mercredi, décembre 17, 2008

La limite du sushi

J'ai eu beau changer la couleur des assiettes sur le tapis roulant, les sushis avaient toujours le même goût, mais ça fait plaisir à la blonde et la brune de déjeuner léger comme ils ont dit dans Elle avant les fêtes.

Le riz, les algues et le poisson autour, un intérêt très limité, alors j'ai bu mon vin en plaisantant, la main de la brune vissée près de ma queue sous le comptoir pendant que j'épongeais mon thon rouge sur un bord carré d'assiette Alinéa.

Elle aime bien la sensation d'être une petite salope incognito alors que sa frange frotte mon épaule tellement je suis drôle. Tactile restera sa plus belle qualité, je bande même quelques secondes d'une politesse parfaitement mécanique, ce qui reste rare en extérieur.

Je fais dans le convivial et prends de plus en plus souvent le rôle du mec agréable, idéal pour le déjeuner ; c'est bien une position d'attente, à la limite du sain copinage ; pas le temps d'avoir des défauts trop visibles entre midi et deux, juste un joli pull et deux flatteries au second café.

Des envies simples, des sujets simples, celles-là étaient à leur maximum.

lundi, décembre 15, 2008

Illuminations

J'ai commandé tous les cadeaux sur Internet cette année ; je vivais financièrement mieux quand je me contentais de penser à moi alors j'évite d'aller dans les magasins pour les autres.

J'ai acheté une extension de World of Warcraft pour le frère d'Anna, il arrivera peut être à oublier le beau-père chauffeur de bus et sa cité pourrie avec balcons bétonnés et coursives aérées.
Une machine à pain pour le beau père, parce que c'est typiquement ce que le prolétaire barbu va aimer. Et puis ça prendra de la place dans le placard dans quelques semaines, au dessus de l'appareil à raclette et de la machine à gaufres.

Appareils numériques, ventes flash, ventes privées, destockage massif reste 2h, j'ai tout fait dans les règles de la consommation inutile d'avant fêtes. J'ai pris ma journée, mon lundi à moi, alors j'ai mal à la bite à force d'être seul.

J'ai de la température, légèrement.
Ma bite est un peu plus chaude, un tantinet, légèrement plus molle aussi, elle tient moins sa place à gauche dans mon boxer gris, elle est réactive comme une cheville foulée, ça me fait de la peine.
J'ai compris ça à la fin d'un téléchargement de Sylvia Saint qui flânait avec deux grosses queues au bord d'une piscine presque ronde.

Les grands moyens sont peu utiles, bukkake d'une amatrice américaine, gang bang de Tifanny Minx, même « Kacey swallowing many loads of hot cum » avec ses 89 % d'avis favorables ne font pas grand chose.
Je vois bien qu'elle fait un effort, comme si tout allait bien, mais elle durcit que par cotés, au milieu ça reste mou. J'ai de la température, c'est sur, 37,7° c'est pas grand chose ; ça peut aussi être un début, ça fait longtemps que je n'ai rien eu de grave ou de rare.

On sonne. Je viens de recevoir le premier cadeau de Noël d'Anna, un colis avec une perruque blonde, deux robes de pute, des gadgets colorés.
Je suis tombé bien bas, mais la boule rouge dans sa bouche fera une jolie photo avec mon nouveau Panasonic.

jeudi, décembre 11, 2008

D'un hôtel à l'autre

Dans la chambre avec vue à 300 euros, la vue du vide gris sur fond de ciel blanc. Quelques bruits de voitures plus bas dans la rue et le silence du reste, le mien, loin du vacarme d'où je viens, le restaurant-buffet-café en thermos-anecdotes-et-rumeurs.

La vraie solitude, c'est vouloir être n'importe où ailleurs, et son comble, être incapable de savoir où.
La grande douche à l'italienne et la baignoire jacuzzi ne changeront rien à l'immuable, je suis là pour le loyer de mon 90m² et une paire de boucles d'oreilles pour Noël. Sérieux et fiable, dit-on dans les couloirs. Une vertu de l'ennui.

15 mn dans cette chambre avant de redescendre, ça veut dire le temps de rien, quelques soupirs qui ressemblent à de légers spasmes tout au mieux.

