Responsable mais pas coupable
Il doit y avoir autre chose.
A ce moment on jure l'inoubliable, ce regard amoureux, cette découverte physique, ces intimités rapprochées. Autant de différences que de corps phénotypés, pourtant, rien ne s'amalgame plus que ces instants, que des chattes et des culs, une main qui frôle et choisit son chemin, là, devant nous, muets, ces minutes ou tout se laisse aller.
Le temps passe et l'unique n'existe plus, il est un moment quantifiable et déjà sa propre fin.
L'hyperconsommation se raconte sans toutefois se vivre. Un prénom arrive chassé par son suivant, avalé sans être mâché, sans même être vécu pleinement, et si la boulimie se gratifie d'un doigt pressant une luette, ici il n'y a qu'une vague compression d'images et de corps sans régurgitation. Mes souvenirs sont alimentaires.
Acmé mémorielle, hiérarchie des sensations, il ne reste plus grand chose quand le temps va, tout s'en va, on oublie le visage et on oublie la voix, disait il.
Et c'est ce vide qui se crée lentement, cette absence de présent qui demande toujours le renouvellement, la poursuite perpétuelle de souvenirs et d'images comme une quête.
Alors il faut poursuivre parce que les données s'écrasent, et que sans elles, ne se dresse qu'un mur blanc opaque et muet comme témoin de vie.
Mais certaines s'accrochent et souffrent, parce que le présent est là pour deux, et qu'en face il y a l'autre, parfois une pute, parfois moi, pire encore.
Mais quand il y a choix il n'y a rien, se demander si l'envie est là est déjà la preuve de son inexistance. J'en suis désolé.
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