vendredi, avril 10, 2009

Du bon usage de la vieille école


J'ai eu mon rendez-vous avec Christelle, elle est mignonne malgré des cuisses un peu larges.

Christelle a 27 ans, ne boit pas d'alcool, fume des Marlboro Menthol Ultra Light et en confiance, m'invite rapidement dans son studio. Passé un long Speed Dating en centre-ville, des escaliers raides s'offrent à moi ainsi que son cul aguichant un peu plus gros que mince.
Il est de ces culs qui tolèrent parfaitement l'inertie des plus violents coup de reins, des culs à encaisser tous les maux, ceux qui procurent le plus grand bonheur dans l'action et déçoivent toujours dans la contemplation. Pas des culs artistiques, des culs utiles, c'est pas design mais confortable.

Le studio est moche, sombre, assez sale avec des Kikis en peluche sur le lit. Les souvenirs d'un ex important sont toujours un spectacle affligeant. Nous sortirons dîner.

J'ai fourni un travail correct pour un rendez vous à l'ancienne. Elle est dans un standard potable avec alcool. Cette fille qui s'offrira bientôt, ça me fait un peu comme boire une gorgée de Coca Cola bien frais après n'avoir descendu que du Cola premier prix Carrefour tiède. Le moment où elle a pesé le pour et le contre, et ou le "oui, j'ai envie que ce mec me baise" a gagné, ça vaut quelques sacrifices. La Taverne de Maître Kanter entre autres.

Je suis à l'hôtel de la Poste, sur un dessus de lit à carreaux rouges et jaunes. Pour brancher l'ordinateur j'ai enlevé la prise de la télé 36cm Grundig en me demandant à quoi tout ça rimait.

Cette mise en scène, cette promenade à la fête foraine, siroter un granité fraise-banane, bavarder en terrasse au soleil, se balader dans la vieille ville. Je suis une Sitcom à la française dont elle s'imagine être l'héroïne. Le mec venu de nulle part qui va la sortir de son célibat minable et virer les Kikis une fois pour toutes.
Ses yeux clignent doucement, les gestes sont lents, posés, sa bouche est large voire disproportionnée. Elle décortique son coquelet en entier minutieusement sans hésitation, sans laisser un bout de chair. Elle saucerait l'assiette avec son pain si elle était en famille, à l'évidence.
Elle doit faire des gorges profondes, mais pas le premier soir. A l'ancienne, elle n'avalera qu'avec une illusion de sentiments.