dimanche, septembre 30, 2007

Tourner les serviettes


L'anticipation n'allait pas assez loin et dans la zone industrielle d'Avignon sud, entre le bowling, les scooters désossés et l'hyper Géant, la Ps2 du salon Novotel n'est qu'une agonie de plus pour Spiderman3 et moi.

Ainsi, je suis avec des champions de la communication sous leurs chemises à manches courtes bariolées et leurs vieilles vannes prêtes à jaillir à chaque ingurgitation de capsules Nespresso et mini croissants : "ça casse pas c'qui a dedans".

L'ambiance est volontairement masculine, les phrases sont lourdes, courtes et répétitives comme la migraine est récurrente, déjà au réveil. De 8h30 à 19h, puis jusqu'en fin de soirée, le jour n'est que néon et sketches de commerciaux bruyants. Je ne m'intégre pas, cet effort est insupportable, pas cette fois.
Et tant pis si je dois écouter les récits des pauvres quadras féminines de l'assistance ravagées par les grossesses successives et l'omniprésence dans leur entourage intime de l'élite nationale des Bts force de vente.

Enfermé dans ce Cube façon hôtel de rocade, même cette offrande de coke en fin de soirée par la seule jolie petite blonde en service, ne diluera pas cette visqueuse crasse gloussante depuis l'aube et leurs gouâtres de cons.

Il faudra la découverte majeure du site yuvutu.com, une fois rentré, pour passer un bon week end en amateur.

mardi, septembre 25, 2007

Bégaiement

La reprise se fait dans la douleur vive et permanente et tout tire ou frotte à volonté. Il faut changer du pansement, vérifier les dégats et encore attendre.

Il faut aller en Avignon dès jeudi, pour faire des jeux de rôles et communiquer mieux, donner de soi dans un Novotel de plus et attendre que tout passe dans une direction complètement floue.

Et tout passera autour d'une grande table ronde avec des petits cons, le menu spécial entreprise imprimé en comic sans ms et probablement un moelleux au chocolat en dessert.

jeudi, septembre 20, 2007

Bon appétit bien sur

Aujourd'hui est un jour à déshabillez vous, allongez vous, respirez calmement.
Avec de la pièce froide, de la seringue et du scalpel qui s'enfonce à la verticale.

La secrétaire blonde rappelle à voix audible par tous que je suis là pour une intervention, ce qui me donne immédiatement dans les yeux de la brune assise près de la plante, un certain crédit de gravité et un sourire empathique, comme je regarde une jeune obèse transpirante.

Dans la salle d'attente déjà, les immenses posters de maladies de peau encadrent le ficus benjamina dans son cache-pot blanc laqué. Mes yeux n'ont d'autres choix que de se figer sur du carcinome et autres kératoses séborrhéiques usées sur les angles comme bouffées par des rats.
C'est une belle journée.

Alors je me deshabille, m'allonge et respire.

Je souris aussi, juste pour espérer un mimétisme poli. Il y a cette plaque en carré qui servira d'électrode sous le mollet, et une petite brune au physique agréable qui servira autour de mon corps, à s'affairer.
L'aiguille laisse suinter un liquide brulant, là et là, tout autour et encore. Elle me découpe en m'écoutant dans le plafonnier blanc, parler pour éviter d'entendre les bruits et la peau qui se tirent maintenant sous les fils comme un vulgaire tissu.

La brune mesure sa balance de propos, avec ses "je ne pense pas que.." "ne vous inquietez pas mais.." "on ne peut jamais dire si..." qui penchera finalement pour une seule certitude précise de 62,66 euros.

