j'ai du mal à retenir mon regard, elle doit le remarquer. Tant mieux, tant pis.

Elle ne sait absolument rien de moi, et comme la plupart des femmes dans les premiers rendez vous, se raconte sans cesse sans délicatesse aucune. Je déjeune à la Cour des Miracles entre anecdotes et longs récits, encore et encore.
On frôle de peu l'intimité de mycoses vaginales.

Mes pensées se promènent sur son corps, son petit haut machiavélique, sa manucure, pour s'attarder enfin sur une seule et unique question : pourquoi a-t-elle coupé ses cheveux cette petite conne.

Severine est célibataire. Je peux l'être pour une nuit. Deux. Quinze. Elle ne sait rien.

jeudi, octobre 26, 2006

Celui qui était innocent

Le sms de Severine ce matin se soldera par un second déjeuner en face de la jeune brune.

Ses lèvres sont chargées, trop, presque luisantes, Séverine frôle aujourd'hui la vulgarité. Parfait. Tout est ainsi étalé pour moi : seins, yeux, épaules, fesses. Une presque vulgarité qui démange; je déjeune avec des Toc, compulsivement troublé.
Cette vulgarité, mon excitation primaire, un tartate de crabe, une bouche aux lèvres charnues, parfaitement dessinées. Ma bite dedans sous les traits d'une sôle au miel.

Les éléments sont réunis, le vent commence à se lever en moi, là, après le poisson. Cette vulgarité parfaite est de celle qu'on demande d'abord pour mieux réprimer ensuite, celle que bon nombre d'entre nous voudront éteindre ou contrôler dans un spasme de pseudo jalousie.

Séverine sourit, parce que je suis obligé d'être drôle. Je pose ma main sur son bras, une furtive seconde, une amorce de manipulation. Café terminé, je règle l'investissement.

Le premier sms lui "avait fait plaisir de me revoir"

Quelques autres arrivèrent le soir, par diplomatie relationnelle. Se soucier de savoir comment va l'autre depuis la rencontre, demander des nouvelles sans attendre de réponse autre que la trace écrite d'une présence inconnue, un nouveau favori rassurant.

Le second sms est celui qui "a passé un très bon moment"

Je suis déjà coupable au procès, inutile de plaider.

lundi, octobre 23, 2006

Scalextric


Jouer à arreter de fumer, et cacher des cigarettes ici et là. Jouer à envoyer des sms à des filles qui ne comptent pas, avec le message contraire. Jouer à plonger le regard et dire du faux pour contempler un certain vrai. Jouer à mettre un deuxième nom sur la porte, comme si c'était le dernier. Jouer à la poupée avec une vraie, jouer au garage avec les fausses. Jouer à prendre le XO pour du Yop.

Ils marchaient tres moyennement les TCR changements de file, mais ça avait l'air tellement mieux que les rails.

C'était un simple gout de libertinage avant l'heure.

Divagation


Le virage, celui ou l'on encaisse les jets, est une longue courbe digne d'un 1er Mai 94 à Imola.

Ce virage ou les points de ruptures sont autant de dualités entre stress et rejet total de toute activité travaillée, entre coït sentimental et masturbation désordonnée. Ejaculer avec une proposition circonstantielle de lieu variable, c'est mieux.
Dans l'improbabilité d'un choix, j'attends.

Une attente en courbe, au paysage mamelonneux.

Osciller entre travail et négligeance, entre désir altruiste et plaisir facile. De la satisfaction irrégulière du même corps, et une petitesse mammaire qui déjà attire ailleurs.

Le priapisme mental absurde est né de possibilités mort-nées, de rencontres sans lendemain, pire, sans soir. Faire bon usage d'une journée complète, vite.

dimanche, octobre 22, 2006

Entre adultes consentants

Il y avait 18 personnes chez moi.

On appelle ça des proches. Ce sont ceux qui en général, se rencontrent plus souvent que les autres. Ceux qui donc, en entendent plus que les autres. Les moins contraignants. Ceux qui suivent, qui longent, qui croisent. Rassuré par des solitudes connues.

J'ai posé une main sur ses fesses, puis volé des lèvres. Là, dans la chambre. Dans une autre pièce, j'ai embrassé. Encore. Elles étaient deux.

Quelques secondes suffisent pour être vu. On m'offre un trait dans le noir.

