jeudi, mars 30, 2006

Souffrir utile

Je reçois.
Je prends.
Je vole.
Il manque parfois à la particularité un côté monstrueux post moderne.
L'usurpation par le don, une ambition perverse.


Mais voilà, le marché se base sur un échange, le système sur un engrenage cyclique parfois vérolé, la relation sur un fil d’équilibriste. Pas de place pour deux ici.


Le monstre accentue sa perfidie dans une relation d’offre et de demande en tourmentant les règles du jeu ; qui est l’offre, ou est la demande. Rejeter la simplicité.

S’en souvenir comme une comptine.

Si la demande modifie l’offre, si la demande n’était finalement qu’une simulation, le scénario un peu moins simple, une embuscade.

Longtemps dans les prémices, dans les courants d’airs d’internet, lui et elle cherchent un rôle.

Se définir, toujours.

Se comprendre, enfin, même si parfois un connard peut aider la quête.

Se sentir différent, trop souvent.

Etre une particularité qui finalement oublie qu’être ne suffit pas, qu’il faut être mieux, que la standardisation des particules ne se fait qu’uniquement par le biais de la médiocrité.

Alors le Docteur Maboul reprend vie, il déjante à taille réelle en appuyant ici ou là, en faisant sonner quelques membres, spongieux parfois. Combler les alertes par du temps, de l’attente et une présence. Toujours ce sentiment : se sentir différent, cette putain de faiblesse.


Dans ce marché relationnel, la souffrance est l’offrande facile, omniprésente, libre de se donner pour dissoudre, rien qu’un peu, rien qu’un temps, son existence épileptique.

Alors quand on peut aider...

dimanche, mars 26, 2006

Mise à jour

Le dominical silence est un vacarme aujourd'hui.
Putain de soviétique. Il faut raison garder.
Mir est tombée quand cette fille avait 13 ans.
Je hais la naïveté, exècre l'illusion des possibles.

L'attirance du non achèvement, parce que finalement un espoir est envisageable dans le non aboutissement. Agir et créer, déformer avant que trop de mal ne soit fait.
Rebooter puis changer la donne. Codes source dans un coffre.
Observer l'évolution, Anna comme des Lemmings, de partout, en parachute, là avec une pioche. Creuse ma jolie.

Choix ou options. Nous irons à Rome, exorciser une fille passée.
Je pisserai contre les murs, devant son allée. Dedans, je me ferai sucer.
Créer un rituel. Une bouche de vierge. Incantations.

En attendant, Paris, pendant 3 jours. Départ demain soir.

Florilège féminin

Pas trop grosse ?
Pas trop bête parfois, pas trop courte cette jupe, pas trop différente, pas trop nature, pas trop jalouse, pas trop blondes ces mèches, pas trop moulant ce haut, pas trop semblable aux autres, pas trop démonstrative, pas trop indépendante, pas trop petits mes seins ?
Pas trop superficielle, pas trop maquillée, pas trop discrète, pas trop fort quand je rigole, pas trop de cellulite ici, pas trop originale ma copine, pas trop gentille en général, pas trop l'âge que j'ai vraiment, pas trop petite quand même, pas trop mauvaise mine en ce moment ?
Pas trop fourchues mes pointes là, pas trop bu l'autre soir, pas trop gloss ce gloss, pas trop collante, pas trop naïve, pas trop pénible avec mes questions, pas trop réservée, pas trop (fo)folle, pas trop exubérante, pas trop salope ?

Répondre Non à toutes, répondre Jamais à une.

samedi, mars 25, 2006

Samedi

Fatigué, drogué, alcoolisé, bétabloqué, pas rasé, habillé en rouge. Tout rouge.
Matinée en terrasse, un journal et des gens qui passent. Des cafés.
On croise des têtes connues, un cul connu. Promenons-nous. Discutons.

Doliprane 1g, puis Xanax 0,25mg pour myorelaxer, comme un sucre.
Du soleil dans les yeux. Sensationnel.

On vieillit quand on traite les autres de jeunes cons et qu'on ne sait plus ou est le bon côté de la barrière. Il y en a moins quand il pleut.

Quand on se dit que les cacahouètes et les Curly c'est pas si bien, qu'on se saoule au vin et plus à ce qu'il y a dans le verre devant, quand on boit autant qu'avant sans vomir, quand on dit facilement "et si on rentrait ?" : le meilleur est passé.

