samedi, juin 30, 2007

Un pied dehors

Dur d'en arriver là, se dire ce soir je sors, ce pauvre soir prévu depuis des jours.

Vivre la nuit pendant tant d'années, gâcher des saisons d'études pour connaître et s'enfoncer dans n'importe quelle fille et finir comme ça, dans l'anticipation la plus ingrate, englué à domicile dans la plus jeune même pas française. Le meilleur est derrière moi.

Finalement, nous avons convenu d'inviter Delphine, un lest probablement efficace qu'on peut lâcher n'importe ou, et qui aura le mérite de désamorcer la triptique masculine prédatrice par sa touche féminine. Je n'ai aucun autre objectif que celui de finir à moitié vivant quelque part.

Le premier rendez vous est Place Victor Hugo à 20h30.

jeudi, juin 28, 2007

Delphine à tout prix

Cette semaine interminable m'épuise totalement.

Ses appels se multiplient.

Delphine s'est inscrite sur Meetic, Delphine, ses fringues de lolitas et son cerveau de caissière stagiaire me fatigue en surévaluant une fois encore sa place sur le marché de la rencontre.

Delphine est dans un cyber café à 22h, discutant avec un mec de Caen, noyée dans ses années de solitude incompréhensible. Elle lui parle de son recalage à la Nouvelle Star, cette réelle passion pour le chant, donne son avis sur "les gens d'internet", explique pourquoi elle aime tant son job, et qu'à son avis "une femme est plus belle vers 35 ans", le talent de Marc Levy sans oublier son livre de chevet, L'Alchimiste. Delphine parle avec sincérité, et c'est sans doute avec la même que le mec de Caen comprendra rapidement les années de solitude.

Elle, demande à sortir, à accompagner les groupes, à suivre, pour profiter des restes avec cet espoir à vomir au timbre de sa voix nasillarde, de tomber sur l'homme parfait qu'elle se dessine en format A4 depuis le collège. Elle qui pourtant ne s'est jusqu'ici faite sautée que par une panoplie classique d'hommes imparfaits.

Pour pallier aux instants d'espoir d'une rare naiveté, elle feuillette les catalogues Atlas, Hygéna et Conforama, pour trouver la cuisine du minable F1 acquis dans 40m² de résidence standing campagnard avec parking ouvert sur 30 ans. La pause se fera sur M6 ce soir, à s'empiffrer de chips premier prix en buvant du Coca light, dans l'attente probable d'une réponse aux sms envoyés la journée.

Passé la pitié, vient vite l'énervement, et je refuserais sans doute qu'elle nous accompagne samedi, pour ce genre de soirée entre hommes, déjà honteusement prévue à l'avance, et pendant laquelle j'espère déjà pathétiquement qu'il se passe quelque chose d'encore plus honteux.

mardi, juin 26, 2007

Un bar vide

Il suffit de peu de choses, mettre un pied dehors avec un ami, boire quelques verres, même en fin de journée, même pas si tard, même dans ce pub complètement vide.
Parce qu'on le sait bien, il y a du rôle dans tout ça, cette gigantesque comédie qui se promène, qui partage en s'écoutant, quelques tranches de vie qui chevauchent du matin au soir les fantasmes et les mythes dans un fracas silencieux, en attendant principalement le soir.

Des nominations de comédiens se perdent, cette capacité partagée à observer l'autre avec ce regard froid, inerte, parfois haissant l'envahissement, puis contempler le volte face de l'oeil et apercevoir le même, en animal hormonal, en bête attirante définissant si bien l'impulsivité du désir.

Il n'y a jamais eu de frontière entre haïr et aimer, si ce n'est l'angle de vision différent que ces deux verbes nous montrent de nos propres faiblesses.
Il suffit de peu de chose pour que chacun ose à se laisser aller, à constater que la modernité féminine consiste à s'autoriser les bassesses masculines d'hier en en changeant simplement la couleur.

Broyer leurs espoirs dans les princes charmants serait s'handicaper dès aujourd'hui à devoir uniquement baiser des filles de 20 ans.

lundi, juin 25, 2007

Petit break

Cette fille a annulé, cette fille prétexte un coup de fièvre ou une bronchite, une conjonctivite allergique, une fatigue passagère, bref, elle est d'un genre qui se permet, s'écoute, joue au ni oui ni non, fait languir, s'en fout, se volatilise.
Une fille qui a appris, qui a constaté qu'elle avait sans doute les capacités de se le permettre, un vrai potentiel donc. Il faut sans cesse se méfier des filles disponibles, à l'heure, et qui rappellent le jour même.