Tout autour on échange, on bavarde. Anna m'enlace. Je suis un être illégitime. Une imperfection parfaitement aguerrie aux gestes de destruction.
Valsent Séverine, Stéphanie, Claire et d'autres, en simples pensées. Les revoir encore, juste par amour de la différence.
Je m'agenouille vers 4h décomposant les amuse-bouches Picard par voix orale, presque sans bruit, dans le reflux visqueux de l'habitude.

vendredi, octobre 20, 2006

Severine

Severine est venue, sans cheveux.

Severine les porte désormais courts, trop courts. Petite conne. Je suis d'abord déçu mais le reste de son corps me fera finalement passer un bon repas.

Le déjeuner s'écoule, et avec lui la certitude que les femmes jeunes sont désormais à privilégier. La femme jeune ne questionne pas, ne doute pas, la femme jeune parait, se raconte et se vend en oubliant totalement l'autre. Un bonheur.

Sa peau est lisse, tendue, élégamment maquillée. Son cul visiblement ferme parce qu'elle a fait beaucoup de sport, Séverine. Y compris à haut niveau. C'est incroyable comme chaque fille de 20-25 ans semble avoir fait du sport sérieusement, avant. Et puis, ça finit en face de moi, avec des souvenirs de compétition à raconter.
Il suffit d'avoir l'air intéressé et de manger proprement. Insister sur un regard de temps en temps.

Cette fille a 22 ans, j'oublie de dire mon nouvel âge.

Severine danse, la Salsa principalement. J'oublie de préciser qu'à moins de 400m, Anna nettoie l'appartement. Elle y danse aussi.
La charlotte aux abricots est douce au palais, fondante. Severine brille.
Je me demande depuis combien d'années je ne connais plus la culpabilité.

jeudi, octobre 19, 2006

Oscillococcinum

Le mal se rapproche.
Evité avec une blonde il revient sous les traits d'une brune. Il revient et nécrose déjà la fragile possibilité d'un compromis. Le concept fidélité souffre par fulgurance, bientôt il sera trop tard.

9h et la rencontre de Séverine, son tailleur noir, ses talons fins, ses yeux verts. 9h15 dans ce bar de quartier, et l'adultère commence déjà entre le lobe droit et le gauche, quelque part une connection, quelque part une information électrique : l'idée de grimper tout en haut du ponton, l'envie de plonger. En dessous, une Séverine.

La jolie brune est ouverte, précise que sur cette carte qu'elle me donne, il y a également le numéro personnel griffoné rapidement. Le numéro qu'on appelle quand le labeur est fini, quand le temps est au loisir, au laisser-aller, au plaisir.
Celui là même qu'elle m'offre en le répétant 2 fois. Numéro personnel.
J'ai 3 tiquets magiques Carrefour qui donnent droit à 3 euros de bon d'achats. J'ai gagné sans jouer un peu de Séverine dans un minable bistrot de quartier.

Elle me prend de court, propose un déjeuner demain, envoie son premier sms vers 11h. Le temps n'est plus aux filles sauvages. Les manoeuvres sont terminées. Le temps est au furtif, au simple. De l'homéopathie, et baiser des granules. Vivre de l'innocuité.

lundi, octobre 16, 2006

L'empire de Mû






Quelques cadeaux plus tard...

Le monde n'est pas différent. Je me sens juste pire.


J'ai poussé sa tête le vendredi 13 au soir parce que ma queue ne disparaissait pas entièrement dans sa gorge. Je l'ai enfoncée jusqu'à entendre ce prémice de régurgitation, suivi d'un léger début d'étouffement. Il manque encore deux centimètres, peut etre trois.

Le filet de salive était opaque, timidement éclairé par une bougie vanille-orchidée Carrefour et baigné de Bacardi.

Samedi j'ai acheté l'intégral des mystérieuses cités d'or; ai gagné encore un centimètre pendant le 6ème épisode quand Esteban rencontre Tao sur son île.
Tandisque le groupe découvre les secrets du vaisseau Solaris poursuivis par les espagnols, je coule lentement dans ma 30ème année, tiède et glauque, mais totalement comestible.

jeudi, octobre 12, 2006

La veille au soir

Demain, je serai effacé de centaines de milliers d'annonces Meetic.
Demain, je ne serai plus un jeune homme entre 21 et 29 ans.

Avoir 30 ans, violemment.

mardi, octobre 10, 2006

Insoutenable légèreté


Il reste 3 jours.
Période idéale pour s'autocongratuler, se faire des cadeaux au nom d'une excuse globale. Vieillir.

