dimanche, octobre 08, 2006

Alien

Quand il n'y a rien à dire, inutile de l'écrire.

L'univers prend un ton rosacé depuis quelques jours. Il faut me sortir de là. Je n'en ai plus la force. Je vais m'assoir sur le bord d'un trottoir, tendre la main. Et faire la pute aussi, qu'on me sorte de cette maison close.

Cet enfer envahissant, cette naissance, désormais extraordinairement réelle, d'une complicité. De celle qui nécessite le partage d'une couche et d'étages de réfrigérateur. Ces regards que nous seuls pouvons comprendre, ces instants loin des autres entre dessert et café.
Je le vois venir, ce futur niais qui tend la main à coups de "mone chairi". Ces gens, ces commerçants qui m'appellent déjà nous. Qui parlent de moi à quelqu'un d'autre que moi. Je le vois celui d'en face qui attend de lire un second nom sur la porte. Ces mains dans les mains, ces tailles agrippées, ces pas calqués, quelqu'un sort de la monnaie quand j'arrive au péage. Trop. STOP.

C'est trop.

Le trop qui a pris forme.

Ce trop, Samedi, est devenu blonde.

Un de ces trop de 28 ans, mince, sophistiquée, souriante, une frange asymétrique, un jean moulant, un petit top blanc. Elle nous parle, ici, dans ce show room design.

Je bois ses lèvres et ses yeux dans des secondes privées.
Dans sa rétine pétillante, je me grave et me vautre, comme un dernier coup de rein hautain. Mon adn entier dans le regard, et que cette conne le lise et comprenne, pitié.

Qu'elle comprenne que je suis perdu, et qu'elle seule peut arreter ce cirque. M'allumer un bon coup pour éteindre tout le reste. Simplicité.
C'est là, à coté d'Anna, c'est là, que cette envie doit vivre, entre une lampe Ingo Maurer et un fauteuil Mooi.

J'achète une MégaToloméo d'Artemide en parchemin; cette tete blonde et son corps, ce corps à baiser, à baiser par moi.
Dans le Off Kartell d'à côté, dans les Louis Ghost ou sur la table basse Gae Aulenti.
Se voir en elle comme une implosion de limpidité.

Sorti de moi, ce trop. Un monstre de naturel.

Je suis bien, maintenant.