mardi, février 07, 2006

Valérie et le canapé

Aujourd'hui, j'ai joué dans mon bain, longuement.

Il n'y avait que cette bougie, sa flamme et de la mousse, pour commencer.
Et puis France-info mais ça ne fait pas très bain, c'est un peu comme se faire sucer devant le journal télévisé, on apprécie moins une bonne pipe devant une image de syndicalistes en grêve ou de touristes en panne d'avion à l'aéroport. Alors j'ai changé.

J'ai mis de l'ambiance bain, parce que tout se résume à cela, à ce que l'on peut créer d'une situation, d'un corps dans l'eau, et d'une bite qui joue avec de la mousse Palmolive Sensual.

Valérie38 d'Aol était en bas de chez moi, il y a 6 mois, jour pour jour...

A notre rendez vous, elle est arrivée avec une robe chinoise fendue et moulante.
Très joli visage au grain de peau délicat. Ce fut ma seconde pensée.
La première étant plutot dubitative, comment fait elle pour se présenter comme "un peu ronde"..est ce que cette robe était fendue quand elle l'a mise pour la premiere fois.

Je la connaissais depuis 2h, conversation internet avec une voisine de quartier, un hasard comme un autre, un hasard qui déjà enfourne dans une large bouche un énorme rouleau de printemps, dégoulinant légèrement mais lapé au coin des lèvres, rien ne sort de cette fille qui mange de tout, tout le temps, et en grandes quantités. Pire encore, elle l'assume.

Joie des plaques d'athéromes et de l'hypertrophie myocardique, une qui nourrit sa vie à coup de Nutella entartiné, qui fait des bombes du plongeoir du 3 mètres et qui trémousse des morceaux de chair sur le podium de la discothèque; la cellule adipeuse plastronne et revendique.

Elle a un rire d'enfant mais se maquille comme une pute.

Ses seins cognent la table à chaque enfeuillage de nourriture, le restaurant chinois devait aller avec sa robe, devant nous des serveuse fluettes, devant moi ça bouffe de la métaphore et s'en fout plein les doigts, ça parle peu mais ça boit du coca light dont je saisis parfois les relents oesophagiens, ses seins sont des mamelles absurdes, là, un courant d'air, une transpiration, ça suinte aussi, je veux fermer les yeux alors je bois.

Maintenant, le dessert vient comme elle se plaint, "à chaque fois que je rencontre un mec, il a qu'une envie c'est de me sauter, je comprends pas".
Le précipice est à mes pieds, est ce que je peux être l'un d'entre eux si je bois encore, si je finis cette bouteille qu'elle ne touche pas, est ce que je serais devenu envie, est ce que je le serais encore...

Comment se réveiller quand je finirais là, engagé dans ma propre perte dressée dans le noir cherchant l'accueil.
"Il parait que je suce bien". Elle vient chez moi.
Et c'est le drame.
Elle s'assoit à mes côtés, sur mon vieux petit canapé...mais ça ne passe pas.

Elle, ne passe pas, mais me comprime comme un piston contre l'accoudoir, je contiens un fou rire. Elle ne dit rien. S'assoit en face. Elle assumera encore. Le temps se tait.

Je suis dans mon bain, j'écoute France-Info, je joue en y repensant, en la raccompagnant je lui prête un moule à gateau, irréaliste, toujours chez elle aujourd'hui quand ma bite sort de sa mousse comme un périscope intemporel, en soldat parfois épargné.