Ainsi, loin des vitrines ou toute sorte de lieu public, une autre mode existe, la mienne.
Un non-sens autodestiné ou le mauvais goût est une valeur sûre de l'excitation éphémère, comme toujours.
Eviter le surplus de maquillage et les chants russes.

dimanche, octobre 08, 2006

Alien

Quand il n'y a rien à dire, inutile de l'écrire.

L'univers prend un ton rosacé depuis quelques jours. Il faut me sortir de là. Je n'en ai plus la force. Je vais m'assoir sur le bord d'un trottoir, tendre la main. Et faire la pute aussi, qu'on me sorte de cette maison close.

Cet enfer envahissant, cette naissance, désormais extraordinairement réelle, d'une complicité. De celle qui nécessite le partage d'une couche et d'étages de réfrigérateur. Ces regards que nous seuls pouvons comprendre, ces instants loin des autres entre dessert et café.
Je le vois venir, ce futur niais qui tend la main à coups de "mone chairi". Ces gens, ces commerçants qui m'appellent déjà nous. Qui parlent de moi à quelqu'un d'autre que moi. Je le vois celui d'en face qui attend de lire un second nom sur la porte. Ces mains dans les mains, ces tailles agrippées, ces pas calqués, quelqu'un sort de la monnaie quand j'arrive au péage. Trop. STOP.

C'est trop.

Le trop qui a pris forme.

Ce trop, Samedi, est devenu blonde.

Un de ces trop de 28 ans, mince, sophistiquée, souriante, une frange asymétrique, un jean moulant, un petit top blanc. Elle nous parle, ici, dans ce show room design.

Je bois ses lèvres et ses yeux dans des secondes privées.
Dans sa rétine pétillante, je me grave et me vautre, comme un dernier coup de rein hautain. Mon adn entier dans le regard, et que cette conne le lise et comprenne, pitié.

Qu'elle comprenne que je suis perdu, et qu'elle seule peut arreter ce cirque. M'allumer un bon coup pour éteindre tout le reste. Simplicité.
C'est là, à coté d'Anna, c'est là, que cette envie doit vivre, entre une lampe Ingo Maurer et un fauteuil Mooi.

J'achète une MégaToloméo d'Artemide en parchemin; cette tete blonde et son corps, ce corps à baiser, à baiser par moi.
Dans le Off Kartell d'à côté, dans les Louis Ghost ou sur la table basse Gae Aulenti.
Se voir en elle comme une implosion de limpidité.

Sorti de moi, ce trop. Un monstre de naturel.

Je suis bien, maintenant.

mercredi, octobre 04, 2006

MonoZeclar

Elle se lève et va nettoyer des parties de son corps dans la salle de bain; ça lui prend moins de trois minutes. J'ai une angine alors je mange peu, mal, par hasard.
J'éjacule donc de petites quantités timides, légèrement blanchâtre, sans déranger. Si je n'étais pas poli tout cela se ferait dans le silence. Bienséance.
Elle lance un dernier sourire quand son visage se redessine vers la fenêtre, se colle à moi, et s'endort dans un souffle léger reposant.
Je suis malade.

lundi, octobre 02, 2006

Mélancolie

Il y a une infinie tristesse à déambuler dans les couloirs de Carrefour une liste à la main.

Cette liste n'est pourtant qu'un début. Cette liste c'est l'autre avec tout ce qu'il implique, une perte partielle de liberté, sous le nom d'osmose.
J'affiche désormais mon statut de non célibataire en sortant un papier plié en quatre, aux lettres rondes sur des lignes parallèles, droites, appliquées. Il y a un coeur ou une fleur en ponctuation parce que Anna était mineure il y a un an.

Au bout du tapis roulant, une caissière obèse. Je couve quelque chose.

dimanche, octobre 01, 2006

Essouflement

Dimanche calme.

Une grosse blonde décore l'appartement d'une fille mince. L'ami de la fille est mince aussi, mais la grosse blonde a plus d'humour, et plus de goût , alors elle prend l'appartement des minces en main. De l'humour et du goût, ça ouvre les portes de certains.

Je regarde la télé depuis ce matin, du Locabiotal dans le nez et du Toplexil dans la gorge. Je ne mets plus d'Euvanol depuis hier, l'huile essentielle de menthe semblant être plus efficace que celle de géraniums.

Dimanche calme.