Hier j'ai bu, j'ai enfilé de la cc, j'ai fumé, le tout en hypertension chronique.
J'ai une Mégane 1.5 Dci.
Pathétisme doit prendre une majuscule.
J'aurai 30 ans cette année.
Je vais bientôt baiser une russe vierge de 18 ans qui m'appelle mone chairi.

On doit pouvoir encore faire mieux.

vendredi, mars 24, 2006

Derrière la porte verte

Anna franchit le seuil de la chambre. Une première.
Je franchis celui de son jean, moulé sur mesure sur un cul fermement bombé. Rien qu'une main.
J'ai envie de la baiser, sans respect, en faire une marque indélébile, emprunter son vagin sans timidité virginale aucune, entrer dans sa tête comme dans ce trou tout neuf et luisant. Un ver dans ces souvenirs.
Finalement ce ne seront que roucoulades adolescentes en restaurant japonais.
Du poisson cru sans trop l'être, le monde nous regarde, tout le temps, partout, montée sur talons elle me dépasse. 1m88 au moins.
Se regarde, partout, tout le temps.

Je dîne avec une névrose, alors je suis un peu chez moi. Elle est finalement bien. Rassurante.
Il faut du conflit, extra et intra. Elle est très jalouse et demande des mots qui valorisent, cherche la démonstration.
Conclusion : celle là partira facilement avec un autre et deviendra tout ce qu'elle déteste, tout ce qu'elle refoule. La possibilité d'une autre.
En profiter en attendant.

mercredi, mars 22, 2006

Consumation

La simplicité est une chose, l'esprit tortueux une toute autre.
La simplicité ni ne suce, ni ne se fait sauter, principalement parce que son but premier est d'effleurer plus que toucher, de guider la passion plus que se l'enfoncer d'une main.

Que reste-t-il d'une beauté sous plexiglas, d'un paquet cadeau qu'on regarde avec envie sans oser l'abimer, rien qu'un peu.
La langue aussi russe soit elle, ne nourrit pas, elle attise simplement une envie ardente.

Je passe le plus clair de mon temps à me faire allumer par une délicatesse exotique pour le résultat d'une soirée bas de gamme. L'addition svp.
La vie dans un fantasme d'apparence plus réelle que d'autres, mais finalement une projection abstraite autoconstruite.
Fertilité d'imagination, voilà la perte du moment présent.
Evaluer c'est déjà constater un mal.
Son gateau aux pommes est bon, pourtant.

Mais il faut bien continuer, ne plus s'arreter à attendre l'improbable, et profiter parce que le choix est une chance, qu'elle roule comme un cycle, et moi dedans.

Je contacte la muette. Elle répond rapidement. Facilité du second degré.

Pourquoi toutes ces filles offrent leur cul à la pire espèce de mecs, les instables.

Parce que la salope qui sommeille s'accorde aujourd'hui le droit d'être un moment ce qui fait penser que les couples sont déjà morts.
Sa propre perte.
Etre une autre, même un soir, même une heure, même avec ce type qu'on ne voudrait surtout pas dans sa vie. Mais peut etre, et puis non, surtout pas.

La découverte de soi passe par le tiraillement, par la manifestation de son côté sombre, par l'expérience du mal : ne pas se brûler pour comprendre la flamme, se brûler pour connaître la douleur, une frontière qui cache la compréhension.

Alors parfois, se consumer dans une bouche.

mardi, mars 21, 2006

Silence

Les jours s'écoulent étrangement; je laisse un peu faire sans vraiment comprendre ni pouvoir réagir. Je vais chercher Anna vers 18h, qui vient chez moi, plaisante, souriante, rigolant pour un rien. Enfantine.
Elle file dans la cuisine à peine arrivée, coupe des choses comme des légumes, utilise des trucs comme de l'huile d'olive; ensuite il y a des mélanges, un four qui ne s'était pas ouvert depuis 2004, ça cuit, ça sent le sain, ça pourrait presque me plaire.

Alors moi je peux travailler tranquillement, pas trop loin, je fais semblant de voir si on a besoin de moi; une main me fait gouter, me sourit aussi, me frôle.
La vie reprend son cours réel quand une amie m'appelle et que j'entends depuis la cuisine
"qui c'est ?" Une amie ? Elle est comment... ?".
Rassuré, le rose momentané ferait presque oublier que tout virera au gris bientôt.

