mercredi, mai 31, 2006

L'appel du 18 juin

18 juin, départ d'Anna dans son village en Sibérie.

En attendant, la voilà chez moi, avec ses affaires, sa brosse à dent, ma salle de bain héberge des strings, mon frigo des légumes, mes placards des petits tops brillants, mon lit ma perte, un petit abricot croquant à la vanille Obao.

Ma vie mon oeuvre, la destruction d'un idéal post adolescent, elle chante à la chorale de l'église un samedi par mois. Maintenant elle regarde des pornos sur internet, plébiscite l'éjaculation faciale. Un trimestre pour une métamorphose, un purgatoire moral.

Elle va devenir pire que les autres, pire que toutes, un condensé de souvenirs, un agrégat de salopes d'un soir, elle devient une machine à désirs palpable, une poupée qu'on habille et qu'on baise qui apprend les gouts de l'autre avant d'imaginer avoir les siens, un jour.

Entre temps, elle cuisine et fais le ménage, je suis Aldous Huxley, sans soma.
Entre temps, je n'en ai plus pour moi.