jeudi, février 19, 2009

Dual Core

Je pourrais avoir cette vie parallèle comme d'autres, celle qui consiste à gérer l'emploi du temps, les sms, les archives d'appels, les cheveux dans la voiture, le parfum, les traces sexuelles, les fonds de bars et cet hôtel loin du centre.

Je pourrais, avoir l'impression de gâcher quelque chose, mon histoire, l'histoire des autres pour fourrer ma bite ou bon me semble et quand je veux ; dire que l'appel de l'interdit est légitime, viable et par essence totalement excusable.

Je pourrais glisser dans la banalité écoeurante de ces petites vies minables faussement excitantes, ce quotidien de l'anodin toléré et honteux, alors que je veux beaucoup plus que cette brune à frange et ses minauderies au déjeuner.
Elle, sa meilleure amie et ses yeux bleus en amande, ma nouvelle voisine blonde, cette fille dans le sud, l'Ukrainienne en tournée à Grenoble, comme autant de fichiers téléchargés hier soir puisque l'envie est devenue indescriptible, innommable, monstrueuse.

Les pulsions depuis l'époque des Newlook sous mon lit sont aujourd'hui parfaitement déréglées et autonomes.
Je prends peur devant cette capacité à dépecer le moindre repère rassurant au profit d'une paire de seins traversant la rue, l'avenue, le boulevard, puisque partout je ne suis qu'un animal affamé constamment insatisfait.

La brune à frange adorera ce baiser volé Rue Voltaire vers 14h15. Je n'aimerais pas qu'Anna sorte avec une robe aussi courte.