Quoiqu'il en soit, la simplicité extrême repose et apaise, sans toutefois pour l'instant réellement intéresser. Anna est un pansement Urgo. Qu'envisager de plus...

dimanche, mars 19, 2006

Grattons un Bingo

Il y avait un grand parc, un lac, des montagnes, des tourniquets, du soleil et des arbres centenaires encore dénudés.
Alors il y avait ceux qui tapaient le ballon à coup de rires gras Décathlon, ceux qui rollaient avec les genouillères et leurs larges culs, des petits chiens qui roquaient, des poussettes à trois ou quatre roues partout comme autant de pilules arrêtées "parce que je sens que c'est le bon moment".
Des langues aussi, qui tournent à gauche, à droite, qui sortent et se léchent le visage, là, assises sur le muret en béton. Des groupes de mecs regardent passer les grappes de filles. ça accoste et ça insulte, parfois ça crache aussi.
Un Dimanche. Annecy. Et puis moi.

J'étais là aussi, entouré de ce climat détestable ou tout va bien parce qu'on est assis sur du vert et qu'au dessus c'est bleu et jaune.
Une journée ou les hormones se découvrent quand d'autres meurent sur des bancs ridés, main dans la main à regarder les canards. Leur parler, parfois. Et si on se détestait pour faire semblant de s'être aimé. Un Bingo ?

Là, on bouquine Psychologies magazine, Stéphen King, on sudokute entouré de vies, de bébés qui hurlent, et ces caprices partout tournicotants en braillant.
La femme française est en moyenne petite et plutôt ronde, alors le dimanche cette moyenne explose au visage, les chiffres se déforment dans une vérité absolue, les 42/44 manifestent sur l'herbe, trimbalant leur Adidas masculin de conjoint, la Seat Léon garée pas si loin.
Grattons un Bingo.

Comme sur une plage, la masse grouille mais oublie le mélange, même le dimanche, le loisir n'exclut pas la différenciation sociale. Le coin des joueurs de diabolo n'est pas choisi au hasard, les pétasses siglées Von Dutch ne racolent pas n'importe ou, le troisième âge devenu quatrième, le casquetté Renault F1 Team réservent une place précise.
Ici, des serviettes et des coussins quand les corps quémandent du confort, ici de l'assise solide, du banc à mamies parce que les conversations durent, petits enfants si cons, là bas on tape le djembé, certains couples se cachent quand d'autres s'exhibent.
Les quartiers se reforment ici sur l'herbe, je passe sans m'arrêter, Anna agrippée avec pureté.

Elle n'a peut être jamais gratté de Bingo.

samedi, mars 18, 2006

Atavisme et Narcisse.

Accompagné d'une gamine en haut blanc rayé rose, je me promène. Je m'exhibe.
Je sors à l'air avec une créature scotchée à mon bras. Elle emboite ses pas dans les miens, regarde les vitrines le plus souvent pour s'admirer, fleur de jeunesse.

Narcisse déjà instable.
Je décide, surpuissant étrange, de tout ce qui se passe, des chemins, des endroits, des sujets, des heures de rendez-vous, du temps de les achever.
Parcequ'elle est à moi celle là. Rien qu'à moi. Belle nymphe, belle Echo.

Le Comptoir, le Mandala, le 4U, le Moderne, l'Atelier, tout y passe. Omnipotence corporelle.

Ici, on pense que j'ai franchi le cap, que lui il s'est fait le voyage en Russie, qu'il a farfouillé la slave et qu'il a ramené un gros colis; là, on pense qu'elle est trop grande, trop jeune, et que j'ai finalement l'air con. Possible.
Alors c'est bien.
Narcisse stable.
Ce cul qui vient de naitre, ses seins qui poussent encore, cette bouche qui tétait à peine quand j'espérais déjà qu'on me suce.
Les gens se choquent finalement peu.

L'échange, la communication, les répercussions d'une toile informatique sur les relations humaines sont passés rapidement dans les moeurs. Moi aussi.
87% des célibataires du pays se connectent au moins une fois par semaine à un site de rencontre en ligne. Tout peut donc entrainer n'importe quoi. La consommation devient une règle.
Paris, Nantes, Lyon, Moscou, la banlieue du monde se retrouve chez l'un ou l'autre le week-end, bénéfice record de la Sncf.

