mardi, février 03, 2009

Défense Chewbacca




J'ai dormi dans le lit de gauche là, du seul hôtel correct de cette ville minable et glauque, avec fenêtre sur le cours Romestang. J'ai pris un whisky et la réceptionniste, moche mais ouverte, a monté mes glaçons jusqu'au palier de la 210. C'est là qu'elle a commencé à discuter, son petit cinéma retardant ma masturbation d'au moins 30mn.
C'est de ma faute, j'ai voulu être aimable avec elle à l'accueil ; j'ai voulu oublier le diner seul dans ce restaurant avec un cépage 100% Sirah, seul face au mur et un gérant homosexuel très calé dans la reproduction d'escargots bios qui meurent dans des petits pots à 16 euros.

Je suis pourtant froid, hautain, volontiers désagréable mais voilà, avec cette tête de premier de la classe, les gens se sentent obligés d'être gentils, de venir vers moi, de ne pas me laisser seul. Alors on bavarde et puis j'oublie, c'est fulgurant comme j'oublie ce que vous me dites, vos anecdotes, passions, envies.
Il n'y a que les seins, c'est le facteur déclenchant de mon intérêt parce que je n'ai pas évolué ou pas assez, j'ai besoin d'être rassuré par ton décolleté comme si je pouvais le toucher, mettre la main dedans et la ressortir chaude et collante comme une pomme d'amour.
Les talons hauts rattrapent un peu parfois, font illusion souvent, mais il faudra les garder toute la soirée, ne surtout pas les enlever, ne pas montrer comment tu es. Comme si tu avais les seins que je reçois par mms parfois, qui sentent le sud et l'espoir, le dôme du tonnerre.
L'Espagne, cette boite avec ton associé, Roses blanches et Luberon, la bouche du Rhône.
Mais tout ceci n'a aucun sens.