Alors maintenant, je ne peux qu'avoir réellement envie de la rencontrer. Laissons nous croire encore quelque temps qu'il s'agit bel et bien d'une jolie petite pétasse embourgeoisée impressionnée chaque jour par ses lueurs d'esprit.

Pour le reste, le week end fut surprenant et c'était moi, à l'Alpe d'Huez, l'île au soleil, à me promener main dans la main avec Anna pour finir par siroter une menthe à l'eau sous un parasol Jet 27 à regarder passer la cinquantaine de pauvres pélerins qui se font le tour de France avant l'heure; le même toujours, un dimanche à la campagne à ramasser des grillotes devant le cul de la même, recroquevillé comme un foetus légèrement dilaté sur son transat. On a beaucoup bu, la veille.

Cette année, un spring break à domicile aura lieu vers le 7 juillet.

mercredi, juin 20, 2007

Tentation demandée

Je suis à deux doigts de descendre dans un bar à putes du quartier et me payer du bon temps pour oublier que le temps banal se paye beaucoup plus chèrement.

Je ne le ferai pas, sauvé par une masturbation qui décidément me protège de plus en plus souvent contre toutes pulsions naturelles. Un animal soudoyé par sa propre main, au moins.

Je dois reconnaitre que la facilité du couple conquiert cette part détestable du quotidien, insidieusement, et que je suis le seul coupable devant l'absence de tentation. Pour preuve, je ne rappelle Amandine que pour honteusement prendre de ses nouvelles. Serais-je malade.

Au mieux, je me détourne pour suivre quelques mètres cette jolie brune sortant de la boulangerie, au pire, je ne cherche du regard que quelques bouts de corps errants de tous âges, et plus désespérément, toutes paires de seins non calibrés fillette ou russe de 19 ans.

En fin de semaine, une amie me présente une copine blonde sans autre raison que de me secouer sous les yeux un de mes anciens repas préférés. Aucune masturbation prévue ce jour là.

mardi, juin 19, 2007

Et au milieu coule une rivière


Il fait excessivement chaud, alors j'ai déjà quelques framboises sur mon pauvre balcon. Elles ne sont ni pires ni meilleures que déjà emballées en barquettes à Carrefour, les pesticides étant finalement remplacés par la pollution grenobloise.

Evidemment, comme Anna est encore dans son espérance fusionnelle, elle coupe la première en deux pour qu'on mange ensemble cette chose qui ne ressemble déjà plus à une framboise. Son oeil pétille tandisque qu'elle achève le fruit au couteau.

C'est mignon, terrorisant de mièvrerie, pourtant je l'ai baisée sa graine à peine dans l'oesophage avec la satisfaction de pénétrer une fille bio, comme on retourne à la terre.

Heureusement, les groseilles ne sont pas encore mûres et je n'abuserai donc pas de l'addition de micro-évênements.

lundi, juin 18, 2007

Pendant ce temps, à Meylan

Je n'écris en général que rarement sur les personnes qui lisent ce blog, sur cette vie sociale accompagnée de ceux qui ont accès à ces textes. Les temps morts de ce site sont donc consacrés aux moments amicaux sans aucune citation. Le week end a été des plus agréables.

Pour autant, ce lundi fut un jour partiellement mécanique, inutile, et je rate depuis un moment déjà mes débuts de semaine.
Carrefour Meylan était vide, alors j'ai pris ce temps ingrat à pousser mon caddie comme ce gros porc appuyé sur ses coudes, à travers chaque rayon, un par un jusqu'aux palettes d'Evian. J'ai gavé mon chariot et son vide à combler, seulement le mien; nous nous sommes longuement promenés lui et moi dans cette complémentarité malsaine, grinçante jusqu'aux caisses et leurs présentoirs TV magazine.

Je suis celui qui reste de longues minutes dans chaque rayon, le pauvre type qui n'achète qu'une fois sur deux la même chose, qui compare, lit sans aucun intéret écolo-alimentaire les étiquettes, détaille la composition avant de tout jeter en vrac, premiers prix et labels quelconque.

La coupeuse de fromage parle de moi à sa copine, sans doute parce que j'ai reluqué son cul comme si sa position dans l'échelle sociale m'y autorisait, sans doute parce que je demande de la confiture de lait chaque semaine, et qu'il n'y en a jamais, sans doute parcequ'un jour, je lui proposerais un verre pour simplement baiser son cul entre deux demandes de confiture de lait.