Je me branle le soir sur le bord d'un lit de deux mètres de large, sans conviction, à astiquer une demie molle nonchalamment pour endormir l'homme sans autres pensées que des images de seins, de culs, de nouveau monde. La jouissance laisse place à de petits jets médiocres, manquants d'assiduité, qui pourraient mieux faire.

L'entourage professionnel est fait de quadragénaires cette fois-ci et le triptyque divorce-éducation-voyage remplace celui des trentenaires rencontre-mariage-enfants. Une fois encore, je reste muet en buvant discrètement les fins de bouteilles.
Le retour épuisé se fait derrière un chasse-neige, rentré à 21h, sucé à 21h30, endormi à peine plus tard.
Demain je demande une augmentation.

lundi, décembre 08, 2008

Occupé, de retour dans une minute, absent

Demain, deux jours encore de pire en pire, dans le centre de la France. Déjà Reims la semaine dernière, son marché de Noël et ses bars vides à 22h en semaine faisait presque passer Grenoble pour une grande ville.

Là ce sera pire, la destination n'existe pas sur Annonce-escort, le Sofitel servira pas à grand chose. Je mange deux papillotes en préparant ma mini valise, ma mini trousse de toilettes et des mini photos de cul dans un gadget mp4- mp3-wifi-divx.
J'arrive plus vraiment à me dire que tout serait pire si je mangeais du tofu en écoutant le peuple de l'herbe, mais je suis finalement un cliché beaucoup plus lourd à côtoyer.

mercredi, décembre 03, 2008

Valse à mille temps

Les déjeuners seront tous professionnels jusqu'aux vacances. C'est pour ça que je me suis autorisé la brune à frange aujourd'hui. Je ne comprends pas pourquoi je ne la rebaise pas, cette pauvre fille est à genoux, c'est aussi facile qu'un scénario de film porno et je suis le plombier, le baron, le livreur de pizzas caméra au poing.

Je pourrais faire le public invasion dans les chiottes de ce resto trop chic en giclant sur ses nouvelles petites lunettes à bas prix, mais il manque l'accent. Et encore l'envie. Elle est à un point de non retour, le point qui dit oui à n'importe quoi. On partage même l'addition.

Tout ça pour une poitrine inexistante, je vire à l'obsession et je pourrais en avoir honte même si d'autres que vous étaient au courant que tout va si mal, que des gens atteignent le dégré zéro du désir en le focalisant à ce point.

Alors elle a pas l'air d'aller très bien, je le sens, elle mange plus discrètement, plonge son regard dans le mien sans parler, me demande comment on va faire après quand elle ne travaillera plus avec moi. Le Filet mignon à la vanille est plutôt froid et le café tarde à venir. Je ne réponds rien, je soupire pour partager ses soucis.

Catégorisé mec bien mais tourmenté, c'est mon plus beau rôle.

mardi, décembre 02, 2008

Tout ça pour ça

Entouré de jeunes médecins, pharmaciens, chefs de produits, projets, de tous les département possibles et imaginables à jouer à ces jeux gavés de sauce Corporate du matin au soir. On va faire une campagne de pub, on va la présenter, et tout passera sur notre Intranet. Formidable.

Je ne m'en lasse pas, de jouer avec une nouvelle recrue du marketing flanquée à ma droite. On en découpe des magazines et on en gratte des idées, elle, ses gros seins tendus et moi. J'habite loin, je suis une curiosité, "je devrais être à Paris non." Elle ne comprend pas et sur l'instant nous serons deux. Je suis incapable d'argumenter ; je me tais en baissant la tête sur son haut moulant comme un adolescent et je découpe mes images.

Elle se fera sauter quelques heures plus tard par le chef de projet Milanais fraîchement muté.

Vers minuit à peine, il ne reste plus que quelques commerciales quadragénaires mutilées de maquillage et je n'arrive pas à boire assez, me laisser aller à la facilité vieillissante, à mettre mes doigts dans une chatte détendue et usée. Un numéro à dire pourtant, celui de ma chambre à l'Hôtel de la Paix pour baiser utile de la mère de famille en Hermès, mais les Milfs sont finalement plus bandantes téléchargées que de près.

Je voulais ma soirée à Paris, et Lolita.