jeudi, octobre 23, 2008

Espace détente

Faire ces réunions en petit comité, là, comme des cons entre le staff Caterpillar, Carrefour et Digix, perdus dans la foule de machines à café à dosettes d'un hôtel Mercure rouge, gris, avec ses employés noirs et blancs en fonction des tâches. Passer la journée à la table en U, en L, en O, à bouffer des bonbons inondés de San pelligrino; faire tourner le crayon de papier rose et regarder leurs slides dans un air chaud et sec.

Je ne participe pas non; plus tard, quand je serai mauvais, mais pas là, je peux être désagréable. Etre sympa et avenant, c'est pour les pauvres types qui doutent en costume trois boutons.

La quinqua de ma gauche plaisante avec ses prothèses mammaires collées à mon bras, se gausse niaisement en me foutant une main sur la cuisse, attendant un sourire, je ne sais pas, une étincelle dans mes yeux qui pourrait lui donner du courage. Elle a le visage de Houston, écarlate et huilée pendant son gang bang en 1999, enfilée à la chaine par 622 bites pendant 7 heures.
Elle devait être très bandante, sur, mais c'est définitivement terminé. Il reste sa fille. Sa pire concurrence. D'ailleurs elles vont en boite ensemble, comme des copines; pas encore les mêmes mecs mais déjà le même psy. Des salauds, les mecs, de toute façon.

Dans le U du Mercure, sur ma droite, la brune à frange renifle quelques larmes dans son tailleur Zara flambant neuf. J'ai bien remarqué l'acquisition mais n'ai rien dit. Comme les autres d'ailleurs, elle est maudite comme une future licenciée, seule, avec son mec au chômage, sa gamine et sa mégane de fonction grise. Personne ne parle à l'indésirable. Elle ne comprend manifestement pas.

J'ai plus le temps pour la peine, entre les bonbons bleus, l'eau gazeuse et power point.