samedi, mars 18, 2006

Atavisme et Narcisse.

Accompagné d'une gamine en haut blanc rayé rose, je me promène. Je m'exhibe.
Je sors à l'air avec une créature scotchée à mon bras. Elle emboite ses pas dans les miens, regarde les vitrines le plus souvent pour s'admirer, fleur de jeunesse.

Narcisse déjà instable.
Je décide, surpuissant étrange, de tout ce qui se passe, des chemins, des endroits, des sujets, des heures de rendez-vous, du temps de les achever.
Parcequ'elle est à moi celle là. Rien qu'à moi. Belle nymphe, belle Echo.

Le Comptoir, le Mandala, le 4U, le Moderne, l'Atelier, tout y passe. Omnipotence corporelle.

Ici, on pense que j'ai franchi le cap, que lui il s'est fait le voyage en Russie, qu'il a farfouillé la slave et qu'il a ramené un gros colis; là, on pense qu'elle est trop grande, trop jeune, et que j'ai finalement l'air con. Possible.
Alors c'est bien.
Narcisse stable.
Ce cul qui vient de naitre, ses seins qui poussent encore, cette bouche qui tétait à peine quand j'espérais déjà qu'on me suce.
Les gens se choquent finalement peu.

L'échange, la communication, les répercussions d'une toile informatique sur les relations humaines sont passés rapidement dans les moeurs. Moi aussi.
87% des célibataires du pays se connectent au moins une fois par semaine à un site de rencontre en ligne. Tout peut donc entrainer n'importe quoi. La consommation devient une règle.
Paris, Nantes, Lyon, Moscou, la banlieue du monde se retrouve chez l'un ou l'autre le week-end, bénéfice record de la Sncf.

L'espoir se lave la chatte, composte son billet pour voguer vers cette voix, une adresse hotmail.
Parfois se faire sauter est accessoire, le savoir reste la priorité. Souvent. Puis tout recommence.

Voulez vous accepter d'être mis dans les contacts de...?
Il y a des questions dont on pense de loin qu'elles peuvent changer une vie. Une vie facilement minable.

A côté de moi, on constate souvent quelques jours après une rupture qu'on a passé deux, trois, sept ans de sa vie avec une conne. Bouclons le tout. Beaucoup le sont devenues grâce à des gens comme moi. Chacun se rend service. Il suffit de ne pas trop y croire.
"Objet trop vainement aimé"