Quand Megane rencontre 206
J'étais au feu, en train de téléphoner comme tout bon automobiliste quand la 206 derrière moi oublie de freiner et heurte mon pare-chocs méganien.
Je regarde dans le rétroviseur, un homme désolé, manifestement surpris.
Je sors.
C'est finalement une femme simplement moche exhibant des traits anguleux aux chromosomes ambigus, un gilet mauve visant le fushia, les cheveux courts mais pourtant gras, il fait beau, le soleil luit.
Arc en ciel microscopique entre les racines blondes et les follicules, mon pare-chocs est bien rayé.
Je revais pourtant de cet instant, une jolie blonde grande mince et maladroite, une carrosserie abimée, un constat à faire mais il pleut, abritons nous, il manque des papiers, oui je note ton numéro, je passe du orange au rouge, revoyons nous veux tu, oui ce soir par un hasard comme celui ci, aidons le juste un peu.
Je lui en ai voulu à ce boudin qui ne sait ni conduire ni s'habiller, à ce manque d'hygiène qui brise mes rêves là, en plein carrefour. Solitude.
Alors ce n'est finalement pas grave, ma voiture n'a rien je l'ai décidé je suis pressé, elle est heureuse, pas de malus. Comportement exemplaire.
Je n'en veux pas de toute façon de cette blonde conduisant sa voiture blanche immaculée qui sort d'un Disney seule et unique dans ma vie urbaine; je veux des petites voitures conduites par des brunes, des utilitaires et des breaks à gros seins, des citadines méchées, et des 4x4, je veux l'été en cabriolet golf option pétasse, se baisser et ramasser, qu'on explose mes flancs, mes ailes, chaque jour que je vive sous les constats sans jamais faire le mien.
Je suis un concessionnaire, particulier, et chaque jour qui passe, j'ai un peu moins de chance de me taper les futures copines de mon fils.
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