mercredi, décembre 03, 2008

Valse à mille temps

Les déjeuners seront tous professionnels jusqu'aux vacances. C'est pour ça que je me suis autorisé la brune à frange aujourd'hui. Je ne comprends pas pourquoi je ne la rebaise pas, cette pauvre fille est à genoux, c'est aussi facile qu'un scénario de film porno et je suis le plombier, le baron, le livreur de pizzas caméra au poing.

Je pourrais faire le public invasion dans les chiottes de ce resto trop chic en giclant sur ses nouvelles petites lunettes à bas prix, mais il manque l'accent. Et encore l'envie. Elle est à un point de non retour, le point qui dit oui à n'importe quoi. On partage même l'addition.

Tout ça pour une poitrine inexistante, je vire à l'obsession et je pourrais en avoir honte même si d'autres que vous étaient au courant que tout va si mal, que des gens atteignent le dégré zéro du désir en le focalisant à ce point.

Alors elle a pas l'air d'aller très bien, je le sens, elle mange plus discrètement, plonge son regard dans le mien sans parler, me demande comment on va faire après quand elle ne travaillera plus avec moi. Le Filet mignon à la vanille est plutôt froid et le café tarde à venir. Je ne réponds rien, je soupire pour partager ses soucis.

Catégorisé mec bien mais tourmenté, c'est mon plus beau rôle.