dimanche, mars 01, 2009

A quelques choses près


Le samedi matin, à Carrefour Meylan, il y a ce mec timide au manteau marron saupoudré de pellicules.
Entre le caddie et lui, il y a une russe, mais la sienne est restée dans son jus, totalement incapable qu'il a été de l'occidentaliser ce qu'il fallait.
Elle parle aux bas instincts en provoquant une attirance primaire, sauvage, partagée par le monde masculin employés et clients.

Le front large et les joues hautes, elle trotte sur des bottes en cuir bas de gamme exagérément brillantes, ses jupes sont très courtes et son maquillage impeccablement vulgaire.
Une vulgarité incomprise qui peut signifier, pour certaines, la reconnaissance salvatrice dans le regard des hommes.

Le regard du "je te baiserais bien salope" étant traduit par "on me regarde donc je plais, alors je suis jolie, donc je vais bien aujourd'hui".


Ils s'arrêtent tous deux longuement aux fruits et légumes où elle aime se faire reluquer par les hommes de tous âges. Lui, mélange de gêne, excitation et fierté, reste discrètement près des sachets plastiques ou des filets de mandarines à observer son petit manège.
J'ai appris à la mienne à faire le marché, alors on avance plus vite.
Obligé de détailler la composition d'un paquet de biscuits Napolitain en sachets fraîcheurs pour détailler ce couple que j'aurais pu devenir à quelques fautes de goût près.

Mes distractions sont très accessibles.