lundi, octobre 29, 2007

Promenade dans le couloir

Je ne suis pas resté si longtemps. Entré à 11h, sorti pour le goûter.

L'hôpital le dimanche c'est sympa, j'avais oublié. Il y a toujours cette honteuse fierté à l'énoncé de mes antécédents à un jeune externe chevelu en grève, manifestement impressionné.
Mais les véritables moments d'intensité ne sont plus que dans l'incontrôlable. Les chercher ou ils sont et se faire peur.

Le premier pas aux urgences en zone examens et soin, c'est laisser immédiatement toutes ses affaires dans un gros sac en plastique transparent et enfiler la blouse jaune pale rayée hopitaux publics. S'allonger ensuite pour une attente face aux murs et observer le balai des aides soignants, infirmières et rangers de pompiers. Ici sont les vrais instants, ici les seules questions.

Après la première auscultation, je suis brancardé pour devenir invisible dans la salle "attente allongée" avec les autres et patienter à quatre. La vessie de mon voisin ne marche plus, ça fait chanter le vieux clochard du lit d'en face et donc sourire quelques secondes, le jeune à gauche et moi.

Je peux rester ici des heures, absolument soumis aux blouses, à mon interne blonde boulotte, et aux premiers résultats. J'ai deux sacs en plastique bleu comme chaussons pour mon ECBU, ça dépersonnalise au moindre pas dans le couloir, je suis un touriste presque malade.

La grosse blonde me dira de sortir pour le thé avec quelques antibiotiques. Quelle mauvaise comédie dramatique.