J'arrive pourtant à paraître sympathique.

vendredi, juin 15, 2007

Hostel

Il se passerait presque quelque chose en cette fin de semaine, la moindre vibration aérienne, le moindre mot, la projection d'une légère frustration, la seule possibilité de renouveau, entrainent bites et cerveaux dans la danse du pourquoi pas.

Je suis resté bloqué 1h sur la rocade sud ce matin, un novice de la conduite sous la pluie ayant largement surévalué ses compétences, pire, celle de son patrimoine bon marché à 4 roues siglé Peugeot. Sur l'autre voie, le bouchon de curiosité s'étale sur 4km : il est certain que la charogne réclame de l'action. Il y en aura.

Je rentre tôt avec cette envie de fête forraine, de mettre le pied dans le joli nouveau manège, de suivre son rythme et sous son amplitude constater la vivacité colorée de l'attraction.
Pour un peu on en referait un tour.

jeudi, juin 14, 2007

Gazelle de Thomson

Je regarde ce documentaire sur Planète no limit.
Dans la vaste plaine, le fauve attend, scrute. Unicité et particularité.

Dans cette masse presque informe d'herbivores, il en choisira une. ici la faiblesse reste physique, la plus jeune gazelle, peut etre la moins en forme, il se nourrira de l'une ou de l'autre, en prenant soin de jouer quelques minutes avec la proie avant sa fin. Belle nature.

Je bois un whisky en écoutant Dean Martin, il est 17h.

La problématique est différente, certes, mais les règles restent les mêmes. Repu, il n'y a plus d'intéret à pratiquer la politique de la masse; à y plonger la main, on en ressort souvent que de futurs vagues souvenirs.
Il arrive ce moment ou l'adrénaline se raréfie, ou chaque rencontre se copie et se colle dans un symétrisme parfait, à une couleur de cheveux près; et il devient délicat de trouver dans cette masse, l'intelligence qui rendra la particularité agréable, surprenante et finalement nécessaire.

Elles parlent trop, se confiant dans l'espoir d'un changement, à raconter ces histoires en exposant des faiblesses au premier inconnu comme autant de repères évidents, ces sujets qui les valoriseront et les autres à éviter, ces comportements qu'elles attendent pour offrir et donner sans retenue.

Il n'y a plus que des livres ouverts.
La surconsommation à 30 ans est d'une extrême vulgarité.

mercredi, juin 13, 2007

Où sont les seins ?

Elle s'appelle Marie Charlotte et avec elle, le cliché de la jolie blonde en jean et sa petite chemise blanche cintrée. L'efficacité dans son plus simple appareil.

Dorée, le regard espiègle, la jeune interroge en se triturant les cheveux; elle se tourne, offre son petit cul à l'oeil, hume l'odeur de la banlieue ou nous faisons connaissance, plaisante et apparait de plus en plus, comme une sainte distraction.

Je n'ai rien fait : ni proposition de déjeuner, ni numéro de téléphone. Simplement placide, à observer dans une profonde perversion, ce que j'aurais aimé faire à ce corps, ces cheveux, sa chatte poliment rasée, sans doute.

J'ai pensé à Anna rapidement, ai vu ses jambes plus grandes, ses bras plus fins, ses yeux plus bleus et son cul plus bombé. Marie Charlotte n'a pas de seins, alors son petit haut blanc se boutonne dans une parfaite verticalité sans formes.

Etre un ventre bedonnant vautré sur un banc public, une main sur la queue en nourrissant les pigeons. J'attends des gros seins, mais ça ne vient pas.

lundi, juin 11, 2007

Sono stanco

Le week end fut relativement riche en évênements pauvres.

L'autre français s'est décidé à épouser la mère d'Anna en juillet, pire comme il ne semble avoir qu'une vague idée de la vie sociale, je serai le témoin qui ratifie cette mascarade en pleine mairie. Faire ainsi définitivement parti de cette clique soviétique, que je le veuille ou non.

Imaginer passer plus de temps dans cet appartement minable en pleine cité rafraîchit d'ores et déjà toute idée anticipée d'été.
Le chauffeur de bus se passionne pour les jeux télévisés, le piratage de films, trônant sur la large bibliothèque-à-tout-faire du salon en lino imitation parquet, les vêtements amples sans coupe, la barbe maladroitement entretenue, le tout en nourrissant un chat obèse digne d'un F2 de célibattante.