10 jours à attendre les résultats et deux heures avant la fin de l'anesthésie. Ce soir je mange des crèpes.

mardi, septembre 18, 2007

Troisième oeil

J'avais évité jusque là de faire des recherches précises, de m'informer, de voir la chose en face. Et tout se passait parfaitement dans une combinaison de peur et de lâcheté exemplaire, une vague attente de soudaineté au mieux. C'est comme un secret, c'est comme si c'était vrai, mais au fond ça ne doit pas l'être. Pourtant Jeudi, je serai allongé, localement insensible et on enlèvera ce truc pour l'analyser.

lundi, septembre 17, 2007

La guerre lasse

Ce n'était pas spécialement le choix le plus facile et c'est en tout cas celui qui aura le plus de conséquences. Je ne me rase plus vraiment et je flotte dans des t-shirts Roland Garros dépouillés des années 93-94.

Le temps à la chose végétative est finalement récurrent chez moi, il est celui ou l'on repense la base, ou l'on prend conscience de la priorité et d'une certaine réalité. Impossible dans la frénésie professionnelle quotidienne; sans évidence au milieu de jours de congés ou tout objectif doit être une oeillère vers le plein bonheur.

Le poids du futur et son cap, avant 15 et après 18h.

mercredi, septembre 12, 2007

Au centre de la scène

Décision prise. 15h à 18h. Autorisation de sortie.

L'activité principale est de descendre quelques minutes et compléter l'horodateur d'autant de pièces nécessaires. Je ne ressens qu'une faible culpabilité aux premiers jours qui passent et la journée dure moins de dix heures. Les options du quotidien se résument à manger, dormir, lire et regarder le cable.

Je me masturbe beaucoup moins depuis qu'Anna a décidé d'aimer la sodomie, après la soirée de Samedi. Ce genre de rencontres entre gens ou les hommes s'intéressent aux femmes des autres tandisqu'elles sont trop occupées à s'intéresser entre elles.

Les mieux, debout au centre, sont mises à l'écart par le nombre de moins gatées souvent refoulées aux coins des pièces ou près des portes. Dans le fond on entend les rires, on observe de loin, les jambes trop grandes, une robe moulante, les visages aux traits fins et les hommes qui leur parlent. La critique s'accompagne souvent de larges gorgées de Curly cacahouètes, de bières et d'alcool fort.

Au centre on séduit comme on revendique son cocktail, on s'affiche en tenant le sempiternel verre à moitié plein, se souvenant des soirées à être baisée comme les plus moches du fond, juste pour avoir écouté le naturel en vidant trop souvent feu son gobelet blanc.

En rentrant, nous nous dilatons ensemble, mes sentiments au grès d'un niveau remarquable d'alcolémie, et Anna, au grès de positions douteuses copiées principalement sur Freshfuckin, Barbarianmovies et Peeping Tom.
Les sites sont updatés toutes les 15mn, rejoignant l'intérêt commun de varier non pas les positions mais bien les partenaires et accessoirement quelques décors design.

jeudi, septembre 06, 2007

Blairwitch

Je suis rentré tôt pour regarder le mur rouge face au canapé en mangeant des Doritos Nacho cheese trouvés à Carrefour et deux parts de tarte aux mûres. Manger en alternant le sucré et le gras, le salé et le gras. Je termine en les mélangeant dans un diabolo San pellegrino fraise.

Les fins de soirées s'achevaient comme ça, baisant pour calmer la sensation de perte de contrôle ou la frustration de ne pas posséder la bonne, dans un désordre gustatif plein et entier.
Aujourd'hui, le quatre-heures reste un vestige, et j'aurais des légumes du marché ce soir coupés comme Cyril Lignac par une Ritaline russe qui se pénètre encore uniquement par voie orale et vaginale. Et je suis au coin.

J'aime encore faire cette sorte de goûter seul, une évidence pour une sorte d'enfant. En général je me masturbe avant, pour éviter de gâcher l'un de ces deux temps forts du quotidien en oubliant de hiérarchiser les envies.

mercredi, septembre 05, 2007

Saison 3, Trailer

Le marathon ne s'arrête pas et c'est un problème qui ne trouvera une solution qu'en comparant nos deux plannings des semaines à venir. Sans importance après tout, puisque l'essentiel est ailleurs : dans le temps d'un week end passé, au souvenir décidément trop présent pour ne pas y voir une suite logique.

