lundi, février 23, 2009

Fin de série culinaire


Le quotidien s'arrête au déjeuner avec elle. Il faut user la consistance de l'autre pour savoir ou l'on est, avec qui.

Elle refuse de partir après le café, faisant tarder le départ en minaudant, les yeux et la voix tombant dans ce que beaucoup adorent mettre en oeuvre pour arriver à leurs fins : une sorte de régression enfantine horripilante destinée à attendrir l'interlocuteur.

J'ai l'impression de n'avoir connu que ça, l'inconsistance totalement féminine de certaines qui trahit l'incapacité du plus grand nombre à s'affirmer autrement que dans le simulacre le plus facile qui soit. En quelques secondes, la situation bascule et la brune perd toute crédibilité : timbre de voix roucoulant et enfantin, tête penchée sur le côté, regard légèrement plissé, léger sourire travaillé.

Je prends donc mon café face à une simulation de gamine pré-pubère, certes agréable à l'oeil, mais parfaitement soumise à mes volontés.

La pauvreté d'une minauderie en règle chez cette mère de famille de 35 ans interroge drastiquement sur l'idée de misère relationnelle globale. Je suis affligé mais rassuré. Le monde est parfaitement gris.