mercredi, août 30, 2006

Les cartes sim et moi

Aujourd’hui un rouleau compresseur. Aujourd’hui, il est inutile de résister.
Ne pas laisser une mauvaise main au poker gangrener le quotidien.
Alors Perrine était une proie, un test, une porte, un retour au monde.
Perrine ne pouvait pas lutter.

Cette inconnue appuyée là contre un mur, bavarde, raconte, ses vacances, son œuvre, ce mec qu’elle a suivi, puis ce nouveau qu’elle a rencontré.
Alors il faut se forcer, écouter cet entracte, cette mise en forme, ou chaque mot et regard ont une place précise. Observer son histoire comme ses gestes. Donner envie.

Perrine et ses cheveux châtains, ondulés, Perrine et ses petites lunettes rectangulaires.
Elle est mince, honorablement baisable, et pose sa main sur mon épaule en riant. Je travaille.

Perrine avoue, dans nos métiers, le risque s’appelle séminaires. Des centaines de personnes en huit clos open bar et chambres interchangeables.
J’insiste sur le fait que le risque est plus globalement ce travail, le quotidien, ces rencontres là, n’importe ou. Si nombreuses. Elle acquiesce.

C’est parce que le moment est contradictoire que je lui propose mon numéro.

Elle accepte, le note, et enchaîne : « ça…c’est un risque ».
Le silence qui suit sent les corps humides.
Nous sourions.

Je vais mieux, je suis une lycéenne qui se tortille les cheveux.