dimanche, mars 12, 2006

Ejaculation : plus petit commun multiple

Navigation permanente, mettre en équation le système relationnel dans le couple.

Le rêve de couple du jeunisme se transforme rapidement en simple ambition pour finalement s'écraser dans un contentement malade.
C'est ce contentement de l'autre qui attise une frustration intérieure; notre nature progresse dans l'évolution, la multiplication d'essais, la recherche quasi permanente de sa propre connaissance.
L'autre est d'abord une limite, celle des possibles.
La stagnation entraine la banalité, et chaque psychisme se doit de lutter en permanence entre ses caractéritiques endogènes et leurs représentations, le plus souvent sociales.

Nécessaire pour partager, pour parader et rassurer, l'autre est l'handicap de l'instinct, haïssable. La passion meurt dans l'oeil de l'envie, l'intensité de l'amour est proportionnelle à la profondeur des frontières qu'il érige pour perdurer.
Alors l'autre caresse comme il punit, parcequ'un pilier du couple est fissuré, que la fidélité s'apprend plus qu'elle ne se vit, son statut de loi rigoriste est un appel à la transgression naturelle, aux tensions qui se créent quand un seul autre ferme la porte à tous.

Si chacun trouve un semblant de sérénité dans le calme d'une relation durable, les brèches et profondeurs de notre nature pensent à son anéantissement; pour détruire le fantasme il faut y inclure la réalité.

Le monde relationnel est un métronome oscillant entre la naissance des désirs et leurs frustrations immédiates. La réalité jaillit souvent après l'éjaculation.

"Notre malheur n'atteint son plus haut point que lorsque a été envisagée, suffisamment proche, la possibilité pratique du bonheur" M.Houellebecq
Ainsi c'est le mécanisme archaïque de la jouissance masculine qui rend possible l'autodestruction de l'homme.

Quelque part ce soir, un jet de sperme brisera un couple.
Quelque part ce soir, la nature combat encore et toujours la possibilité du bonheur.