jeudi, octobre 25, 2007

Restons amis

Rien ne va vraiment pas, tout va même plutôt bien.

Il y a juste cette incapacité totale à projeter la moindre envie présente dans un futur même proche. J'aime annuler les choses, les rendez vous, les déjeuners, les gens. Je suis un égoïste qui consomme uniquement le temps qui l'intéresse.
Cela fait des années que je ne me force plus pour les autres. Je suis incohérent depuis le début, a trop avoir besoin d'eux. Une russe de 19 ans qui pleure quand elle fait brûler une courgette.

J'ai vu Delphine hier, pendant une petite heure au Leiritz. Meetic, sa nouvelle cuisine, ses crédits, son ex, son travail. Après trente ans il est inutile de devoir faire la conversation, il faut juste attendre qu'elle se termine et payer l'addition.

Elle me demande de rester, de continuer, d'aller ailleurs. C'est un moment ou le sourire figé s'infuse d'une profonde tristesse.
Delphine ne veut pas retrouver Meetic et sa cuisine à crédit, son 30m², seule avec quelques cosmétiques bon marché et une pile de Closer.
Elle insiste, m'offre un autre verre, fouille son téléphone à la recherche d'un remplaçant; sa soirée durera une heure de plus.

Je n'arrive pas à avoir de la peine devant cette chatte inutile emmêlée entre les âges et ce ridicule haut en dentelle noire. Je n'ai plus du tout envie de baiser cette fille, lui enfourner de l'espoir est devenue trop lourde tâche.

Je repasse devant le magasin de photocopies, bien plus apte à bander par désespoir que par empathie.