jeudi, novembre 13, 2008

L'Internationale

J'ai passé cette journée en voiture sous la pluie à regarder les autres; il y avait beaucoup de filles mignonnes aujourd'hui, à marcher sur le trottoir du Monoprix maison du tourisme. C'était une vitrine en mouvement, les voir s'arrêter devant les magasins, téléphoner, courir sous la pluie.

On distingue facilement une poitrine à plusieurs mètres, parfois une vingtaine, déjà à l'angle de la rue avec un trench mal fermé et un haut clair. C'est dans cette simplicité déambulante que le constat est le plus amer, mon présent n'existe pas. Je suis ailleurs, dans la rue, avec une de ces filles à la main en attendant d'en avoir une autre, puis une autre.

Il n'y a en moi qu'un sombre et profond sentiment de frustration. Un simple trottoir et des filles qui marchent.
Je suis un gamin et une bite, d'abord il me faut les jouets que je n'ai pas, ensuite il faut que je les baise. Lutter contre ça s'appelle avoir une vie raisonnable. J'en suis là.

Tout est trop tranquille, trop calme, et cette recherche du sain quotidien m'ennuie en profondeur; je sens de vos vies une odeur de décomposition tandis que la mienne y arrive à petit feu.

J'en ai trop connu des petites pétasses de 22 ans, se sentant si différentes de leurs aînées. A courir les queues et les fêtes, pour finir 10 ans plus tard engrossées dans un F3 à cuisine américaine, le beau retour au standard conchié les années précédentes. Changeant juste de magazines féminins et de séries télés sans s'en rendre compte.
Je suis en voiture au chaud, à vous regarder passer sous la pluie.