L'espoir se lave la chatte, composte son billet pour voguer vers cette voix, une adresse hotmail.
Parfois se faire sauter est accessoire, le savoir reste la priorité. Souvent. Puis tout recommence.

Voulez vous accepter d'être mis dans les contacts de...?
Il y a des questions dont on pense de loin qu'elles peuvent changer une vie. Une vie facilement minable.

A côté de moi, on constate souvent quelques jours après une rupture qu'on a passé deux, trois, sept ans de sa vie avec une conne. Bouclons le tout. Beaucoup le sont devenues grâce à des gens comme moi. Chacun se rend service. Il suffit de ne pas trop y croire.
"Objet trop vainement aimé"

jeudi, mars 16, 2006

Gonzo

Les moments avec Anna s'enchainent et petit à petit des bouts de corps apparaissent, accompagnés de morceaux d'intentions.
A tâtons, toujours.
Je suis dans un gonzo de vierge, un gonzo de pudeur retenue, elle est tellement gentille que je n'ai pas envie de la baiser. Pourtant le potentiel est là, dissimulé sous des vetements d'un autre temps et une vieille paire de basquettes grises.
Patience. Le scénario est déjà écrit.

mercredi, mars 15, 2006

Triforce


Sans alcool, sans drogue, sans sexe, il ne se passe rien.

Il y a du vivotage ici ces temps ci.
Travail, travail et repos, si je continue dans cette voie je vais même finir par m'alimenter correctement.
Quand je ferais la vaisselle juste après avoir mangé, ma vie sera définitivement foutue.

lundi, mars 13, 2006

Les On changent

On tourne en rond, on tourne en rond.

On a peur alors on avance pas à pas, on y va doucement pour se laisser croire que la lenteur évite l'échec.
On fait dans les verres en fin de journée, on envahit les restaurants, on détaille, on analyse, on observe ce qu'on pourrait devenir avec lui, ou elle.
On écoute plus qu'on ne parle, pour voir si ça s'accorde, si ça parait stable, si les surprises seront gérables.
On s'invite dans son appartement au début, parce qu'il faut bien baiser quelque part, et poursuivre l'analyse. Le sexe structure le On. Alors On se structure beaucoup au début.

On inspecte, on se dit oui ou non.
On cherche à définir notre future place et la sienne.

On se met entre parenthèses un temps, juste pour voir ce qui s'y trame.
Si la passion nait, il faudra la domestiquer pour survivre, la rendre honnête et morale, alors on vérifie toujours, ou s'arretera l'étincelle, et quel est celui qui brûle.

On s'invite un peu plus longtemps dans l'appartement, on laisse quelque chose, mais le reste est ailleurs, sait on jamais, si le compte n'est pas bon.
Pas à pas, toujours.

Ne pas finir comme ceux d'avant, qui se mariaient pour passer dans l'âge adulte, parce que les temps ont changé, et changent encore.
Jouer aux dés, voilà ce qu'on fait, parcequ'on ne maitrise rien, qu'on ne se connait pas.
On sait bien que le lien social a fondé ce sentiment.
Que les yeux sont différents parfois, autour, partout : un matelas semble toujours plus douillet quand on y est allongé à deux.

La précarité commence dans la rencontre de l'autre, mais ici les nouveaux contrats ont gagné.
On est mis en scène, provisoires, accessoires. Même un oui remet tout en question.

On recherche la structuration, on évite la dépersonnalisation, on veut prendre pour soi d'abord, après parfois, on se laisse à donner un peu. Rentabilité.
On le sait bien, si on reste, tout ne deviendra qu'attachement, respect du à l'autre de nous avoir apporté un temps, et supporté le reste.
"Un amour conjugal fait d'apaisement, d'amitié affectueuse, de complicité, de soutien et de générosité mutuelle, de tendresse" V.Caradec.
Si le On devient vieux.

Alors le sentiment devient choix. Le beau hasard devient reflexion.
Et On, à masquer tout ça, pour le mythe.

"Le sentiment construit l'individualité et l'unité, la sécurité ontologique et la positivation, c'est à dire ce que chacun recherche pour lui-même.
Il y a donc un double bénéfice à être amoureux quand l'amour est partagé : l'élan passionnel fixe l'identité sur un objet, la stabilisant ainsi, et la personne aimée renforce en retour le travail personnel de construction de soi." J.C Kaufmann

Je vais me branler dans 5mn.



dimanche, mars 12, 2006

Ejaculation : plus petit commun multiple

Navigation permanente, mettre en équation le système relationnel dans le couple.

