samedi, janvier 14, 2006

Divorce naturel

La plante verte m'apaise.

Feuilles larges, épaisses, vitalité, nature importée de Jardi Plus, sortie 8 en direction de Sisteron.
Pigments chlorophylliens sereins, tout va bien : masturbation devant une photosynthèse en règle, un samedi d'énergie lumineuse et biologique.

Pourtant tout ne va pas si bien, la feuille jaune guette; le virus, l'acarien, la chaleur, le courant d'air, le manque ou l'excès d'eau et de lumière, sont autant de meilleurs amis à surveiller, de pannes sexuelles à éviter, de jalousie à contenir, de soirées avec une ex à bannir...

La feuille jaune est une rupture, un echec communicatif, le divorce de mes états d'âme, scindés pour mieux me stresser, cette erreur est là, devant moi et je suis tachycarde.
Si elle avait un prénom, elle ferait une pause pour partir quelques jours chez sa mère.

La feuille malade est une preuve, trahison tranchante; une plante verte est sans vertu quant en partie jaunie. Elle pense à un autre quand elle couche avec moi.
Cette nature complexe m'ennuie, aucun état sans tourment n'est possible, vacarme bruyant de pensées.
Elle me parlait mais je n'entendais rien.
Bonsaï je te hais.