Il ne reste d'autres choix que celui de partir loin et fréquemment, fuir le frère, les grands parents et la meilleure amie dont j'entends déjà les éclats de rires puissants sous une peau brillante et huileuse comme le laisse deviner ses nombreuses photos.

J'emmènerai donc Anna à Rome cet été.

jeudi, juin 07, 2007

Evidence

Si j'étais moins vigilant, il y aurait sans doute des photos accrochées au mur dans ma chambre; de moi, d'elle, d'elle et de moi avec ce sourire figé destiné à se souvenir encore et encore que la liberté reste désormais une chose secrète qu'on retrouve dans un coin de bar, une chambre d'hôtel, pour un coup de fil ou un dîner.

On aurait un chat, si je baissais les bras, si je me laissais aller comme avant, quand l'alcool n'avait qu'un goût de bière en happy hour, quand je me demandais encore dans quel sens j'allais baiser celle là, quand je sortais plus que je ne rentrais.
Il suffit de mentir juste assez pour rendre heureux, et de ne surtout pas s'oublier.

mercredi, juin 06, 2007

Midi et deux

Rentré pour un panier de Yoplait, un Fanta inbuvable orange sanguine-fruits rouges, et un croque-monsieur de Carrefour Meylan. Je regarde Lanny Barbie finir son oeuvre, l'accompagnant en rythme, profitant d'un de ces derniers moments seul.

Anna termine ses examens, et ainsi s'ouvrira bientôt cette longue période de vacances d'étudiantes à naviguer entre la tripotée de jeunes et vieux russes qui débarqueront bientôt. Il ne reste plus qu'à fuir. Les week ends et soirées sans elles se multiplieront prochainement.
Il est temps de sortir de l'abjecte bergerie.

mardi, juin 05, 2007

Une bougie

Bientot un an oui,

tant à trainer qu'à pousser cette bulle ou définitivement, nous nous sentons bien. Il y aura du mémorable dans tout ça, ce presque tout et rien à la fois, ce vieux fantasme combien de fois cloné par ici, dont on sait pourtant comme les autres en leur temps, qu'il est si différent.

La seule fin envisageable est une prise de possession totale de l'autre, que l'un des deux se laisse engloutir, dévoré par la réalité. L'éventualité parait délicate et la perte de contrôle rarement unilatérale. Il faut mettre un terme à cette histoire avant l'été.

lundi, juin 04, 2007

L'incontinent des comptines

La semaine commence dans la bonne humeur, soleil et forme.

Je trimballe certaines casserolles chouinantes, de celles qu'on emmène à l'école en prenant par la main, comprenant étrangement sur le tard que leur propre moteur est également le mien.

La tragédie d'une comptine et sa valse morose, sans exclusion, ou d'aucuns ne tombent rarement pour d'autres maux que la surévaluation primaire.
Après la jolie soirée de Samedi, décidément toujours autant appréciée, le déjeuner russe de dimanche parut une interminable besogne.

dimanche, juin 03, 2007

23h45


Place de l'hôpital, Lyon.

vendredi, juin 01, 2007

Celle qui le valait bien

J'ai revu Valérie aujourd'hui par un hasard qui dessert, la pauvre était malade, puis génée.

C'est toujours le même calvaire d'être en face d'une fille moyenne sans maquillage.
L'industrie cosmétique reste définitivement le meilleur ami de la femme, bien avant la salle de fitness.

Il faut une dose de courage ou de naiveté énorme pour oser sortir ainsi, au naturel. Elles sont pourtant peu à pouvoir compter sur leur humour, leur unique beauté intérieure, leur capacité à échanger sans se raconter platement, leur intérêt dans le dialogue ou la culture, pour risquer ce genre de brusque suicide social. Je n'ai donc pas eu le temps de boire un verre avec ce relent de masochisme visuel morbide.

Dimanche, je suis invité perdu dans la banlieue pour ingurgiter de la graisse façon russie. Au passage on en profitera pour me faire signer des papiers qui rapatrieront le jeune frère d'Anna dans l'isère. Il y aura l'autre français, celui qui a choisi la facilité comme moi, celui qui se tape la mère. Je le vois une fois par semestre puisqu'il semble qu'on s'évite poliment; inutile en effet de voir en l'autre le reflet de sa propre médiocrité.

Avant de subir cette épreuve, je prendrai une bouffée de fraicheur demain à Lyon en dinant avec ma charmante voisine bloggeuse de Genève.