Le rêve de couple du jeunisme se transforme rapidement en simple ambition pour finalement s'écraser dans un contentement malade.
C'est ce contentement de l'autre qui attise une frustration intérieure; notre nature progresse dans l'évolution, la multiplication d'essais, la recherche quasi permanente de sa propre connaissance.
L'autre est d'abord une limite, celle des possibles.
La stagnation entraine la banalité, et chaque psychisme se doit de lutter en permanence entre ses caractéritiques endogènes et leurs représentations, le plus souvent sociales.

Nécessaire pour partager, pour parader et rassurer, l'autre est l'handicap de l'instinct, haïssable. La passion meurt dans l'oeil de l'envie, l'intensité de l'amour est proportionnelle à la profondeur des frontières qu'il érige pour perdurer.
Alors l'autre caresse comme il punit, parcequ'un pilier du couple est fissuré, que la fidélité s'apprend plus qu'elle ne se vit, son statut de loi rigoriste est un appel à la transgression naturelle, aux tensions qui se créent quand un seul autre ferme la porte à tous.

Si chacun trouve un semblant de sérénité dans le calme d'une relation durable, les brèches et profondeurs de notre nature pensent à son anéantissement; pour détruire le fantasme il faut y inclure la réalité.

Le monde relationnel est un métronome oscillant entre la naissance des désirs et leurs frustrations immédiates. La réalité jaillit souvent après l'éjaculation.

"Notre malheur n'atteint son plus haut point que lorsque a été envisagée, suffisamment proche, la possibilité pratique du bonheur" M.Houellebecq
Ainsi c'est le mécanisme archaïque de la jouissance masculine qui rend possible l'autodestruction de l'homme.

Quelque part ce soir, un jet de sperme brisera un couple.
Quelque part ce soir, la nature combat encore et toujours la possibilité du bonheur.

samedi, mars 11, 2006

2006 CC

Il manque parfois quelque chose de simple pour réussir une soirée : le rapprochement de plusieurs corps. Et que tout s'échange puisque tout déraille au fond des verres, le long des pailles, flotter un instant et laisser l'alcool envahir l'espace, cette bulle crée autour d'un groupe, heures après heures.
La tension sexuelle est une ombre palpable en milieu nocturne, fondante dans l'air à chaque bouffée, à chaque gorgée elle se transforme et mute, systémiques et lymphatiques, les queues sont éveillées, les chattes se lèvent et nous saluent.
Je bande un moment, puis sors un autre, reviens saupoudré d'envies nouvelles.
Chacun se cherche.
Coulées au fond de ma gorge, horizontale, musicale, jouons tous ensemble.
Chaque soirée doit se terminer par une orgie, parce que chacun attend sa jouissance, et ses seins là, ouverts au monde, cette main ici, fermée sur le mien, enfumé.

Quand né le dessein le desespoir accouche d'un fantasme, ici, entre deux poubelles vertes, je suis assis ,vomissant sur cette ville l'exaltation de la nuit, et tout recommence, infernal, quelques grammes de paracétamol pour une tête qui hurle. Toujours.

vendredi, mars 10, 2006

Annakenstein

La fragilité, la grace et la pureté sont ennemis de l'excitation primaire; jamais le moindre sursaut érectile en face d'Anna, même ce soir, alors que je sentais un bout de langue slave dans ma bouche, timide et aérien.
Si la nouveauté est essence de l'attirance, la virginité est le paraplégisme de la modernité, devant moi Lascaux, des bisons dessinés, du silex à tailler, une vulve étrange emprisonnée, et tourner, tourner autour avant de tout déchirer. Epuisant.

Cette fille est une chose docile, je choisis son menu, je décide parce que sa vision du mâle est archaïque, admirable, elle offrira son cul fatalement, monstrueux pouvoir, domination ultime, créer à partir d'un corps féerique une chose sexuelle unique, modelée selon mes envies, mes fantasmes, mes folies. Enivrant.

