dimanche, mars 23, 2008

Semaine 6

Il y avait mon doigt dans sa chatte jeudi vers 23h et trop de lumières dans la chambre.

Il y a aussi beaucoup de cheveux, épais, parfaitement noirs et touffus, distillant une odeur délicate plutôt fruitée. Dans la salle de bain, je l'étale comme un môme pressé sur la vasque en corian blanc entre un fer à lisser, une crème Sisley séro-botanique, son déo bille Narta invisible et un Parodontax flambant neuf.

Elle se colle à moi en cherchant quelques minutes précoïtales rassurantes qui doivent servir à déculpabiliser un peu et attendrir les futurs regrets. Mon statut gagne un grade.
Il y a cet ennui aussi, qu'on lisse comme on promène un majeur sur la naissance d'un cul, en attendant la découverte de la suite sans réel entrain. Une séance.

A ces prémices hélas, je me contente de sentir déjà l'inconsistance de sa poitrine à travers des dessous de facture douteuse, qui n'ont plus l'habitude de recevoir l'inconnu mais plutôt de maintenir l'habituel. Ses seins s'effacent à peine la main posée quand ses cuisses gagnent en volume insidieusement le jean Zara brut rapidement oté. Elle a 15 ans de trop. C'est la dernière fois que je tombe dans le panneau de l'artifice et de l'oeil en amande. Bien sûr que non.

Une caresse sur sa joue c'est le salut poli de petits plis de peau d'abord discrets puis rapidement hypnotisants comme un trait creusé sillonant sans fin; sous mon doigt, du collagène en souffrance pavoisant dans le fond de teint. Cette élasticité terriblement décevante à en devenir presque émotif.
J'ai fermé les yeux pour tamiser les dégats sans grande réussite. Esclave du jeunisme baignant dans l'inconsistance, je suis un pauvre type. Et je deviens muet pour éviter d'être grotesque.

Elle remet un peu de gloss et je traine entre les chambres 357 et 245 en volant quelques paillettes à son regard fatigué. Je vais avoir du mal à travailler avec elle.