mercredi, février 08, 2006

Princes et princesses


On y arrivera pas.

Il y a un prince et une princesse, qui font l'amour par amour, et qui finissent là, main dans la main dans un jardin familial, regardant à travers la fontaine, le chahut de ces petits enfants qui leur ressemblent encore un peu. On y arrivera pas.

Il est devenu prince.
Toutefois, il se du d'abord de baiser quelques personnes pendant sa belle jeunesse, qui l'aidèrent à gagner sa confiance et sortir d'une masse timide et d'autres, là, concurrents entre eux et en moi, pouvoir se relever et devenir sûr, pendant un instant, graine de bon prince.

Ensuite, il put bomber le torse, et, tous derrière et lui devant, foncer tête la première dans une vie avec une autre, d'abord pour voir ce que ça faisait, de partager et d'accepter. Voir une porte qui s'ouvre sans moi, là, il y a quelqu'un d'autre qui signe des papiers et qui m'appelle.

Puis, comme la vie reste une vie, le prince a beaucoup pleuré, parcequ'ici comme là, les portes valsent et se dégondent pour un oui, un non, ou quelque autre maux.
Pleurer et affronter seul, parcequ'un dragon se vainc sans fées et gestes d'ailleurs, parceque là bas, l'expérience n'est pas plus réelle qu'à nos pieds.
La fuite précède toujours le plus grand saut, et le suit de très près.

Alors, le prince s'assoit pour apprendre le temps, une herbe entre les dents, et observer les autres qui cognent leurs propres portes à l'orée du cycle, terrasser naivement les serrures et les codes, rattrapés chaque jour comme lui, par une main qui ne caresse plus.

Le prince aime la vie dans sa totalité, plaisir de créer ou de détruire, alors remettons ça, la vie à deux, féconde idée d'avorter l'avenir, de jeter en l'air et rester immobile sous le geste, attendre simplement que le sol domine, gravité. On y arrivera pas.

Et puis continuer, regresser en progressant, et rêver, la tête dans une étoile, la tête un peu plus bas entre les lèvres. Et je lutte comme je lèche Vénus et son mont.

Dans la poche du prince, cette corne d'ou sortent des corps dépecés, en morceaux choisis, comme tant de petits cailloux amassés, petit poucet dans l'abondance des souvenirs.
On chante parfois des berceuses terrifiantes. J'y ai vu des bouts de princesses.

Il y a une guerre là bas. Une colombe en arme me suce et m'aspire. La baiser et jouer avec le barillet, un drapeau flotte, la porte est ouverte.
Et puis tomber, tomber encore de cette pyramide pour mieux la revoir, éternelle et damnée, oui, mais de quel côté.

Aujourd'hui, il y a moins de destriers blancs que de princesses pour les revaucher.
On y arrivera pas.