Un peu plus loin, arrive une voix, délicate névrose du bout des mots suggérée, qui est cette fille, pourquoi ce mail, là, maintenant. Envie d'une boite libre en 08, et je l'entends, vétue de blancheur et d'ombre. Merci.

mercredi, mars 08, 2006

Dis moi qui tu es


Epistaxis comme une larme, claudication neuronale partielle, je suis un handicapé du devenir à cause d'elles. Toutes.
Conclusion : la simplicité n'a aucun intérêt.
L'épanouissement dans la monogamie est une revendication sociale plus que physique, artificielle et périssable, son but ultime, éviter l'anarchie sexuelle pulsionnelle : déculpabiliser l'homme sur sa nature profonde serait l' anéantissement d'un pilier économique et relationnel, Monsieur et Madame, gèrent, Monsieur et mesdames, digèrent.
Alors la soupape saute autrement, dans un divorce, le secret d'un autre prénom, d'autres corps gratuits ou payants.

Ma queue est un manche de bilboquet, il lui faut des formes, des problèmes, du silence et des maux, du pathologique et de la névrose, de l'étoile ou du carré, de l'étrange chaud, du rassurant froid, et deux trous, parce que seul le temps a droit au linéaire.

La vie est un escalier violent, déchiré, chaque pas est un choix grisâtre, un poids ajouté comme une avalanche de conséquences inattendues, la marche parfois s'esquive comme une plaque neigeuse se détache, instabilité permanente, sans çà, aucune beauté, un Non est toujours plus aguichant qu'un oui.

Frustration, projection et doute sont donnés quotidiennes, entrelaçants les secondes de sensations visuelles ou tactiles, de régurgitations verbales sordides à la mode fordienne, le tout, appliqué à des lois sociales incontournables.
Je suis l'autre et rien de plus, alors je l'aime comme on simule, par peur et devoir.
Sans lui je n'existe plus, je suis kafkaïen décomposé sur mon lit, une putréfaction inerte, indéfinissable puisqu'inconnu.

L'amitié, l'amour, le copinage sont érigés sans autre hasard que celui d'une naissance sociale spécifique. Le devenir et la possibilité de rencontre, d'appréciation d'un tableau, d'une idée, d'un corps découlent déjà d'un dictat plus ancien indépendant d'une volonté propre. Le lit comme une couche sociale.
La pensée contraire est souvent illusoire puisque réfutée par probabilités et statistiques, le mouton revient toujours à la bergerie.

Le goût des autres ressemble au mien, parce que leur maison ressemble à la mienne, leurs études, leurs amis, leurs lectures sont clonées sur mon étagère; les chattes se rasent dans certaines chaumières, dans d'autres on y élève déjà les premiers mioches, souvent moches.

Quand certains trous sont des orificices, d'autres sont des garages, tourmentés ou libérés, le plus souvent ils sont simplement codifiés.
La singularité individuelle et la dissonnance culturelle, puisqu'elles existent, ne sont que des extra-systoles bénignes, desolidarisées un temps de la masse vivante systémique à juste titre.

Les lieux fréquentés, les thèmes de vie, travail, loisirs, centres d'intérêts sont le plus souvent arbitrairement dictés par un bas âge révolu et difficilement contestable parcequ'agissant en véritable ancre psychologique. Quand et comment la lever alors que nous sommes elle.
Merci papa, merci maman. L'oeil est formaté.

Les chiffres parlent d'eux mêmes, homogènes, démoniaques, la fille de médecin ne suce pas l'agriculteur. Ils ne se rencontreront sans doute jamais.

mardi, mars 07, 2006

Est et Ouest

Oui et Non dans une même phrase, un pourquoi pas permanent, un regard appuyé et fuyant, les soirées avec Anna passent et repassent dans une platitude déconcertante.
Elle n'a pas de seins, alors sorti de ses yeux bleus je m'ennuie vite.

L'accent lasse déjà, le brin salope laisse place à des phrases inaudibles, des compliments niais, je ne suis pas celui là, si elle savait. Elle me dit qu'elle chante, qu'elle danse, alors je fais hum, je souris, elle est belle, alors tout s'autosuffit pour quelques jours encore, probablement.

Elle ne supporte pas la fumée, alors je ne fume pas, elle ne conduit pas alors je la ramène.
Voilà comment nait la honte des premières habitudes, le dégout du commun, la frustration de l'autre.
L'étrangère devient une banalité simple, juste un peu plus grande, juste un peu mieux faite.

Faut il préférer de beaux seins qui écrivent de beaux blogs...