Ainsi, quelques échanges téléphoniques suffiront à rattraper la catastrophique journée qui s'achève dans une réunion mouvementée, et par l'incompétence d'une supérieure, et par les têtes qui se tournent au son de nos voix dans le salon principal du Novotel de Voreppe.

Une goutte d'eau qui débordera en un choix à faire.
Changer de poste, de laboratoire ou rester plusieurs semaines devant le cable. Décision à prendre avant le séminaire, manque de chance, prévu lundi prochain. Quelle parfaite rentrée.

mardi, septembre 04, 2007

Une intense vibration

Et tout recommence. Les bétabloquants sont redevenus nécessaires et je palpite pour un rien.

Les appels sont trop nombreux entre les pares-chocs sur la rocade; tous y vont de leur vie, leurs foisonnantes anecdotes de vacances, cette nécessité de se raconter pour affranchir une dernière fois l'invertissement estival. Raconter et recommencer, à chaque nouvel appel.

Impossible de se plaindre, il n'y a que du bonheur obligatoire, un bonheur qu'on espère meilleur que celui des autres, quitte à garder le plus bel épisode pour la fin, l'insurmontable bien être planté là, dans les vacances de l'autre définitivement moins réussies.
ce bric à brac de commémorrations prendra encore quelques jours d'apnée.

Lundi 13h18, en conférence téléphonique, ce sms : "Je serai à Grenoble cet apres midi"

lundi, septembre 03, 2007

Un air de déjà vu

En couple, les épisodes de l'année passée, catégorisés comme de "bons souvenirs" sont toujours destinés à être clonés l'année suivante. Il les faut revivre, ces instants précieux du temps révolu, encore et encore.
La scène de rentrée avec ces deux là et l'autre pour un diner, aller chercher des champignons dans la forêt, refaire la balade ici et la soirée avec ceux là, pour être sur que rien n'a changé, ni le couple, ni les arbres, ni les autres.

Je baigne dans une volonté exogène de stabilité apparente, me faisant rôtir comme un poulet trentenaire dans un four de 90m² en centre ville. On me retourne et je fais du gras à défaut de faire du sport. Je ne m'en souviens plus, la sensation de transpirer pour de bonnes raisons, je ne transpire plus que pour éviter de trop me masturber.

dimanche, septembre 02, 2007

Rentrer

C'est un retour de vacances assez banal et Rome paraît déjà loin, comme tout le reste. Il y eut une autre vie avant ça, il y a cinq ou dix ans. Hier.

J'ai envoyé quelques cartes postales à ceux que je n'avais pas envie d'appeler et jeté une pièce dans la fontaine de Trevi comme un touriste obéissant.
J'ai aimé l'air chargé autant que leurs vins et leurs ruines, et même si j'ai du les partager, il en restera malgré tout assez pour moi en rentrant.

Les moments sur place ont comme toujours été dissimulés dans un mélange sincérité biaisée et faux mensonges, sur fond de tripes à la romaine à baigner dans de longues gorgées de Montepulciano. Je passe le temps à m'épuiser en souriant. Mes chemins ne mènent qu'à ça.

Il a été impossible d'approcher une quelconque vie sociale depuis le retour d'Italie. Quelque chose bloque indéniablement mon accès aux autres et à toute implication de ma part vers eux. Les jours se sont écoulés sans aucun contact, téléphones et internet censurés dans la proche campagne de la classe moyenne grenobloise.
L'absence de soleil rendant certain l'incessance des va-et-vient entre le cul d'Anna et quelques livres, les épisodes masturbatoires et quelques crus, s'amalgamant souvent au fil de nuits plutot fraiches.
Je bande mieux en vacances, alors je filme plus facilement.
Je suis un pauvre gamin avant la rentrée, un redoublant qui ne pense qu'à filer en bep.

samedi, septembre 01, 2007

Après la pause