Il suffit de peu de choses pour que cette fille et son accent débarquent chez moi, brosse à dent et visa, il en suffit d'encore moins pour que je la croise en jogging le dimanche matin.
La place rouge était vide...mais je reste.

La virginité n'a d'intérêt que comme camouflage.
Se croire le dernier valorise, être le premier exorcise.

Alors promenons nous, ici, dans cette ville ou cette fille n'existe pas, ou ce physique métamorphose mon égo en gouffre béant gavé d'envie.
Il faudra aller plus loin, pousser à leur bout les limites de ce potentiel fulgurant, palper du fantasme et retourner du cul, prête à tout elle l'est à l'Est, j'attends à l'Ouest ou l'on se couche.
Nous verrons.

lundi, mars 06, 2006

Délicat tout ça.
Trop belle. Trop brillante. Trop gentille. Ma Visa me perdra.
Il va falloir espacer les rendez vous, tout va trop vite, elle est trop jeune. Temporisons. Difficile.

dimanche, mars 05, 2006

Anna


Rentré de ce week end sur Paris, puis deuxième rendez vous avec Anna.

Trop peu de temps pour écrire là; mais cette gamine a quelque chose, florale, elle embaume la normalité d'un délicat accent; apparemment ce n'est pas une pute, pas encore.

Les heures en sa compagnie défilent au rythme d'une plongée dans la projection.

Une russe de même pas 19 ans, d'1m83, vraiment n'importe quoi, évidemment qu'elle se tirera dans deux ans, évidemment qu'il y a un mur droit devant. Mais c'est ça, une vie.

3ème rendez vous demain et tout est court-circuité, aucune stratégie possible face à ce regard, ce rire enfantin, ce coin d'oeil un brin salope, juste se laisser aller en flottant, imaginer le pire prochain et vivre le mieux présent parcequ'il est rare.

Alors je regarde les photos de Russie, de la grand-mère et des gamins sous la neige, quelle naïveté, je me demande comment cette bouche suce, puis j'oublie, je me baigne, garde une photo, règle l'addition, aucun merci; il devient rare ce merci, même avec les françaises, exceptionnel trop souvent, les temps n'ont jamais changé. L'acquis est un dû, dommage.
Elle, sera pardonnée, parce que ses gènes jouent avec moi mieux que les autres, et que cette jeune conne sait s'y prendre, ou justement parcequ'elle à tout l'air de ne rien savoir.

Elle veut que je choisisse son diner, comme Vendredi déjà, les clés d'un étrange pouvoir alimentaire, c'est comme ça là bas, alors j'exécute, dominé soumis malgré moi. Petite conne.
Mlle prendra un filet de boeuf Rossini et un verre de St Joseph Chapoutier, ce soir mlle prendra un Porc sauce aigre douce et un thé au jasmin; elle sourit. Cette fille est belle.
Elle ne m'embrasse pas mais prend ma main, parle à mon oreille, fait naitre un frisson. Facile.

Je suis con, mais vivement demain.

samedi, mars 04, 2006

Il va falloir que je raconte cette soirée pas comme les autres

mercredi, mars 01, 2006

Loin, très loin d'ici



Délicatesse du timbre, éclats de sourires envoûtants et addictifs, Anna, à peine post pubère embaume la soirée avec une facilité déconcertante.
Derrière un coup de fil prolongé, un sylphide non identifiée nageant dans la naïveté et l'espoir, elle plait par sa virginité exquise, sans trace de prénoms, sans identifier vraiment que sa vie va bientôt commencer, et bruler.

Pour cette fille là, il doit y avoir un vrai prince.
Parceque celle ci offrira une timide vulve à peine ouverte comme elle s'offrira follement âme et peine, parce que celle ci n'y croit pas comme un article de Cosmo, parce qu'elle sourit à l'objectif pensant que le monde est foncièrement bon, qu'elle sera même sans doute fidèle ou pire, le sera naturellement.
1m80 de colombe immaculée, comment peut il encore exister cet hymen noué de ruban rose.

Mais ici, on ne se baigne pas dans un ruisseau caressé des derniers rayons du soleil, parce qu'ici la fraicheur se déguste en sachets, et que les chevaux sauvages sont surtout en posters dans les chambres, elle me rencontra moi, et le monde malade, H5n1, ce serait si facile...

Alors pour une fois, j'irai différemment, respectons la chimère.